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Tu vas au bal

Auster Leroy
Auster Leroy


diary : Tu vas au bal  4cc934086ed8be8beddd39b7db93bf59
pseudo : Alan_Bird
credits : Sam Heughan I dopamine
fae house : Maison de la Comète
disposition : Remonter dans le temps pour être témoin de l'histoire
love life : Ô tristesse, Ô désespoir, séparé bien trop brutalement
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auburncrown ball
Stella & Auster

Auster faisait grise mine. L’auburncrown ball était prévu pour le soir même et la fae ne savait toujours pas pourquoi il s’y rendait. Lui-même n’était pas un cœur à prendre, malgré son célibat, et il ne serait présent que pour suivre les traditions auxquelles Auster était tant attaché. En outre, n’avait-il pas assuré à Stella qu’il l’accompagnerait pour la soirée ? Un soupir s’échappa d’entre ses lèvres lorsqu’il ouvrit son dressing, puis un nouveau lorsque le costume bordeau qu’il avait porté lors d’un bal du même genre, deux longues années plus tôt, attrapa son regard. Auster se renfrogna davantage encore si c’était possible, avant de passer un costume gris perle à propos duquel sa charmante cavalière avait déjà fait quelques compliments. A sa main, Auster glissa une baguette sertie d’un diamant. Pour ce genre d’occasion, l’homme ne manquait jamais d’arborer la pierre de sa maison. Une heure avant le début du bal, il rejoignit le salon où il se laissa tomber dans le canapé en attendant @Stella Kahnwald, non sans piquer un cookie ou deux - et en éparpillant dans la manœuvre des miettes sur sa veste.

C’était au cœur de la forêt que les festivités avaient lieu. Naturellement, l’endroit était superbe, et Auster laissa un instant son regard se perdre dans les lumières qui perlaient ici et là, au sol et dans les airs, s’enroulant élégamment autour des arbres. La végétation formait une voûte naturelle qui ne manquerait pas de masquer les activités faes aux yeux des humains - même si Auster ne doutait pas un seul instant qu’il n’y en aurait pas dans les parages, pas ce soir-là. Un petit peu plus loin de là, la piste de danse se remplissait petit à petit. Le regard de la comète passa sur les danseurs, sur les couples qui se formaient et se quittaient aussi vite que la musique et puis, enfin, sur le banquet. Le champagne semblait y couler à flot et constater cela permit au nœud qui s’était formé dans la poitrine d’Auster de se dénouer, au moins un petit peu. “... Juste ciel. Stella, très chère, que dirais-tu de commencer par une coupe ?” Ou peut-être deux ou trois. Il ne lui faudrait pas moins que cela s’il devait croiser ses parents dans le courant de la soirée - ou, pire, le si parfait Priam, le cousin marié, père de famille et, par Merlin ! Rédacteur en chef. Une moue vaguement écœurée se peignit sur le visage d’Auster, qui s’empressa de glisser une coupe entre les mains de Stella. L’instant suivant, il lui proposait de porter un toast. “Santé ! Au bonheur conjoint des Comètes et à celui des Crépuscule qui vont pouvoir reprendre leurs fonctions auprès du trésors et, pourquoi pas, aux aventures que nous réserve la soirée !” Son regard pétilla l’espace d’un instant et Auster reprit la parole avec tout ce qu’il avait d’ironie en réserve. “Sait-on jamais, peut-être allons-nous trouver ici notre moitié ! Qu’en dis-tu Stella, vers qui te tournerais-tu, parmi cette joyeuse assemblée ?” Quant à savoir s’il tiendrait le change plus d’une heure ou deux, Auster n’en savait fichtrement rien !

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Ô tristesse,
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Stella Kahnwald
Stella Kahnwald


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De son regard électrique, Stella Kahnwald étudiait sévèrement son reflet, les lèvres légèrement pincées, une fine ride barrant son front. La robe lui allait à merveille, pourtant, ce qui n’était pas une surprise en soi, mais elle se demandait si elle allait vraiment franchir le seuil de la chambre qu’elle occupait depuis son retour vers le futur et rejoindre @Auster Leroy au salon.
Avait-elle vraiment envie que sa première réelle confrontation avec la communauté faerique des années 2000 se passe durant le bal du printemps, bal durant lequel l’esprit de ses comparses serait essentiellement tourné vers l’avenir, la perpétuation de leur espèce ? Ne serait-elle pas jugée comme presque périmée ? Elle ne s’y rendait même pas avec l’objectif de rencontrer un compagnon mais parce qu’elle savait que c’était l’un des événements phares de l’année et qu’elle avait déjà évité les festivités automnales et celles qui annonçaient l’hiver. Il fallait qu’elle avance, qu’elle cesse d’être l’éternel fantôme qui hantait sa propre vie, et quel meilleur moyen de tester sa résistance et sa détermination que d’apparaitre au milieu d’une foule ? Les Faes comptaient sur ces traditions pour se retrouver, échanger, alors que Stella Kahnwald avait toujours choisi la provocation, les lèvres ourlées d’un sourire narquois, le regard défiant, le menton haut. 
La dernière fois qu’elle avait participé à Auburncrown, c’était l’année où elle était tombée enceinte de Bran et elle n’avait plus été conviée au bal les suivantes. Le mariage avec un Bright, la conception d’un autre, l’avaient rayée des candidates potentielles.
Et ce soir ? s’interrogea-t-elle en lissant sa robe sur son ventre. Ce soir, elle irait avec un homme qui avait tout du gendre idéal et qui, en raison de circonstances indépendantes de sa volonté, était également célibataire.
Était-ce pour cela que le Cluster les avait réunis ? 
Parce qu’ils étaient l’un et l’autre maudits ?  
Un sourire aigre s’invita sur les lèvres de Stella et elle se détourna du miroir, attrapa le gilet assorti à la robe et un sac à main avant de descendre l’escalier qui menait au rez-de-chaussée. Elle s’arrêta sur le seuil, posa les yeux sur Auster et constata qu’il avait opté pour le costume qu’elle préférait. 
— Prêt pour l’échafaud ? ironisa-t-elle en retrouvant ses airs de Stella Kahnwald, parée pour la bataille, sa spécialité étant de prendre les pires décisions possibles et de s’amuser de la désapprobation plus ou moins furieuse qui s’invitait dans le regard des ses paires. 

