Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €


can't fight the moonlight

Chad Siringo
Chad Siringo


diary : can't fight the moonlight VlhoHnfn_o
pseudo : Olivia
credits : felix mallard | undercovereiram (avatar), karmasource, yourwitchhazel, wildwcmenrxs, rizwans (gifs), awona (sign code) betty who (lyrics)
fae house : moon
disposition : teleportation (when it works, had pretty ugly experiences)
love life : can you love two people at the same time ?
warnings : amputation partielle (jambe), mort d'un membre de la famille (suicide), abus fréquent d'alcool
rp : 800/1000 mots (en général +- similaire à la personne en face, 3ème personne, fr/en éventuellement pour les dialogues))
Fée
Love, trust and pixie dust !
Badge Summer 2022
Merci d'avoir participé au Summer Festival !
De la Lune
La famille, c'est important
Life of the party
Bélier
Est amoureux.se
cluster member
Serial topic poster !
Netflix & chill
Badge Spring 2023
one year of ftf
two beer or not two beer
every day is wine day
cold drinks, wild spirits

   
Chad & Rufus
(& Jean)

underneath the starlight,
there's a magical feeling, so right
it'll steal your heart tonight

Une onde de bonheur le traversa alors qu’ils pénétraient dans l’usine désaffectée, d’habitude désertée, mais bondée ce soir-là. Ils se seraient presque crus au Mist, songea béatement Chad, tant il sentait son énergie décuplée par la foule, la musique trop forte, les rayons colorés qui balayaient les murs et le sol qui donnait l’impression qu’il allait soudainement céder sous leurs pieds, vibrant, vivant – à la différence qu’aucune voix ne menaçait de le faire sombrer pour avoir outrepassé un ordre. Ce soir, Chad Siringo faisait ce qu’il voulait, il était libre de ses mouvements et il comptait bien plonger tout entier dans l’ambiance, oublier la fatigue, reléguer ses problèmes. A quand remontait la dernière fois où ils étaient sortis en boite ? Une éternité.
Chad fit volte-face et dévoila un sourire ravi, des étoiles plein les yeux. Il écarta les bras, pencha légèrement la tête, l’air de dire "so?? what do you think??", comme s’il était à l’origine de cette nuit de débauche sonore et visuelle. Il eut l’impression de retourner dix ans en arrière, lorsqu’ils étaient de toutes les soirées, s’incrustaient même là où ils n’étaient pas invités, pour boire à l'œil et faire passer des joints. Quand l’insouciance n’était pas une mascarade, quand ils haussaient les épaules, se contrefoutant des conséquences, de la gueule de bois qui les ferait gémir le lendemain. Caleb était alors toujours vivant, leur emboitant le pas, de plus ou moins bonne volonté – il était leur ancre, leur assurance-vie, leur gardien, s’était toujours dit Chad, incluant Rae dans le camp des irresponsables, mais peut-être avait-il été le seul à danser sur la crête du danger, laissant aux autres le soin de le rattraper s’il basculait. Caleb avait toujours été plus grave, plus calme, mais il n’était plus là. Quant à Rae… Il n’était pas présent lorsque Chad s’était rendu au Mist, l’été dernier, et on voyait ce que cela avait donné… Hors de question pour Chad de se laisser emporter par ces pensées pernicieuses : il était là pour s’amuser et comptait bien le faire, quoi qu’il arrive.
— Je vais chercher les boissons, déclara Chad en pressant brièvement l'épaule de @Rufus Munro.
… avant de disparaître subitement.
Chad ne laissait pas de nuage de fumée dans son sillage à chaque fois qu’il se téléportait. Il était juste là, puis plus là. Un battement de cils et c’était comme s’il n’avait jamais été là. L’histoire avait démontré que ça ne se passait pas toujours comme prévu mais ce soir, l’irrécupérable fêtard comptait sur l’obscurité et les faisceaux fluorescents pour camoufler ses allées et venues lunaires. Si quelqu’un – un humain – était témoin du phénomène, il croirait halluciner ou s’être tromper, no sweat.
Avant de se faufiler dans la file pour le ravitaillement, Chad fit un crochet par le couloir, deux étages plus haut, qui lui donnait une vue plongeante sur la foule de corps qui se déhanchaient. Il lui aurait fallu la disposition de Rufus pour pouvoir repérer Jean dans cette masse grouillante, mais Chad tenta tout de même, espérant la voir en contrebas. Il avait hâte que Rufus et Jean se rencontrent et quel meilleur cadre que cette soirée interdite pour provoquer cette introduction ? Malheureusement, Chad ne vit pas grand-chose et abandonna bien vite son poste d’observation pour atterrir du côté du bar, où il attrapa deux bières et retourna prestement à l’endroit où il avait laissé Rufus.
— Et voilà ! s’exclama-t-il en réapparaissant aussi instantanément qu’il était parti.
Chad lui offrit un sourire canaille, sachant qu’il transgressait quelques règles féériques fondamentales mais n’étaient-ils pas précisément à la contre-soirée qui s’opposait au bal annuel, bien trop guindé au goût de Chad ?
Cheers.
Il entrechoqua le goulot de sa bouteille contre celle de son meilleur ami et but une longue gorgée, qu’il trouva particulièrement délicieuse. Puis il entreprit de scanner les visages alentours, guettant les traits ensorcelants de la jeune femme qu’il avait rencontrée quelques semaines plus tôt, une pointe d’excitation lui fouillant les côtes.
C’était bien la première fois qu’il souhaitait présenter une fille à Rufus et vice versa, comme si sa vie avait jusque-là été partagée en deux : il avait beau bassiner Rae avec ses petites amies d’une semaine ou d’un mois, vanter les mérites de son meilleur pote à ces nanas qui traversaient sa vie comme des étoiles filantes, jamais il n’avait vraiment songé à les faire se rencontrer. Ils appartenaient à des univers différents, abstraits l’un pour l’autre.
Mais ce soir, Chad avait envie de brouiller les frontières, pour une raison qu’il n’avait pas encore analysée et qu’il n’analyserait pas ce soir, c’était certain.
Ce soir, il était là pour s’amuser, retrouver sa légèreté et il comptait bien en profiter.

