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In the midst of the crowds

Jax Beauchamp
Jax Beauchamp


diary : In the midst of the crowds 189a071deb6f47b2496a8932f131737c3dcce087
pseudo : Olivia
credits : matthias schoenaerts | rizwans (avatar), awona (code sign), harlivygifs (gif profil), recsbylotte & sacreddonkey (gifs signature), dhruv, moonlight (lyrics)
love life : in a relationship with brandon rose
warnings : violence psychologique/physique (de la part d'un parent), séjour en prison
rp : entre 800 et 1000+, réponses dans l'ordre d'arrivée, aussi régulières que possibles
one year of ftf
1er sujet posté !
Humain
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passe son temps au lac
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two beer or not two beer

   
bran & Jax
In the midst of the crowds
In the shapes in the clouds
I don't see nobody but you

(dhruv, double take)

Les trois jeunes hommes étaient installés sur un tronc abattu qu’ils avaient trouvé à la lisière de la forêt et tiré jusqu’aux abords du feu de joie dont les flammes dansaient sur la rive du lac. Trent était avachi à même le sol, les jambes étendues, les bras posés sur le bois, une bière dans une main, une cigarette dans l’autre. Jake était assis à califourchon à une extrémité, occupé à gratter l’écorce pour y graver leurs initiales. Quant à Jax, il était assis, penché en avant, les coudes appuyés sur les genoux, l’air ailleurs, perdu dans ses pensées, son pouce caressant distraitement le goulot de la bouteille tandis qu’il se passait la langue sur les dents. 
Ils se connaissaient depuis l’enfance, n’avaient plus besoin de parler, pouvaient passer des heures à trainer sans rien faire de très utile – jouer aux jeux vidéos chez Jake, s’enfourner les délicieux restes chez Trent, faire un tour au Skate Park. Ils étaient désoeuvrés, désabusés. S’ils n’avaient pas le même background, ils n’en restaient pas moins très similaires quand il s’agissait de gaspiller leur temps et de réduire à néant toute ambition et l’été avait toujours été la saison où ils regardaient le ciel changer de couleur, se passant les bouteilles ou un joint, écoutant les conneries de Trent, les ricanements de Jake et les silences de Jax. Ce soir-là ne faisait pas exception.
Ou presque.
L’esprit du jeune Beauchamp tournait en boucle depuis deux jours, rivé au ponton flottant, les lèvres encore sensibles d’avoir embrassé @Brandon Rose. Chaque fois qu’il songeait au meilleur ami de sa sœur, Jax sentait quelque chose prendre vie en lui. C’était une pression sous les côtes, un pincement derrière le nombril, une onde qui lui traversait le corps. Une chaleur qui se propageait, qui accélérait la cadence de son cœur, qui lui serrait la gorge et lui asséchait la bouche. 
Jax.
Il revoyait la lueur farouche dans ses yeux clairs, l’indignation qui plissait ses paupières, la frustration qui lui tordait les lèvres – et rien de tout cela ne lui ôtait sa beauté divine, son aura de Petit Prince, de gamin capricieux. Il se remémorait aussi la fragilité dans sa voix, les fêlures qu’il laissait apparaitre, la douceur de son contact, et il peinait encore à croire que ces deux garçons soient les mêmes – le statue de marbre et d’or fondu, soufflant le froid et le chaud au gré des humeurs du chenapan. Quelque chose s’était passé ce soir-là, sur la surface usée du ponton et si Jax n’était pas sûr du chemin qu’ils prenaient, il savait au moins qu’il voulait voir ce que ça donnait. 
Jax.
Ce n’était pas la voix de Bran qui s’échouait en un souffle sur ses lèvres mais bien celle de Trent qui lui donna un coup de poing dans le genou pour le déstabiliser, le sortir de ses pensées.
— Quoi ?
Le garagiste reporta son attention sur son meilleur ami, celui-ci agita le joint sous son nez, lui signifiant qu’il cherchait à partager depuis deux minutes.
— Non merci, répondit-il en portant sa bouteille à ses lèvres.
— Jake ?
L’autre ne se fit pas prier et attrapa la cigarette entre son pouce et son index, tira une longue bouffée, puis la rendit à son propriétaire.
— On bouge ? Y a personne, se plaignit Trent.
Par personne, Jax et Jake savaient parfaitement qu’il en avait uniquement après Iris, mais ils se bornèrent à un sourire, le laissant geindre, habitués à son cœur d’artichaut. Mais il n’avait pas tort : Bran n’était nulle part en vue et pour cause, sa maison en bord de lac devait sans doute accueillir une bonne moitié de la jeunesse de Dupree. Skylar l’avait mentionné au passage et comme à peu près tout ce qui concernait Bran, ça n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Trent se redressa après avoir vidé sa bière d’une traite et il se frotta le pantalon tandis que les deux autres ne bougeaient pas, levant juste le nez pour l’observer.
— Bon, vous venez ? J’ai bien envie de m’inviter chez l’autre gosse de riche là-bas.
Il désigna du pouce la demeure des Rose, illuminée comme un phare au loin, et Jax sentit son cœur s’emballer, bien malgré lui. 
— On va nous repérer direct, avec nos dégaines, et ça va être bourré de lycéens. En plus, ma sœur doit sûrement y être.
Autant d’arguments qui ne feraient pas mouche, Jax le savait, mais il protesta pour la forme, bien qu’il sente qu’il y mettait beaucoup moins d’énergie qu’en temps normal.
— Raison de plus, lâcha Trent avec un regard entendu en direction de Jake, qui détourna les yeux vers la forêt comme s’il n’avait pas entendu l’allusion. 
Quant à Jax, il opta pour la même tactique, ne fit pas mine de bouger jusqu’à ce qu’il sente que Trent s’impatientait. Alors, seulement, il soupira et se redressa, avec l’impression que tous les os de son dos craquaient. 
— Je parie que t’avais déjà dans l’idée de t’incruster avant même qu’on arrive ici.
Au sourire de son ami, Jax sut qu’il avait tapé dans le mille.