Elle prêta à peine attention au décor, l’admiration ayant été rayée de son répertoire d’émotions depuis bien longtemps. Sa démarche lui semblait mécanique, tandis que ses doigts  étaient un peu plus serrés que nécessaire, accrochés à la manche d’Auster. Était-elle plus nerveuse qu’elle ne voulait (se) l’admettre ? L’épuisement physique et mental lié à ses voyages temporels était-il lié à cette manifestation de faiblesse à laquelle Stella n’était pas habituée ? Elle n’aurait su le dire et préféra ne pas s’attarder sur la question.
— Juste ciel.
La voix d’Auster tira Stella de ses pensées et elle tourna les yeux vers lui alors qu’il suggérait qu’ils commencent par un verre. Le sourire qui s’invita sur les lèvres de la Fae déchue aurait pu être plus expressif mais il suffisait à démontrer qu’elle approuvait la proposition.
— La première d’une longue série, confirma-t-elle, n’ayant jamais eu honte de recourir à l’alcool pour noyer ses tourments et les ébauches de remords qui auraient pu vouloir se faire un nid en elle. 
Quant à Auster, il avait déjà un peu eu le temps de découvrir à qui il avait affaire – la cohabitation et leur lien indéchiffrable aidant. 
— Tu es bien trop généreux envers eux, répliqua-t-elle, tout en faisant tinter sa coupe contre celle de son cavalier. 
Pour sa part, elle aurait souhaité quelque déconvenue qui ferait fondre les sourires forcés qui les cernaient et qui ravivaient des souvenirs qu’elle pensait mieux enfouis que cela.
La fourberie des Faes, leurs faux-semblants, leurs machinations pour parvenir à leurs fins, mais aussi le revers de leurs contorsions et révérences dès qu’une des leurs avait le malheur de vouloir tracer sa propre voie et de ne pas se conformer à leurs protocoles ancestraux. Existait-il une once de bienveillance, de sincérité parmi elles ? Stella en doutait. 
— Sait-on jamais, peut-être allons-nous trouver ici notre moitié !
La voyageuse égarée laissa échapper un son indéfinissable et le haussement de ses sourcils trahit le peu de foi – et d’intérêt –  qu’elle portait à cette perspective.
— … vers qui te tournerais-tu, parmi cette joyeuse assemblée ?
 Instinctivement, Stella balaya les invités des yeux, observa les hommes qui en composaient une bonne partie et elle se demanda où avait disparu son appétit pour la séduction, elle qui aurait autrefois cherché une proie, sondé les regards, alpagué celui sur lequel elle aurait jeté son dévolu. Il n’était pas question de sentiments ni de réelles émotions, juste de la satisfaction d’obtenir qui elle voulait, quand elle voulait, comme quand elle avait décidé qu’Anton Rose serait le prochain, ravie qu’il gâte les espoirs de sa grand-mère de la voir se ranger et suivre les préceptes faeriques. 
On voyait où cela l’avait menée.
— Au cas où tu ne l’aurais pas encore compris, je n’ai jamais cru aux moitiés. Je suis déjà entière.
Blasée, Stella Kahnwald ? Désabusée ? Certainement. Avait-elle un jour cru en l’amour ? Il était permis d’en douter. 
— Je me contenterai de vivre par procuration en te regardant, si ça te va, ajouta-t-elle avant de vider sa coupe d’une traite, se fichant que cela manque d’élégance. Et toi, quel est ton type ?
Elle savait pour sa peine de cœur mais elle doutait qu’un homme comme Auster puisse rester éternellement célibataire. Parce qu’il était fait pour être un mari, déjà, et parce qu’elle doutait qu’on laisserait un si beau parti se promener longtemps à Dupree. Elle devinait déjà les regards intéressés qui convergeaient vers lui, ses larges épaules et son sourire avenant.
— Veux-tu que l’on convienne d’un mot de passe si tu as besoin que je te sorte des griffes d’une potentielle belle-mère désespérée de caser sa descendance ?
Un serveur passa et elle en profita pour y poser son verre vide et  attraper deux nouvelles coupes.

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"Tu es bien trop généreux envers eux." Parce que @Stella Kahnwald avait toujours raison et qu’Auster avait compris depuis de longs mois maintenant qu’il avait tout à gagner à écouter sa compagne de cluster, sa colocataire et son amie, il leva sa coupe vers elle, tout sourire. “Ma trop grande générosité est sans aucun doute mon plus grand problème,” fit-il, accentuant bien volontairement un trait de caractère qui ne lui ressemblait pas. Un sourire étira ses lèvres et il ne tarda pas à siroter sa coupe tout en regardant ici et là. Il n’eut aucun mal à repérer sa famille non loin du buffet et il ne faisait aucun doute que celle de Jasper se cachait dans les environs. Un juron lui échappa et l’homme se renfrogna, chafouin tout à coup. “Ma chère, les loups sont à la porte.” Mais son ton était plus amer, tout à coup, et il n’était pas compliqué de sentir qu’Auster se forçait. Il n’eut pas à le faire en saisissant la seconde coupe que lui tendait Stella toutefois. Se raccrocher au bras de son amie et à un petit peu plus de champagne lui semblait être la meilleure chose à faire, de loin.

La réplique de Stella lui arracha un rire sincère. Pour être entière, la femme ne manquait pas de l’être. Elle avançait dans la vie avec un dynamisme redoutable et qui forçait l’admiration d’Auster. Il porta la main de Stella à ses lèvres, y déposa un bien chaste baiser. “Il ne fait aucun doute que c’est toi qui a raison … une fois de plus. Pourquoi es-tu la seule à te rendre compte que cette mascarade n’a pas le moindre sens ?” La question était purement rhétorique mais naturellement, Auster était tout à fait disposé à écouter les théories de Stella à ce sujet. Pour éviter d’avoir à lui répondre, il avala une nouvelle gorgée de champagne. Son genre à lui, hum ? Son genre à lui s’était évaporé dans la partie tout ce qu’il y avait de plus humaine de Dupree, si proche et si loin à la fois. Jasper et lui s’étaient mis d’accord des mois plus tôt de cesser tout contact : il était évident que continuer leur histoire dans ce cas de figure. Arrêter de se voir était tout bêtement plus simple, même si particulièrement douloureux. Un silence répondit tout d’abord à Stella et il secoua la tête. “Si je dois trouver un nouveau type, alors je ne sais pas vraiment par où commencer mes recherches.” Les quelques types qu’il avait vu de temps à autres, sans attache ni sans le moindre sérieux, s’étaient contentés d’être mignons sans qu’Auster ne veuille qu’il se passe quoi que ce soit de plus avec eux. Il haussa les épaules. “Nous verrons. Quelqu’un du genre tendre et gentil, j’imagine. Et très bel homme, il va sans dire,” fit-il avec un clin d'œil, avant d’attraper la coupe numéro trois. Il allait sans dire également que ces deux-là allaient rentrer dans un drôle d’état, cette nuit-là. Il glissa la coupe entre les doigts de Stella avant de glousser. “Ouh, oui, excellente idée. Me ferais-tu l’honneur de cette danse ? Ainsi nous devrions pouvoir éviter les belles-mères trop entreprenantes un temps soit peu … et danser ne manque jamais de faire du bien à l’esprit,” ajouta Auster, très sérieux. Comme danser avec une coupe de champagne n’était pas ce qu’on faisait de mieux, il siffla d’une traite la coupe numéro trois avant de la déposer sur le plateau qui passait par-là.

Une poignée de minutes plus tard, ils tournoyaient avec élégance sur la piste de danse, sous l’oeil peu amène d’une mégère dont tous deux savaient que le fils aîné avait à peu près l’âge d’Auster, le célibat adéquat - mais pas la beauté demandée, pas d’après Auster en tout cas. “Mince alors, je crois deviner que nous avons fâché miss Parker.” La nièce de la mégère dansait un petit peu plus loin mais à voir son expression peu amène, Auster devinait que son cavalier n’était pas celui qu’elle avait espéré. Le fae gloussa. “Il est toujours très satisfaisant de voir que d’autres que nous sont en galère. Alors, quel est notre signal d’alerte si la tante Parker s’avise de venir vérifier si nous sommes venus ensemble en toute amitié ou pas ?