_________________
blue heaven midnight crush
Rufus Munro
Rufus Munro


diary : can't fight the moonlight B1de8ce3ce4f2c4da39cc016bcee62e4eeeace88
pseudo : rizwans/laura, elle.
credits : aron -- chubbydumpling (ava), self (sign), bloomiestuff (profil).
fae house : house of moon.
disposition : super sight.
love life : half his, half hers — why choose?
warnings : consommation de drogues et d'alcool, maladie, mélancolie, langage cru, mort de parents.
rp : 600/1000+ mots, 1 rp toutes les 2/3 semaines, possibilité que je réponde dans le désordre, zéro pression.
1er sujet posté !
Fée
Love, trust and pixie dust !
De la Lune
Pro Gamer
Netflix & chill
Fan d'anime/de mangas
Team gaufres
Loup solitaire
Cat Lover
Statut compliqué
Badge Spring 2023
oiseau de nuit
one year of ftf
skateboard for life

   
Rufus ramena ses lunettes sur son front lorsqu’ils pénétrèrent dans l’usine, la semi-obscurité plus clémente pour ses yeux même lorsqu’elle était traversée de faisceaux lumineux, et ancra son regard à la nuque de Chad pour ne pas perdre la trace de son meilleur ami au milieu du chaos ambiant. Ne jamais arriver trop tôt à une soirée, c’était une règle qu’il avait appris à ses dépends et à laquelle il ne dérogeait plus d’un iota depuis qu’il avait commencé à écumer les bars, les contre-soirées et autres rassemblements où sa présence n’était certes pas requise, mais au moins tolérée - et parfois, appréciée. Ce qui n’était certainement pas le cas du Bal de Printemps, qu’il avait zappé avec une intense satisfaction. Il n’avait pas la moindre envie de se plier aux attentes féeriques, de prétendre qu’il cherchait une prétendante afin de faire perdurer une quelconque lignée ou de danser pesamment, le poids des regards sur ses épaules comme une enclume saupoudrée de paillettes féeriques. No, thank you!

Je vais chercher les boissons. 