Ils laissèrent leurs voitures près de la Waterfront Kitchen et firent le tour du lac en longeant la rive, trébuchant sur les racines, éclairant leur chemin à l’aide d’une lampe torche qui se trouvait dans la camion de Jax. Trent fanfaronnait, exultait, mais Jax n’entendait pas le quart de ses élucubrations, trop conscient de la nervosité qui le gagnait au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient de leur destination.
Avant l’autre soir, il n’était jamais entré dans la maison et, alors, ils étaient seuls, comme si le reste de l’humanité s’était évaporée et qu’ils étaient les uniques survivants d’une apocalypse. La sensation n’avait pas été désagréable du tout et Jax n’avait pas eu envie qu’ils se séparent, même s’il avait bien fallu se résoudre à retourner à la réalité. Cette fois-ci, la maison serait pleine, ils ne se croiseraient peut-être même pas. Il n’avait aucune idée de la façon dont il était censé se comporter avec Bran, maintenant qu’ils avaient franchi une frontière, qu’il n’y avait plus de retour possible. Son instinct lui disait qu’il aurait mieux valu qu’il se tienne à l’écart mais il savait que ses deux amis auraient trouvé suspect qu’il leur balance excuse sur excuse et il n’avait aucune envie d’attirer leur attention. 
La demeure apparut au détour d’un sentier, ombre impressionnante sur le fond du ciel dégagé. Était-ce lui ou les étoiles étaient-elles plus visibles ce soir, comme si elles s’étaient également donné le mot pour se rendre à la fête de Bran ? Non pas que cela aurait étonné Jax. Le trublion n’avait-il pas cette faculté innée d’attirer toutes les lumières sur lui ? Trent et Jake entreprirent de faire le tour de la propriété pour rejoindre la porte d’entrée et Jax leur emboita le pas, le nez levé vers les ombres qui évoluaient derrière les fenêtres, tandis que la musique résonnait dans l’air. L’ainé des Beauchamp se passa machinalement la main dans les cheveux, renifla discrètement ses aisselles, vérifia son haleine et, plus ou moins rassuré, pénétra dans la maison à la suite de ses deux amis.
Il y avait une éternité qu’il ne s’était plus rendu à une fête de lycéens – probablement depuis qu’il avait quitté le lycée lui-même, ou à peu près – et la quantité de corps au mètre carré l’étouffa, l’espace d’un instant, avant qu’il inspire et souffle lentement pour refouler la pointe d’angoisse que la foule lui inspirait. Jax était du genre introverti, à préférer le silence, les grands espaces ou le calme d’une pièce, ce type d’environnement le drainait de toutes ses forces et il décida qu’il aurait besoin d’un verre ou deux pour faire taire la voix qui lui enjoignait de filer au plus vite. 
— Je reviens, je crois que j’ai vu Iris, lui annonça Trent à l’oreille en abattant ses mains sur les épaules de Jax.
Il n’attendit pas la réponse de l’ainé des Beauchamp et se faufila entre les corps. Jax jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour échanger un regard avec Jake, qui haussa les sourcils, l’air de dire what did you expect ?
— Je vais chercher à boire, on se rejoint dehors ? Il parait qu’il y a une piscine.
Jax agrémenta sa suggestion d’un geste éloquent et Jake leva un pouce avant de disparaitre à son tour, comme un fantôme insensible aux mouvements et au boucan. Jax entreprit de se frayer un chemin entre les adolescents, se dirigeant naturellement vers la cuisine. Il attrapa deux gobelets et chercha le réservoir de bière, suivant instinctivement les gamins qui riaient le plus fort, parce que déjà ronds comme des queues de pelle. Pourvu qu’il ne croise pas Skylar, songea-t-il, alors qu’il remplissait les verres, évitant habilement les coups de coude, avant de s’éloigner au plus vite de la source d’alcool. 
Attentif, il balaya les pièces du regard, sirotant lentement sa boisson, guettant ses amis (non), Skylar (non) ou Bran (oui). La maison semblait bien différente du havre de paix de l’autre soir et il se demanda s’il n’avait pas basculé dans une dimension parallèle – à moins que ce soit l’autre soir qui n’ait été qu’un rêve éveillé, une chimère, un fantasme, une invention de son propre esprit.
C’était la pensée qui lui traversait l’esprit lorsque son regard croisa celui du Prince des lieux et que son cœur manqua un battement. L’air resta figé dans ses poumons et une boule se forma dans son ventre.
Il avait attendu et redouté cet instant.
Et maintenant, il était en plein dedans et le reste de l’assemblée n’était plus qu’une masse de figurants, les contours effacés, la musique assourdie.