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Avant Auster, Stella n’avait jamais eu d’ami.e.s. La faute lui incombait, auraient sans doute témoigné ceux qui l’avaient connue à son arrivée à Dupree. Adolescente rebelle, sauvage, éprise de  liberté et incapable de se conformer aux trop nombreuses règles faeriques, elle avait l’esprit et la personnalité trop retors pour être gérée, selon sa mère, d’où cette ultime tentative de la museler en l’envoyant chez Ruth Blythe, qui avait hérité de l’austérité de son père, ainsi que sa propension à juger chaque fait et geste de sa descendance. Une aberration quand on songeait que la mère de Stella avait précisément fui la cage d’acier dans laquelle elle avait grandi. Encore aujourd’hui, la voyageuse égarée nourrissait une rancoeur profonde à l’égard de celle qui l’avait mise au monde, même si cette considération avait été reléguée derrière un tas d’autres préoccupations, plus urgentes, plus assommantes. Qu’importe où se trouvait désormais Molly, Stella l’avait rayée de son carnet d’adresse le jour où elle l’avait mise dans un avion en direction de la Virginie.
Et quand elle avait atterri à Dupree ? Elle s’était rapidement forgé une réputation sulfureuse, indomptable. Ç’avait l’art d’attirer les garçons, ce qui était tout ce qui l’intéressait à l’époque. Du côté des filles, elle avait sans doute été perçue comme une concurrente, un danger dont il fallait se méfier. Dans ces conditions, Stella n’avait trouvé qu’une sorte de solitude déguisée en popularité, jouant de ses sourires fondants, de ses regards en coin invitants, récoltant les compliments des uns et les messes basses des autres sans sembler s’intéresser ni aux premiers, ni aux dernières. Qu’on parle d’elle, même en mal, lui suffisait, et surtout si les rumeurs remontaient jusqu’aux oreilles délicates de sa grand-mère.
Elle avait dansé aux bals des Faes. Elle s’était laissée toucher un peu plus que les convenances l’entendaient lors de ces événements guindés. Elle n’avait pas été farouche, prenant ce qu’on lui offrait, s’entichant d’un garçon pour mieux le délaisser le lendemain, prenant plaisir à dominer, mener par le bout du nez.
Jusqu’à ce qu’elle rencontre Anton Rose, du moins.
Dès qu’elle avait transgressé cette dernière limite, elle avait réalisé à quel point ses incartades avaient été tolérées par son aïeule. Mais il y avait des frontières, des territoires dont on ne revenait pas, une fois franchis.
C’était tout cela que ces belles robes, ces tenues élégantes, faisaient remonter, alors que son regard électrique passait en revue les invités. Elle ne voyait pas les sourires, les danses, les mots échangés. Elle voyait les barreaux aux fenêtres, les langues de vipère, les faux semblants.
— Je peux t’aider à t’en délester, si tu veux. J’ai développé un don particulier dès qu’il s’agit de me mettre les gens à dos, répliqua-t-elle d’un ton dégoulinant d’ironie.
Jusqu’ici, elle s’était faite discrète, personne ne semblait faire le lien entre elle et la jeune femme disparue plus de trente ans plus tôt — et comment l’auraient-ils pu ? Ils avaient tous continué leur vie sans se soucier de son sort et elle éprouvait une jalousie furieuse, d’autant plus consciente du caractère solitaire de son existence, peu importe qu’elle l’ait cherché ou non. Elle aurait voulu faire payer quelqu’un, mais ceux à qui elle aurait pu s’en prendre étaient soit six pieds sous terre, soit loin de Dupree.
Stella revint au présent lorsqu’elle sentit les lèvres d’Auster sur ses phalanges et elle lui décocha un regard méfiant, encore empêtrée dans sa colère, avant de se détendre légèrement.
— Tu es bien le premier à me dire que j’ai raison. Je crois n’avoir jamais entendu quiconque dire cela à mon égard.
Oh, elle s’était vue affubler bien des noms d’oiseau, avait écopé de toutes sortes de récriminations et rappels à l’ordre mais jamais on ne lui avait fait miroiter autre chose.
— Je ne suis pas la seule à le penser. Je suis peut-être juste la seule qui a envie de tout faire exploser dès qu’on cherche à lui imposer quoi que ce soit.
Était-ce tellement ancré dans leurs gènes, dans leur éducation, pour qu’ils se plient à cette mascarade, année après année ? Ou le taux de réussite leur semblait-il suffisant pour perpétuer ces traditions vieilles de centaines d’années ? Étaient-ils en voie d’extinction ? Évitaient-ils un sort moins enviable parce qu’ils continuaient à chercher l’âme soeur parmi ce maigre échantillon de leurs pairs ?
— Tendre et gentil, mmh…, répéta Stella, dubitative, en dévisageant les hommes alentours.
Ce genre-là n’avait jamais vraiment été le sien. Elle les préférait inaccessibles, indomptables, comme elle, juste pour le plaisir de prouver qu’il ne s’agissait que d’un leurre, d’une façade, que Stella Kahnwald pouvait jouer avec eux comme un chat le ferait avec une souris.
— De mon temps, les seuls mariages acceptés étaient ceux qui permettaient d’assurer une descendance. Les unions officielles, du moins. Les arrangements se faisaient en secret. Du moment que la suite était assurée, peu importe d’où venait l’enfant, on détournait les yeux… Pour autant qu’il ne soit pas souillé par le sang humain, évidemment.
De son temps… Cette simple expression lui donnait le sentiment d’avoir cent ans. Faisait-elle allusion à sa jeunesse à Dupree lorsqu’elle était adolescente ou à sa dégringolade dans le temps, cinquante ans plus tôt ? Elle commençait à douter de ses perceptions de ces deux époques. S’embrouillait-elle dans la ligne du temps ? Dans ses souvenirs ?
@Auster Leroy lui proposa d’aller danser et, une fois de plus, son compagnon de Cluster fut celui qui la riva à sa nouvelle réalité.
— D’accord, accepta-t-elle avant de faire glisser le Champagne d’une traite.
Stella perçut les effets de l’absorption trop rapide des trois flutes et fut soulagée d’avoir le bras de son cavalier pour la guider, alors qu’elle le suivait sur la piste. Elle plaça une main dans celle d’Auster, l’autre sur son épaule et se laissa aller au rythme de la musique.
— Mince alors, je crois deviner que nous avons fâché Miss Parker.
— Qui est Miss Parker ? l’interrogea Stella, consciente qu’il y avait une génération entière de nouvelles Faes à Dupree, étant donné le temps qui s’était passé entre sa disparition et son retour. Au moins, je suis certaine de ne pas tomber sur mon ex-mari. Je doute qu’il fréquente des soirées où son statut de Fae ratée lui est constamment rappelé. C’est sans doute pour cela que Bran ne sait rien de ce qu’il est…
Ses mots trahissaient l’aigreur de sa découverte et un pli disgracieux vint arquer ses lèvres.
— Tu peux choisir un mot étrange qui te fera passer pour un farfelu. Je suis presque certaine que cela la ferait filer à l’autre bout de la salle. Pour ma part, j’aurais opté pour l’annonce officielle de nos fiançailles mais cela risquerait de ruiner tes chances avec ton potentiel futur cher et tendre si cela lui arrive aux oreilles. Je sais d’expérience que les rumeurs se répandent bien plus rapidement que la vérité.
Non pas que cela l’ait dérangée outre mesure par le passé, ni que cela changerait grand-chose à sa vie aujourd’hui. Mais ce n’était pas parce que Stella Kahnwald avait un don inné pour ruiner sa réputation qu’elle souhaitait que son compagnon dilapide ses chances de bonheur pour le simple plaisir de contrarier une vieille dame.
— Je ne sais plus pourquoi j’ai voulu venir. Je ne reconnais personne. J’ai l’impression d’être un fantôme qui hante ces lieux.
Elle se mordit l’intérieur de la joue, son regard errant sur les visages sans s’accrocher, tandis qu’ils tournaient lentement sur eux-mêmes. Inconsciemment, elle serra les doigts d’Auster et inspira profondément, comme pour reprendre contenance.
— Que penses-tu du brun aux cheveux bouclés qui se tient près de la colonne, là-bas ? Celui avec la cravate bleue ?
Détourner l’attention du gouffre qui se creusait dans sa poitrine semblait l’option la plus sûre. L’homme semblait les fixer — du moins, à cette distance, il en donnait l’impression.
— Si tu n’en veux pas, je le prends, plaisanta-t-elle, sans grande conviction, consciente qu’à une autre époque, elle aurait pu jouer à ce terrible jeu de séduction.