Sans s’étonner, Rufus vit son meilleur ami s’évaporer et un sourire narquois étira les coins de sa bouche lorsque ce dernier réapparut quelques minutes plus tard, deux bières à la main. « Je vais te dénoncer au prochain conseil de solstice pour usage imprudent de disposition. Tu seras envoyé chez les fées de l’Aurore, où on t’inculquera le respect des valeurs féeriques. Tu m’enverras une carte postale ? » ironisa-t-il en attrapant la bière que lui tendait son meilleur ami. Il n’avait aucune idée de si un tel conseil existait et il s’en contrecarrait, pour rester poli. Malgré ses tendances à ne fréquenter que des fées - il y avait bien des exceptions, mais jamais il n’avait pu se sentir totalement à l’aise à l’idée de devoir dissimuler une part aussi essentielle de sa vie à celles et ceux qui l’entouraient - Rufus ne démontrait qu’un intérêt très modéré pour les valeurs susmentionnées et levait les yeux au ciel dès que d’autres (vieilles) faes déploraient l’apathie et le manque de respect de la jeunesse. Yadda-yadda-yadda, le monde continuait de tourner, plus personne n’avait été brûlé sur la place publique depuis des siècles ; avec ce qu’on les payait pour jouer aux apprentis-sorciers sur le cerveau de malheureux humains, tous les faerasers pouvaient se payer des manoirs et des vacances aux Caraïbes sur dix-sept générations - et même le Trésor qui avait échappé à la surveillance des Comètes n’avait pas réussi à exposer leur existence. Rae ne se faisait aucun souci pour sa communauté, qu’importe que des imprudents comme Chad dégainent leur disposition un peu trop facilement. Quand à lui, il aurait mis au défi n’importe quelle fée un peu trop sourcilleuse des convenances d’essayer de deviner quand il se servait de ses pouvoirs, ou s’il en avait un tout court. Mais à cet instant précis, si Rufus fronçait les sourcils et plissait les paupières, ce n’était nullement à cause des effets secondaires de la super-vue mais bien parce qu’il arborait une mine plus ou moins renfrognée. « Bon, elle est où, cette perle rare ? » s’enquit-il, plus fort qu’il ne l’aurait voulu à cause des basses qui cognaient, se réverbérant entre les murs de l’ancienne usine. Si Rufus avait voulu forcer un peu sur sa disposition, il aurait presque pu visualiser les ondes sonores, mais il fixait Chad. He’s changed. He’s lighter. Happier, nota-t-il, presque malgré lui, en reprenant une gorgée de bière. Il l’avait bien remarqué. Ces dernières semaines, Chad souriait plus. Son rire sonnait plus léger, plus vrai qu’il ne l’avait fait ces derniers mois. Cette ombre opaque qui flottait autour de lui semblait s’effacer peu à peu. Et Rufus n’était pas dupe : le temps s’était éclairci lorsque Chad avait commencé à évoquer cette mystérieuse inconnue, dont il n’avait même pas voulu révéler le nom, et que Rufus avait donc (en secret) baptisé Miss Meteo. Must be serious, then.

Mouais. Il attendait de le voir pour le croire, car il connaissait Chad Siringo par coeur et savait que le coeur du jeune homme rivalisait en chaos avec sa disposition : il se téléportait souvent à côté de là où il aurait dû être (à l’humble avis de Rufus, qui ne pipait mot par brolidarité, mais qui n’en pensait pas moins). « Si au moins tu m’avais montré une photo ou donné une description, je pourrais la repérer… » insista-t-il. Il ne comprenait pas le besoin de Chad de réserver la surprise pour le dernier moment. Mais avait-il vraiment le choix ? C’était bien la première fois que Chad faisait tant de mystères. La première fois, aussi, que Rufus décelait autre chose qu’un intérêt superficiel, dans les yeux et les mots de son meilleur ami, la première fois, aussi, que Rufus ressentait cette étrange sensation de… désintérêt ? Car pour la première fois, Chad n’était pas le seul à avoir une fille en tête. Et l’ensorcelante Jean Sonders occupait beaucoup plus d’espace que Rufus ne voulait bien (se) l’admettre, laissant peu de place à l’inconnue de Chad. D’habitude, il vivait par procuration les amourettes de son ami, absorbant chaque détail, donnant son avis comme s’il avait été présent pour chaque date, s’offusquant dès que l’une d’elles osait rompre avec Chad, mais ces derniers temps, il sentait bien qu’il y mettait beaucoup moins d’ardeur que d’habitude. Il sentait ses joues rosir à l’idée, mais ses investissements, ses idées, son coeur, tout simplement, étaient ailleurs. Pas suffisamment pour qu’il se désintéresse totalement de l’histoire de Chad, bien sûr, mais assez pour qu’il ait l’impression d’évoluer en terre inconnue, en-dehors des sentiers battus de leur équation. « Elle doit être vraiment spéciale, pour que Chad Siringo fasse autant de mystères. » fit-il avec un soupir exagéré, noyant son sourire de guingois dans sa bière.

Yep. 

Very special indeed.