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Can we go where no one else goes? Can I know what no one else knows? Say you'll meet me at the altar. Can we fall in love in the moonlight?
Brandon Rose
Brandon Rose


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pseudo : rizwans, elle.
credits : tveit — kidd (av), cs (self, sacreddonkey, recsbylotte), img pr (catbishonen).
fae house : 3/4 comet.
disposition : unstable telekinesis. it's getting worse.
love life : in a relationship w/ the love of his life.
warnings : classisme, blessures, relations familiales conflictuelles, mention de tca (passés).
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Another night, another party. 
Les fêtes se suivaient et se ressemblaient, faisant le tour du lac de Dupree, allumant les maisons vides les unes après les autres avant de replonger les demeures dans le noir. Même décor de papier glacé, mêmes visages, mêmes conversations. Ils auraient pu se trouver dans les couloirs du lycée de Dupree, que Bran ne connaissait pas mais qu’il aurait pu reconstituer sans problème à force d’observer ses camarades nouer et dénouer les mêmes noeuds, soir après soir, piscine après piscine. Ce soir, c’était son tour de jouer les hôtes. Il avait ouvert les portes de la maison de ses grand-parents à toute la jeunesse des alentours - à condition de ne pas monter à l’étage, car il voulait éviter de retrouver X et Y nus comme des vers dans le lit de ses vénérables aïeuls ou pire, dans le sien - et suivait d’un oeil lointain le déroulé de la soirée, qui avait pris son rythme de croisière : un couple s’embrassait sur l’un des canapés, un autre se disputait dans un coin, les conversations tournaient encore et toujours sur la saison sportive d’Evergreen High ou sur les universités que les uns et les autres allaient fréquenter à la fin de l’été. Par-delà la baie vitrée ouverte en grand, des audacieux piquaient un plongeon dans la piscine et des timides qui ne savaient pas quoi faire de leurs membres dégingandés restaient plantés sur le bord, assis sur les transats, observant les membres du sexe opposé en rougissant.