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auburncrown ball
Stella & Auster

A l’instar de @Stella Kahnwald, Auster s’était retranché dans ses pensées un temps, une flute tenue du bout des doigts et son regard perdu sur la piste de danse. De loin, il pouvait sans doute passer pour l’un de ceux qui admiraient les danseurs. De près, il était évident que la fae faisait la gueule. Cela ne lui faisait ni chaud ni froid, et si ceux et celles pour qui ce genre d’évènements étaient particulièrement important en prenaient ombrage, grand bien leur fasse ! S’interdisant de songer plus encore à sa famille, avec qui les relations n’étaient pas au beau fixe, ou à Jasper, qu’il avait rencontré lors de l’une de ces soirées – il le revoyait de là, maladroit, intimidé, trop occupé à renverser malencontreusement sa coupe sur la veste d’un autre pour se sentir pleinement à l’aise et … Auster soupira, secoua la tête pour chasser des idées qui n’avaient rien à faire là. Il préféra adresser un sourire empreint de tendresse à sa partenaire pour ce bal des fées. « Tu ne t’es pas mis tout le monde à dos, » souffla-t-il en haussant les épaules. Jusqu’à présent, Stella n’avait rien fait qui aurait pu pousser Auster à lui tourner le dos. Ils formaient un drôle de duo, atypique sans l’ombre d’un doute, mais qui fonctionnait bien malgré tout et il était ravi qu’elle soit entrée dans sa vie. Sans se départir de son sourire, il garda le cap sur cette étrange conversation. « Je n’aime pas faire comme tout le monde, tu ne t’en étais pas encore rendue compte ? » Pour bien marquer qu’il ne faisait que la taquiner, Auster poussa doucement la fae du coude, avant de reconsidérer ses paroles. Est-ce que d’autres faes songeaient à quel point tout cela était stupide ? La danse, les lumières, les mariages arrangés … parfois, il avait du mal à le croire. « Tu le penses vraiment ? Que d’autres pourraient partager cette idée ? » Un soupir lui échappa. « Parfois, j’ai l’impression que tout le monde se contente de répéter ce qui se fait depuis toujours précisément parce que c’est ainsi que les choses ont toujours fonctionnées. Sans jamais rien remettre en question … ce qui est un petit peu triste, » conclua-t-il avec un haussement d’épaules. Il avait déjà trop bu pour philosopher plus en avant. C’était comme cette histoire de mariage dont parlait Stella. Lui, Merlin merci, avait une bonne raison pour échapper à la règle. « J’ai rarement été aussi soulagé de ne pas pouvoir assurer une quelconque descendance avec un autre homme. Cela dit, je ne sais pas si cela pourrait me laisser une certaine marge de manœuvre. Pour la suite, tout au moins. » Surtout pas après la fuite de Jasper dans le monde humain, fuite qui avait déjà bien assez entachée la famille Leroy. On l’avait bien assez répété à Auster …

Mais là encore, Auster ne voulait pas y penser. Il préférait de loin conduire Stella jusqu’à la piste de danse pour la faire tournoyer sous les étoiles jusqu’à ce que leurs jambes ne veuillent plus les portes – ou jusqu’à ce que l’ambiance ne les débectent pour de bon et qu’ils préfèrent tous deux rentrer dans cette grande maison qu’ils partageaient dans les beaux quartiers de la ville. Mais pour l’heure, Auster se prépara à faire ce qu’il faisait de mieux : colporter quelques ragots. Une occupation comme une autre, et qu’il maitrisait à la perfection. La faute sans doute à des années à travailler dans le journal local … « AH. Miss Parker, » souffla-t-il en faisant tournoyer Stella jusqu’à ce que la vieille tante de Mabel soit dans la ligne de mire de la fae, « est cette femme à l’air aigri, celle qui porte un gilet sorti tout droit d’un autre siècle et qui était déjà démodé il y a vingt ans … Oui, là, le gilet violet. Il s’agit de la tante de Mabel qui est … » Mabel Parker était sorti de son champs de vision, et Auster pesta. « … cachée pour le moment. Mabel Parker est une jaune femme rousse d’une vingtaine d’année, elle danse avec ce grand blond qui … AH ! Là-bas. Miss Parker junior aimerait, je pense, changer de partenaire. Elle était promise à Emerson Moore, avec qui elle était à peu près tout le temps fourré mais figure-toi qu’il y a quelques années … » Auster, qui maitrisait bien les commérage de Dupree, il n’y avait pas à dire. Il marqua le silence pour faire monter le suspens – insoutenable suspens ! « … on ne les voit quasiment plus ensemble. Je crois qu’ils s’évitent. Il s’est forcément passé quelque chose mais alors, quoi … Mabel a un cousin de mon âge, vieux garçon célibataire, très gentil mais pas du tout à mon goût et je soupçonne sa tante de vouloir arranger une rencontre entre son fils et moi. » La moue d’Auster suffisait à Stella pour comprendre que l’idée ne l’enchantait pas. « De fait ton idée de fiançailles me plait beaucoup. Penses-y ! Nous aurions tous les deux la paix, ce serait fantastique. » Un temps, il hésita à interroger Stella sur son ex-mari. Il savait la question délicate et le sujet houleux, et n’avait en aucun cas envie de mettre Stella mal à l’aise, voire de l’énerver par une indélicate question. Auster resta un temps muet, hésitant, mais déjà la fae avait changé de sujet, désignant du coin de l’œil un jeune homme qui … « HIN ! » L’homme était mignon, habillé avec élégance. Pour une fois, il s’agissait là d’un membre de la communauté fae qu’Auster ne connaissait pas. « Charmant ! Très, trèèèès bel homme. » Ses yeux caressèrent un temps les boucles brunes de l’homme, détaillèrent son costume sombre, son air perdu, un petit peu rêveur. « … j’en ferai bien mon casse-croute, c’est sûr. On sait qui c’est ?! S’il a quelqu’un dans sa vie, aussi ? Enfin bel homme comme il est, s’il avait quelqu’un dans sa vie il ne serait pas collé à cette colonne à attendre que le temps passe, c’est certain. On peut aussi tâcher de faire en sorte de repartir chacun accompagné, ce soir, » fit-il en adressant un clin d’œil à Stella. « Je suis certain qu’il y a dans cette charmante assemblée quelqu’un qui soit digne de toi, qui sera ravi d’apprendre à te connaître et avec qui tu pourras passer de bons moments. … qui ne te fera pas penser à ton ex-mari, » ajouta-t-il après un temps d’hésitation. « … tu l’as connu à une soirée comme celle-ci ? »