_________________
you're out your head, so out your mind to think that I would let you pass me by, oh, baby, don't you say that we're just friends, when you know we could be lovers instead.


en pr chaotique et désordonnée jusque fin décembre, thanks for understanding. <3
Chad Siringo
Chad Siringo


diary : can't fight the moonlight VlhoHnfn_o
pseudo : Olivia
credits : felix mallard | undercovereiram (avatar), karmasource, yourwitchhazel, wildwcmenrxs, rizwans (gifs), awona (sign code) betty who (lyrics)
fae house : moon
disposition : teleportation (when it works, had pretty ugly experiences)
love life : can you love two people at the same time ?
warnings : amputation partielle (jambe), mort d'un membre de la famille (suicide), abus fréquent d'alcool
rp : 800/1000 mots (en général +- similaire à la personne en face, 3ème personne, fr/en éventuellement pour les dialogues))
Fée
Love, trust and pixie dust !
Badge Summer 2022
Merci d'avoir participé au Summer Festival !
De la Lune
La famille, c'est important
Life of the party
Bélier
Est amoureux.se
cluster member
Serial topic poster !
Netflix & chill
Badge Spring 2023
one year of ftf
two beer or not two beer
every day is wine day
cold drinks, wild spirits

   
Archétype de l’extraverti qui se ressourçait au contact des autres, Chad était ce soir dans son élément et il sentait son énergie bouillonner, vibrer avec celle des corps qui les cernait, Rae et lui. Bien sûr, il appréciait également les moments de calme où il se retrouvait seul avec son meilleur ami, dans des décors auréolés de silence, à la faveur de la nuit, pour préserver les yeux de  @Rufus Munro , mais Chad avait besoin de ces soirées endiablées, où l’excitation était à son comble, la banalité du quotidien momentanément éclipsée, donnant l’impression que c’était là la seule véritable vie qui valait la peine d’être vécue. Quand on ne roulait pas sur l’or, on se raccrochait d’autant plus aux plaisirs que l’on savait éphémères et prêts à filer entre les doigts. Pour autant, Chad Siringo n’avait jamais été du genre à se plaindre d’avoir les poches — et quelques vêtements — troués, de devoir encore partager son espace vital avec ses frères et soeurs cadets, de ne pas voir plus loin que le lendemain — c’était sa vie, voilà tout. Il était bien entouré, il avait Rae, que pouvait-il demander de plus ?
Jusqu’à il y a quelques semaines, il aurait répondu : rien, il avait tout ce dont il avait besoin, non ? À l’exception de cette punition qui pesait sur ses épaules, il avait la santé, une famille qui tenait plus ou moins la route, un meilleur ami pour la vie. Envier les autres, être trop gourmand, n’avait jamais été dans le tempérament de la jeune Fae de la Lune. Sa rencontre avec l’énigmatique  @Jean Sonders avait changé la donne — désormais, Chad se surprenait à rêver de nouvelles choses, de nouvelles aventures qui, avec un peu de chance, effaceraient peu à peu les tourments de son coeur, les sentiments inavoués, inavouables, qui empiétaient sur son amitié avec Rufus. Grâce à Jean, peut-être parviendrait-il à revenir à un terrain neutre, dénué de cette attirance qui transformait son corps en instrument de torture, de répression.
Chad ignorait ce qui découlerait de cette collision de ces vies qu’il tenait habituellement bien séparées, il ne savait même pas pourquoi il avait toujours joué ce double jeu toutes ces années, pourquoi il n’avait pas voulu mêler Rufus à ses relations amoureuses. Avait-il peur d’être moins à l’aise en affichant son couple sous le nez de son meilleur ami ? Ou craignait-il inconsciemment de guetter un signe de jalousie chez Rae et d’être déçu de voir que l’autre Fae de la Lune restait parfaitement insensible ? Le jeune homme à la super-vision n’avait jamais semblé s’intéresser outre mesure aux péripéties sentimentales du jeune Siringo. Parce qu’il savait que ça ne durait jamais ? Parce qu’il savait que quoi qu’il arrive, leur amitié ne souffrirait de cette concurrence parallèle ? Mais à quel prix pour le garçon qui naviguait en eaux troubles depuis si longtemps ? Qu’importe la véritable réponse qui se cachait derrière ce changement de cap, Chad sentait qu’avec Jean, il avançait en terrain inconnu et pour le moment, il voulait croire qu’il avait une chance de guérir de cet amour enraciné mais privé d’air, qu’en se donnant à cent pour cent dans cette nouvelle idylle, il allait pouvoir passer à autre chose. Et il lui semblait primordial d’aborder cette nouvelle relation en la traitant différemment des précédentes — et cela commençait par provoquer une rencontre entre Jean et Rufus.  