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Si on lui avait demandé ce qu’elle attendait de la vie, à ce stade de son existence, Stella n’aurait su répondre. Elle ne s’était jamais projetée bien loin dans l’avenir, se contentant de surfer sur les vagues des conséquences de ses actes. Elle agissait dans l’instant, d’instinct, et avisait le moment venu — généralement lorsqu’il était trop tard pour rattraper ses erreurs. Sa disposition ne lui avait été d’aucune utilité, parce qu’elle n’avait jamais su la contrôler. Quelqu’un de plus responsable, de plus réfléchi, aurait sûrement joué de cet avantage, manipulant la réalité d’un petit saut temporel, fort·e de ses connaissances — elle, elle avait juste entrevu son ultime voyage comme une fuite, un moyen d’échapper à ses choix irraisonnés, et on voyait où cela l’avait menée. Au cours des treize dernières années, elle n’avait pas gagné en maturité, n’avait pas appris de ses erreurs, elle avait continué à être ballottée par le courant d’une rivière plus puissante qu’elle. Il n’était donc pas étonnant qu’elle contemple ses semblables faeriques d’un oeil absent et froid, distant.
En vérité, Stella le comprenait ce soir, c’était pire qu’avant.
Treize ans plus tôt, elle avait encore un petit garçon qu’elle espérait récupérer, une vie à remettre sur les rails, un avenir à envisager. Désormais, elle avait perdu toute perspective de voir son fils grandir, elle n’avait plus de point d’attache. Qu’était-elle censée faire de son existence maintenant qu’elle était privée de but ? Chercher un boulot ? Un logement ? Et quoi ? Se contenter d’un quotidien sans saveur, sans surprise, régulier, monotone ? Évoluait-elle au coeur d’un éternel cauchemar ?
— Je n’aime pas faire comme tout le monde, tu ne t’en étais pas encore rendue compte ?
La remarque d’Auster fit naitre un léger rictus sur les lèvres de la voyageuse égarée et elle haussa les épaules.
— Tu as l’art et la manière pour n’en faire qu’à ta tête tout en donnant l’impression de ne pas te rebeller, je parie, argua-t-elle, une pointe de malice dans le regard.
Elle pouvait admirer une telle faculté, elle avait bien vu que brandir les majeurs n’avait un effet satisfaisant qu’au moment de l’action, que ça ne résolvait pas les problèmes. Elle avait aussi découvert que s’aliéner les gens n’avait réussi qu’à l’isoler, lui faire perdre tout ce qu’elle avait, même et surtout ce qu’elle avait de plus précieux. Personne n’était venu lui tendre la main, n’avait souhaité lui pardonner. Personne ne s’était réellement soucié de son sort lorsqu’elle avait disparu, personne n’était parti à sa recherche. À qui avait-elle manqué ? Qui avait songé à elle avec regret ? Avait-elle invoqué une once d’inquiétude chez quiconque ?
@Auster Leroy aurait-il agi avec la même sollicitude s’il avait connu l’adolescente qu’elle avait été ? Mais il était trop jeune à l’époque, songea-t-elle en le dévisageant, à peine plus âgé que Bran, alors la question ne se posait pas. Quant à savoir si le lien du Cluster jouait un rôle dans leur drôle d’amitié, Stella l’ignorait. La seule chose certaine, c’était qu’iels seraient passé·es l’un à côté de l’autre sans se voir. It would have been such a shame.
— Il faut aller au-delà des frontières qui nous sont inculquées pour se rendre compte qu’il existe d’autres façons faire et de penser, lui fit remarquer Stella. Peut-être que si ma mère était restée à Dupree, formait toujours un petit couple parfait avec mon père et que si j’étais née ici, je serais devenue l’une de ces gamines romantiques qui cherchent le prince charmant.
La Fae de la Comète se tut, consciente que cette succession de ‘et si?’ n’avait aucun sens : si sa mère était restée à Dupree, cela signifiait qu’elle n’aurait pas suivi Albert Kahnwald et ses idées fantaisistes et elle n’aurait jamais vu le jour. Et même si tout cela était arrivé, par quelque torsion mystérieuse du destin, elle ne devrait pas regarder du côté des jeunes Faes en quête d’un·e partenaire mais plutôt du côté des parents qui cherchaient à caser leur progéniture comme s’il s’agissait d’une course contre la montre. Si elle avait suivi les préceptes faeriques, Bran ne serait pas davantage de ce monde, parce qu’elle n’aurait pas été si déterminée à alpaguer un Bright, même aussi séduisant qu’Anton Rose.
Cette vie alternative lui semblait-elle plus envieuse que la sienne ? La réponse lui parut évidente : non.
— J’ai rarement été aussi soulagé de ne pas pouvoir assurer une quelconque descendance avec un autre homme…
Stella écouta son compagnon de Cluster et fronça imperceptiblement les sourcils.
— Tu ne souhaites pas avoir d’enfant ? Note que cela pourrait te délivrer des attentes des uns et des autres. Tu serais disqualifié dans la course au gendre idéal.
Elle-même n’avait jamais été très portée sur l’idée d’avoir des enfants jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte de Bran. Sa grossesse avait d’abord été un moyen de donner quelques cheveux blancs supplémentaires à sa grand-mère puis, les mois passants, les premiers mouvements du bébé, son corps qui changeait, avaient ancré Stella dans sa nouvelle vie de future mère et à la naissance de Bran, elle avait éprouvé un élan d’amour infini pour son fils qui lui avait fait réaliser que l’affection et la tendresse lui avaient semblé des concepts étrangers jusqu’à ce six janvier.
Auster entreprit de lui résumer la situation des Parker, tante et nièce, et Stella suivit des yeux la direction indiquée par le journaliste, repérant la dame renfrognée qui lui rappela sa grand-mère, puis la demoiselle et son cavalier. Elle n’interrompit pas ses explications, reconnaissante qu’Auster parvienne à la détourner de ses propres pensées intrusives, même si, si elle devait être honnête, elle n’en avait rien à faire des déboires amoureux de jeunes gens qui avaient encore tout le temps d’arranger les choses. Elle songea qu’elle était peut-être aussi aigrie que Miss Parker (tante), à la différence qu’elle n’était pas démodée (right ?) ni pourvue de rides aussi profondes (yet).
— Tu devrais avoir ta propre rubrique potins, tu ferais un carton, et peut-être que je commencerais à lire la gazette de Dupree, se moqua-t-elle avant de répliquer. Je t’autorise à te servir de cette couverture, je jouerai le jeu si on vient m’interroger. Tu pourras toujours révéler à ton futur prétendant que ce n’est qu’un moyen d’avoir la paix.
Pour autant que ledit prétendant ne soit pas du genre jaloux et méfiant, elle n’avait cependant pas sa réputation d’antan pour corroborer le mensonge. Désormais, elle n’était qu’une ombre, un fantôme.
— J’ai eu ma dose de mariage pour une vie entière mais tu serais bien le seul pour qui je ferais une exception.
Elle ne douta pas qu’Auster décèlerait sa sincérité, il connaissait à présent suffisamment son passé et son tempérament pour comprendre d’où elle venait, à défaut de savoir elle-même où elle allait. Iels pourraient en effet se sauver l’un l’autre de situations ennuyeuses tout en jouissant de la liberté de ne pas vivre avec un·e conjoint·e qui réclamait toute l’attention et la fidélité — encore qu’à ce stade, Stella se voyait très bien ne plus jamais approcher un homme jusqu’à la fin de ses jours.
Un sourire écorna les lèvres de la Fae déchue lorsqu’Auster exprima ostensiblement son approbation quant au goût de sa compagne en matière d’homme.
— C’est toi le journaliste, souligna-t-elle avant de lui assurer, avec un léger froncement de nez. Ne t’inquiètes pas pour moi. Je ne suis pas pressée de faire la connaissance de qui que ce soit.
Elle réprima un frisson. La jeune Stella qu’elle avait été aurait sans doute été horrifiée de l’entendre dire une chose pareille mais la Fae égarée avait l’impression de devoir réapprendre à marcher avant de pouvoir courir. Le dernier homme qu’elle avait embrassé, qui l’avait touchée et étreinte était désormais mort et enterré, à moins d’avoir atteint l’âge de cent-cinq ans.
Une fois de plus, ce gouffre entre ses différentes vies lui vida le coeur et la question d’Auster n’arrangea pas son état.
— Non, répliqua-t-elle, d’une voix plus coupante que prévu. Il ne venait pas aux bals. C’était bien pour cela qu’il m’intéressait. Il avait l’avantage d’être à moitié humain et je voulais scandaliser ma grand-mère.
Ses lèvres se plissèrent d’un rictus aigre et elle releva les yeux vers le visage de son cavalier, oubliant instantanément le bel Apollon esseulé.
— On croit tout savoir à dix-sept ans et j’étais du genre à toujours prendre la pire décision possible. Je ne pouvais pas l’avoir alors il me le fallait, tu vois ? On voit où cela m’a mené…
Aurait-elle était plus heureuse si elle avait rencontré quelqu’un à une soirée comme celle-ci ? Était-ce pour éviter de telles déchéances que les Faes tenaient tant à leurs bals ?
— Et toi ? Pourquoi es-tu venu ce soir ? Tu ne crois pas qu’il y a une part inconsciente qui persiste à obéir aux règles ? Espères-tu rencontrer un homme  ? Ou en revoir un autre ?
L’alcool aurait dû détendre l’atmosphère, leur permettre d’apprécier cette soirée sans se sentir écraser par les attentes et le passé, mais à la place, le Champagne semblait s’être infiltré comme un poison, les forçant à contempler leur statut actuel — lui, célibataire délaissé, elle, la femme prostrée — tandis qu’autour d’eux, les discussions allaient bon train, les mains se rejoignaient, les corps se frôlaient, les regards se rencontraient.
Peut-être qu’à l’issue de cette soirée, de nouveaux couples seraient formés, se lanceraient dans une nouvelle aventure.
Mais sans doute pas Auster Leroy.
Et certainement pas Stella Kahnwald.

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Stella & Auster

A l’attention de @Stella Kahnwald, Auster adressa un clin d'œil taquin. Sa compagne de cluster avait visé juste, comme bien souvent par ailleurs. Stella était arrivée dans sa vie tout récemment et pourtant, le fae avait la sensation qu’elle le connaissait mieux que bien des gens - bien mieux que ses proches, comme si Stella n’avait eu aucun mal à le percer à jour. Il fallait dire qu’ils partageaient leur quotidien, désormais. Elle avait eu le temps de noter ses manies, de faire le tour de la maison, de l’observer de près et, de toute évidence, la femme qui partageait sa vie (cette idée lui semblait à la fois très amusante et tout à fait saugrenue) était douée à ce petit jeu. Si Auster n’était pas certain de savoir comment Stella s’y prenait pour lire en lui comme dans un livre ouvert, il savait avec certitude qu’il était plus que ravi qu’elle fasse partie de sa vie. Naturellement, le cluster jouait un rôle dans leur relation et la proximité qu’ils partageaient ! Mais au-delà de cela, Auster le sentait bien : ils étaient proches, s’appréciaient et semblaient se comprendre, autant que possible tout au moins. La tirade de Stella quant à sa mère et son hypothétique évolution en une gamine romantique lui arracha un éclat de rire. “Hinhin !! Tu m’en dira tant. Note que si ta vie avait pris une autre direction, nous ne nous serions pas croisés. J’en aurait été attristé,” lui confia-t-il avec toute la sincérité dont il savait faire preuve - lorsqu’il en avait envie, et lorsqu’il se sentait en confiance. C’était le cas avec Stella, et plutôt deux fois qu’une.

La question qui suivit le fit rire une nouvelle fois - un rire sans joie, un petit peu froid. Lui et les enfants faisaient deux, trois, quatre ou même un petit peu plus. Sa famille ne savait semblait-il pas y faire avec les marmots, et Auster préférait s’occuper, en passant, de ceux des autres. “Pas particulièrement, non. Je n’dis pas que tout le monde doit penser comme moi, hein … simplement, bon. Ma famille porte une montagne d’attente et de pression sur les épaules des enfants Leroy, comme s’ils ne servaient à rien de plus qu’à perdurer la lignée … comme s’ils ne pouvaient pas vouloir autre chose. Je n’ai pas … je ne veux pas tomber dans ce genre de schéma.” C’était absurde, sans aucun doute. Auster n’était pas comme ça et aurait sans aucun doute rompu avec cette triste tradition familiale. Pour autant, tenter l’expérience ne lui disait rien. “J’aime bien le fils de ma cousine, par contre. Yuri. Demi-fée. Pas franchement adopté par le reste de la famille mais qu’importe. C’est un chouette gosse et je suis ravi de l’avoir dans ma vie, mais cet enfant me suffit largement. … mais tu as raison. Mince alors, je n’avais pas pensé à ça ! Pas d’héritier, pas de statut de gendre idéal …” Il y réfléchit un bref instant avant de sentir un sourire étirer ses lèvres, plus sincère que le précédent. “Merci de m’avoir soufflé cette belle idée.” Et, tout aussi galant qu’il l’était, Auster déposa un baiser sur la main de sa cavalière, avant de la faire tournoyer sur la piste. “Et je prends note pour les potins, également. Très bonne idée ! Tu ne voudrais pas faire un courrier à mon cousin de rédacteur en chef en ce sens ? Si c’est une suggestion des lecteurs, il y a mille fois plus de chance que cette rubrique voit le jour que si elle vient de moi !” Il grommela. Voilà encore une bonne raison de ne pas agrandir la famille Leroy qui, décidément, n’avait pas besoin de diluer un petit peu plus son venin.

Cette idée de mariage eut le mérite de faire s’envoler très loin de lui ses idées qui n’avaient rien de bien joyeuses. Si elle avait été lancée en l’air et n’avait pas la moindre chance de se concrétiser un jour, les paroles de Stella firent naître chez Auster une émotion qu’il ne s’était pas attendu à ressentir ce soir-là. La sincérité de son amie le laissa un temps sans voix, hésitant, presque mal à l’aise, tout à coup. Auster n'était jamais bien certain de savoir comment réagir dans ce genre de cas de figure, et son hésitation s'installa un temps, avant de s'envoler un petit peu plus loin, le laissant maladroit mais parfaitement sincère à son tour. “Tu me vois très touché. Je … j’aimerai épouser quelqu’un dont je serai amoureux un jour et ne peux pas te rendre la pareille. Mais si une promesse peut valoir cette adorable attention, sache que je te fais celle d’être toujours présent pour toi. Ce n’est pas le compagnon de cluster qui parle,” ajouta-t-il bien vite, “mais l’ami. Tu comptes beaucoup pour moi, même si nous ne nous connaissons pas depuis si longtemps que cela, au final …” L’homme n’était pas tout à fait certain de savoir comment passer à autre chose, après cette déclaration. Comme pour la sceller, il déposa un baiser sur la joue de Stella - un geste qui passait inaperçu lors d’un événement comme celui-là. Autour d’eux, chacun ou presque semblait se découvrir et tenter de voir comment ils pourraient s’aimer. Auster ne se posait pas ce genre de question - il aimait déjà Stella, d’une façon différente de tous ces couples qui évoluaient autour d’eux. Cela ne l’empêchait en rien d’être sincère, et Auster savait déjà que la promesse qu’il venait de faire ne serait pas compliquée à tenir. “J’irai mener ma petite enquête à propos de ce charmant individus plus tard. Pour l’heure, je préfère rester avec toi.” Leurs conversations ne manquaient jamais de captiver Auster, et il en allait de même pour celle de ce soir. En outre, il ne lui était pas très confortable de s’imaginer jouer les séducteurs auprès d'un autre homme que celui qui avait fait battre son cœur, quelques années plus tôt, lors d'une soirée similaire à celle-ci. La compagnie de Stella lui était bien plus précieuse que celle d'un bel homme, et il lui dédia toute son attention lorsqu'elle s'ouvrit pour lui sur son passé le temps de quelques confidences sur le père de Brandon. La voix coupante de son amie, le sourire amer qui étira ses lèvres après qu'elle eut avoué avoir voulu avant tout scandaliser sa grand-mère, le fit frissonner un temps. Il allait s'excuser d'avoir ravivé des souvenirs qui n'avaient rien de bien joyeux mais la laissa vider son sac jusqu'au bout. Une fois qu'elle eut terminée, il se contenta de serrer doucement ses doigts entre les siens. “On ne se construit pas qu'en faisant de bons choix, malheureusement. Mais on avance en étant bien entourée, et j'aime à croire qu'il n'est jamais trop tard pour avancer.