— Je vais te dénoncer au prochain conseil de solstice, l’avertit son meilleur ami et le ricanement de Chad se perdit dans le brouhaha.
L’imprudent haussa les épaules, un sourire aux lèvres. À quoi servait d’avoir une disposition s’ils n’avaient jamais le droit d’en avoir un usage pratique ? Il avait conscience d’être mieux loti que Rufus de ce côté-là — si l’on faisait abstraction de la fois où sa témérité lui avait coûté une partie de sa jambe — il ne souffrait pas de maux de tête, d’une disposition qui ne la lâchait jamais, il l’activait comme et quand bon lui semblait, de préférence pour des broutilles, alimentant sa fainéantise naturelle. Effrayer les automobilistes était un passe-temps relégué au placard depuis longtemps, remplacé par des allées et venues comme ce soir pour aller chercher des bières ou chercher sa dulcinée dans la foule.  
— Patience, mon cher, tu vas la rencontrer ! Parce qu’elle existe, même si je parie que tu ne crois pas qu’une femme aussi parfaite foule les rues de Dupree !
Chad éprouvait-il de l’appréhension à l’idée de présenter Jean à Rufus ? Clairement, mais il devinait aussi l’excitation que cette perspective instillait dans ses veines. Forcément, Rufus allait adorer Jean et il ne faisait aucun doute que Rufus et ses sarcasmes plairaient à Jean. Le jeune homme envisagea-t-il une seule seconde que Rae puisse tomber amoureux d’elle aussi ? Des dommages que cela pourrait avoir sur l’une ou l’autre de ses relations ? Pas un instant, pour la bonne et simple raison que Rae n’avait jamais semblé s’intéresser à quiconque, depuis aussi longtemps qu’ils étaient amis — non pas que Chad ait cherché à investiguer plus loin, la situation l’arrangeant plutôt. Comment aurait-il réagi si Rae lui avait annoncé avoir rencontré quelqu’un ? Au fond de lui, il se doutait de la réponse : cela l’aurait anéanti.
— Si au moins tu m’avais montré une photo ou donné une description, je pourrais la repérer.
— Et ça ôterait par la même occasion toute la magie de cette rencontre, répliqua Chad, du sourire canaille auquel il avait accoutumé Rufus. Si ça se trouve, quand tu la verras, tu sauras que c’est elle avant même que je te la montre.
C’était dire à quel point le jeune Siringo était sur son petit nuage, pour aller s’imaginer que Rufus allait la repérer au halo de perfection qui l’auréolait — qui sait, avec ses yeux super puissants ?
— Elle doit être vraiment spéciale, pour que Chad Siringo fasse autant de mystères.
Le concerné éclata de rire et vint se poster à côté de Rufus, passant machinalement un bras autour de ses épaules et se penchant vers son oreille, conspirateur :
— Tu n’as pas idée, confirma-t-il, décelant au même moment la chaleur qui monta de ses entrailles, éveillée par celle qui émanait du corps de son meilleur ami, par son parfum familier qui s’infiltra dans les poumons de Chad.
Un frisson lui parcourut la peau et il relâcha son étreinte, le coeur battant, la gorge sèche. Bientôt, ce trouble serait de l’histoire ancienne, pria-t-il en lui-même, Jean chasserait ses sensations malvenues et il pourrait à nouveau serrer son meilleur ami sans avoir l’impression d’approcher les mains de flammes prêtes à le consumer.
— Faisons un tour de la piste. Si tu vois une nana canon aux yeux ensorcelants, tu me fais signe. Si on ne la croise pas, je lui enverrai un message mais je ne veux pas avoir l’air trop collant.
Ça n’en avait pas toujours l’air mais Chad apprenait (parfois) de ses erreurs, voilà ce que sous-entendait le rictus qui lui tordit les lèvres tandis que ses yeux scannaient tous les visages qu’ils croisaient. À cet instant précis, il aurait bien emprunté la disposition de son meilleur ami, juste pour retrouver Jean plus facilement et rapidement, mais cela faisait aussi partie de la magie de cette attraction qu’il ressentait pour la jeune femme, il ne savait jamais quand elle allait débouler, imprévisible comme elle l’était. Un point commun qui lui faisait mieux comprendre ce qu’il infligeait à ses proches.
— Je suis trop con, j’aurais dû lui donner rendez-vous à un point précis. J’avais oublié à quel point cette soirée ramenait du monde. Il y en a plus chaque année, tu ne trouves pas ? Est-ce qu’il y en a seulement qui se rendent encore à Auburncrown ?
Et voilà, il était bel et bien nerveux, Chad n’était jamais aussi bavard, parlant pour ne rien dire, que lorsqu’il ne maitrisait plus son enthousiasme ou son anxiété.
Comme si le silence risquait de faire exploser son coeur.

_________________
blue heaven midnight crush
Contenu sponsorisé