Pour sa part, avancer était un souhait qui n’avait pas l’air de vouloir se réaliser - pas pour l’heure en tout cas. La question de sa compagne le poussa à hausser les épaules et à rougir, fait assez rare pour être souligné. Il était toutefois évident qu’il voulait, sans vraiment se l’avouer, continuer à respecter les règles faes - règles qu’il avait si souvent remises en question dans son intimité. “Je sais que je ne le reverrai pas ici. Et franchement, je ne suis pas certain de vouloir le revoir - enfin si ! Mais il faut avancer et moi aussi, je suis bien entouré.” Il lui décrocha un clin d’oeil accompagné d’un sourire. “Mais j’aimerai rencontrer quelqu’un d’autre, oui. Ici ou ailleurs ! … non, plutôt ailleurs.” Qui, et où, il n’en savait rien. Ce ne serait pas pour tout de suite, mais qu’importe. Lui aussi avait besoin d’avancer, et les bals des faes ne lui semblaient pas aller vers l’avant. Pour ça, rien ne valait un bon plan d’action. “Alors. Quel plan d’action pour aller de l’avant ?!

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Elle la sentait venir, cette vague d’amertume qui lui empoisonnait le coeur, étirait ses lèvres en une moue désabusée, l’ombre qui faisait virer son regard électrique en un ciel gris et métallique. Ce n’était même plus un cynisme mordant, c’était une rancoeur poisseuse, collante, dont elle ne parvenait pas à se défaire. Treize années d’attente transformées en une gigantesque farce, un atterrissage forcé dans la réalité. Elle avait été forcée d’admettre qu’il n’y aurait pas de retour en arrière, qu’elle ne pourrait jamais réparer ses erreurs et qu’elle devrait vivre avec celles-ci jusqu’à la fin de ses jours. Assister à ce bal des faux semblants qui l’obligeait à regarder la vérité en face, c’était sans doute une des sales manies qu’elle avait de faire le choix le moins judicieux. Elle avait pensé que la présence d’Auster la préserverait du marécage dans lequel elle s’enlisait mais force était constater qu’elle s’était fourvoyée : même son compagnon de Cluster et ses mots sages, son tempérament posé, son sourire avenant, n’y feraient rien, son humeur s’assombrissait, elle filait vers le néant qu’aucune colère ne pouvait combler, qu’aucun tendresse ne pouvait éclairer.
— Si ta vie avait pris une autre direction, nous ne nous serions pas croisés. J’en aurais été attristé.
Stella savait @Auster Leroy sincère mais le sourire gondolé qu’elle lui offrit en réponse laissait deviner le fond de sa pensée: no, wouldn’t have, you didn’t know me back then. Elle avait pourtant conscience de n’avoir pas changé, d’être toujours dotée de ce caractère exécrable qui pouvait se déchaîner à tout moment, sur n’importe qui. Elle se fichait de l’image que cela lui donnait, comme elle se foutait de passer pour une peste lorsqu’elle avait débarqué à Dupree. Pire, c’était à croire qu’elle s’était efforcée de se bâtir cette sale réputation pour tester les limites des gens du coin — ou simplement pour faire le tri entre les personnes qui avaient une chance de l’intéresser et les autres — mais il fallait désormais voir les choses comme elles étaient : en agissant ainsi, Stella avait creusé des tranchées, puis des douves, autour d’elle, et elle avait désormais le sentiment d’être emprisonnée dans un cachot qu’elle avait fabriqué elle-même. You’re the only one to blame, girl.
— Il faut bien que ma vie ne soit pas un désastre complet…
Qu’aurait été sa nouvelle vie à Dupree si elle n’y avait pas rencontré Auster ? Si la manifestation du Cluster n’avait pas entrelacé leurs existences ? Serait-elle seulement restée, après son face-à-face désastreux avec son fils adulte ?
Stella écouta les aveux d’Auster, son regard détaillant les traits du visage de son cavalier tandis qu’il évoquait sa propre famille. Les Leroy avaient leurs propres idéaux, leurs propres travers, ils cachaient autant leurs défauts que les autres familles de Dupree et Stella se demanda s’il existait seulement une famille Fae qui ne soit pas alourdie de secrets et de déceptions, de regrets et d’exaspérations, d’attentes irréalistes et de frustrations parasites.
— Je comprends, se contenta-t-elle de répondre, ses yeux glissant à nouveau sur les invités sans s’arrêter, sans vraiment les regarder.
Elle écouta d’une oreille distraite l’évocation de la demi-fae que comptait la famille d’Auster et elle se demanda si sa grand-mère avait fait la moindre tentative pour approcher Bran après sa disparition ou si elle avait gardé ses distances, empêtrée dans ces croyances et refusant de revenir sur celles-ci pour le bien d’un petit garçon qui n’avait rien fait pour mériter ce rejet. Peut-être que si elle avait eu, elle aussi, un cousin tolérant pour veiller sur Bran, elle aurait pu se consoler en se disant qu’elle le laissait entre de bonnes mains, mais il n’y avait eu que les Rose, aucun·e Blythe, aucun·e Kahnwald n’était venu·e la remplacer auprès de son fils — personne pour raviver sa mémoire, pour tenter de comprendre ce qui était arrivé; personne pour dire à Bran qu’elle ne serait jamais partie sans lui.
Le léger baiser sur sa main la ramena à la réalité et Stella laissa Auster mener la danse, la forçant à revenir à la réalité, au présent, à tenter de s’extraire des sables mouvants dans lesquels elle semblait s’enfoncer depuis quelques minutes.
— Pourquoi pas... Ça m’occupera un peu…, concéda-t-elle lorsqu’il lui demanda d’écrire un courrier pour convaincre son cousin d’ajouter une rubrique à son journal.
Peut-être que c’était son inactivité qui la rendait si morose, qui ouvrait la porte aux pensées gangrenées de désespoir. Autrefois, elle se serait débattue, aurait agi, même de façon insensée, plutôt que de se laisser abattre. Aujourd’hui, elle avait l’impression que les vingt années discordantes entre son absence et sa disparition, cette fracture inexplicable qui faisait qu’elle avait exactement le même âge que Bran, lui alourdissaient les épaules, un poids invisible qui lui faisait presque souhaiter de retourner d’où elle était venue — là-bas, au moins, elle avait encore eu l’illusion que les choses pouvaient s’arranger.
— Tu me vois très touché. Je… j’aimerais épouser quelqu’un dont je serai amoureux un jour et ne peux pas te rendre la pareille.
En réponse, Stella laissa échapper un petit rire incrédule. Elle secoua la tête, incapable de reconnaitre la pointe de vexation qui lui piqua le coeur, mais se borna à cette réaction muette. Elle n’avait pas envie de lui dire qu’il était un rêveur né, ni qu’il pouvait se rassurer, qu’elle ne nourrirait jamais d’attentes amoureuses à son égard — car de ses mots aurait transpiré son aigreur générale à l’égard des relations amoureuses.
Savait-elle seulement ce que cela faisait, d’être amoureuse ?
— Ne t’inquiètes pas, je ne compte pas te lier à une promesse que tu regretterais d’avoir faite, lui assura-t-elle avec un haussement d’épaules destiné à démontrer sa désinvolture, même si le ton narquois de sa voix dénotait le contraire.
Il y avait bien longtemps qu’elle ne croyait plus aux promesses — elles semblaient toujours sincères sur le moment et finissaient toujours par se désagréger au moment d’être tenues.
Stella sentit les lèvres d’Auster sur sa joue et elle ignora s’il avait perçu le tournant de ses pensées, de son humeur générale, ou s’il cherchait à se défaire de la gêne de leur échange. La voyageuse désabusée lui adressa une sorte de sourire qui ne tirait pas vers le haut et soupira. Si même Auster, qui avait pourtant rehaussé sa vision des hommes, depuis qu’elle l’avait rencontré, se mettait à se tortiller à la moindre menace d’être coincé avec elle, quel espoir pouvait-elle placer en la gent masculine ?
— J’irai mener ma petite enquête à propos de ce charmant individu plus tard. Pour l’heure, je préfère rester avec toi.
Aux lies, lies, lies qui résonnaient dans sa tête s’ajoutèrent des why, why, why ? tout aussi désagréables.
On ne se construit pas qu’en faisant de bons choix… j’aime à croire qu’il n’est jamais trop tard pour avancer.
Les mots d’Auster lui parvenaient, saccadés, tels des échos lointains se réverbérant contre les barreaux de sa cage. Stella le dévisagea, se demanda où il puisait cet optimisme inébranlable. Elle aurait dû être rassurée, requinquée par sa présence rassurante, mais la douceur des mots de son compagnon de Cluster n’avaient pas l’effet escompté ce soir, la faute au Champagne trop rapidement absorbé ou aux souvenirs trop douloureux que ce bal faisait remonter. Tout à coup, évoquer les possibilités qu’offrait l’avenir lui semblait insurmontable, les imaginer était encore plus dérisoire et c’est avec un sursaut de lucidité, comme une décharge électrique provoquée par la question d’Auster — quel plan d’action pour aller de l’avant ? how the hell should she know, the queen of being trapped in the past ? — que Stella sut qu’elle devait quitter ces lieux, fuir cette foule, se soustraire à ce brouhaha constant, retrouver la fraicheur nocturne et le silence de la forêt.
— Je ne peux pas rester ici. C’était une mauvaise idée, décréta-t-elle en lâchant la main d’Auster, reculant d’un pas. J’ai toujours détesté ce bal, ça n’a pas changé.
Elle n’allait certainement pas aller de l’avant en venant à cette soirée, elle ne savait même pas ce qu’elle avait espéré y trouver. Elle ne s’était jamais senti faire partie intégrante de cette société faerique, et c’était ce soir plus vrai que jamais. Qui pensait-elle fourvoyer ? Avait-elle voulu se persuader qu’en intégrant la foule, elle y creuserait enfin sa place ? Ridicule. Pathétique.
— Va le voir, il sera de meilleure compagnie que moi, dit-elle en désignant d’un coup e menton le jeune homme qui avait attiré leur attention. Je rentre.
Il était hors question qu’elle lui présente ses excuses de vive voix — ce n’était pas dans ses cordes —, elle se contenta donc d’un regard où perçait une pointe de regret, d’un hochement de la tête décidé, et elle tourna les talons, plantant Auster au milieu des danseurs.
Elle bouscula les gens sans se soucier des protestations qui la suivirent jusqu’à la sortie. Le froid piquant lui mordit les joues, et elle essuya la larme rebelle qui était parvenue à s’échapper.
Derrière elle, la musique et les lumières enchantées.
Devant, la forêt enténébrée.
Elle n’hésita pas une seule seconde et s’enfonça dans la nuit.

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I'll stare directly at the sun but never in the mirror
Auster Leroy
Auster Leroy


diary : Tu vas au bal  4cc934086ed8be8beddd39b7db93bf59
pseudo : Alan_Bird
credits : Sam Heughan I dopamine
fae house : Maison de la Comète
disposition : Remonter dans le temps pour être témoin de l'histoire
love life : Ô tristesse, Ô désespoir, séparé bien trop brutalement
rp : rythme régulier, +/- 500 mots en moyenne
Merci pour la pub !
Fée
Love, trust and pixie dust !
De la Comète
Coffee Nation
Fait vivre un pré-lien
Est amoureux.se
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Badge Spring 2023
one year of ftf
Serial topic poster !
Badge Fall 2023

   

auburncrown ball
Stella & Auster

En définitive, Auster n’était pas surpris d’entendre @Stella Kahnwald lui annoncer qu’elle rentrait, de la voir tourner les talons. Il hocha doucement la tête. “Bien sur. … A plus tard, où à demain,” souffla-t-il doucement. A son regard emprunt de regret, il répondit d’un sourire serein. Ce n’était pas grave, semblait-il dire. Il comprenait, bien sûr. Il ne pouvait que comprendre, lui qui sentait son coeur se comprimer dans les soirées de ce genre. Les bals ne pouvaient que le ramener jusqu’au souvenir de Jasper, et ce souvenir était encore trop frais dans son esprit pour ne pas être douloureux. Parce qu’Auster comprenait parfaitement, il ne put que regarder Stella s’éloigner en soupirant doucement. Bientôt, il quittait la piste de danse pour aller chercher un verre. Un de plus ou un de moins, et au vu des circonstances, un verre était amplement mérité.

Un long moment, il resta assis dans un coin, tâchant d’ignorer du mieux qu’il pouvait la présence de la vieille tante Parker et de tous ceux qui le dévisageaient par moment. Auster préféra diriger son attention vers le charmant jeune fae repéré un petit peu plus tôt, et prit le temps de le détailler. Il avait des traits élégants, fins et réguliers, et un regard qui trahissait sans mal sa timidité. Son costume était simple mais raffiné, et il n’en fallait pas plus à Auster pour comprendre qu’il avait à faire à un vrai gentil, à un homme réservé qui n’était pas à son aise dans les soirées comme celles-ci. L’homme pensait sans doute qu’il n’y avait pas sa place, qu’il n’était pas assez bien, pas assez beau pour espérer rencontrer quiconque voudrait bien de lui … Auster soupira. Ce portrait qu’il dressait dans son esprit n’était pas sans lui rappeler Jasper, et il avait besoin d’aller de l’avant. Il ferma les yeux et préféra chasser l’homme de son esprit avant d’imiter Stella et de quitter le bal des faes. Son amie avait raison. Revenir ici avait été une erreur, finalement. Il préféra se tourner vers le lac et y rester quelques heures, seul dans l’obscurité avec pour seul bruit le clapotis de l’eau qui ne manqua pas de l’aider à apaiser son esprit. Là, seul avec ses pensées, il pu demander un petit peu d’aide à Cabeswater, un petit peu d’aide pour enfin tourner la page et réussir à aller de l’avant.

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Ô tristesse,
Ô désespoir
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