Another night, another party. Bran les connaissait par coeur et s’y ennuyait avec grâce et élégance. Malgré l’attention qu’on lui portait, il ne participait pas vraiment à la conversation, se contentant d’un retour habile, d’une pirouette parfaitement étudiée qui lui permettait de maintenir l’illusion de sa présence. Il était là sans être là, même au beau milieu de la scène, malgré les regards qui convergeaient vers lui et sollicitaient son attention, son approbation ; il ignorait pourquoi toute cette petite cour désirait lui plaire, puisqu’il les croisait à peine et qu’il était évident qu’il les oublierait à la seconde où il poserait un pied à New York, thank you very much, mais il en avait évidemment profité pour leur faire effectuer les besognes les plus désagréables : apporter le fût de bière, organiser le parking (si Bran repérait ne serait-ce qu’une égratignure sur sa précieuse Jeep, c’était tout le monde dehors), déplacer les transats autour de la piscine. Et en retour, Bran leur faisait don de sa présence immaculée. Fair enough, right?

Et s’il y avait des insatisfaits dans le petit groupe (Bran n’avait retenu aucun de leurs prénoms, sauf Brett - ugh, fucking Brett), Bran ne l’avait pas remarqué et d’ailleurs, il s’en fichait royalement. Ses sujets mécontents pouvaient bien partir si ça leur chantait, il ne s’abaissait pas à courir après qui que ce soit.
Well, à une exception près.
Bran mordilla le rebord de son gobelet, plus distrait qu’il ne réalisait l’être.
Jax Beauchamp hantait ses rêves et sa peau sans interruption. Depuis leur rencontre sur le ponton, Bran revivait leur baiser en boucle, la douce pression des lèvres de Jax contre les siennes, sa force ardente, son odeur qui se mêlait à celle du lac et du soleil, les caresses dans son dos, et—

Bran?
 La voix de Brett trancha la ouate délicieuse de ses pensées et Bran l’aurait bien lacéré d’un regard si Skylar ne l’avait pas proclamé amour de sa vie, futur mari et père de ses enfants. Right. Il les connaissait, les futurs maris de Skylar : ils avaient tous en commun qu’ils finissaient toujours remplacés par un nouveau prétendant. Mais par respect pour sa meilleure amie (qui n’avait pas encore pas fait acte de présence, rude!), Bran peignit un sourire tout juste menaçant sur son visage d’ange et battit des cils en direction du joueur de football. « Tu disais ? » fit-il d’une voix veloutée. Il n’en fallut pas plus au joueur de football pour repartir de de plus belle dans une longue exposition d’exploits sportifs en tout genre, auquel Bran ne prêtait qu’une attention très modérée. Ses yeux glissèrent à nouveau sur le salon, firent le tour du propriétaire, s’accrochèrent à tout mais ne s’arrêtèrent sur rien.

C’est à cet instant, au moment où il allait reporter son attention sur ses courtisans (avec l’entrain du condamné à mort et parce qu’il n’avait rien de plus intéressant à faire) qu’il croisa le regard de Jax Beauchamp.

Jax Beauchamp, au beau milieu de son salon.
Jax, Jax, Jax, le prénom battant contre ses tempes, écho multiplié par les battements de son coeur. Interdit, Bran redressa légèrement la tête pour s’assurer qu’il ne rêvait pas, mais se reprit aussitôt. Non seulement parce qu’il ne voulait pas se faire surprendre une nouvelle fois par Brett, mais aussi et surtout parce qu’il ne fallait pas que Jax puisse croire une seule seconde qu’il pouvait prendre Brandon Rose de court. 
Malgré lui, il se sentit sourire, sourire qu’il noya dans sa dernière gorgée de bière, sans quitter l’aîné des Beauchamp des yeux. Hello, there. Depuis quand était-il là ? Pourquoi ne l’avait-il pas revenu de sa venue ? Skylar était-elle au courant ? Les questions se bousculaient dans sa tête, exigeant chacune une réponse, mais il fallait d’abord qu’il s’extirpe de cette toile d’araignée lycéenne.  Lentement, il détourna les yeux et fit semblant de s’intéresser à la conversation (du football, Brett était passé au basket, ce qui intéressait Bran encore moins). Sa nuque le brûlait, comme si Jax y avait imprimé sa marque au fer rouge ; il sentait son corps répondre plaintivement, avidement à la présence de l’aîné des Beauchamp. « Je reviens. J'ai quelque chose à faire. » fit-il brusquement, avec moins de subtilité qu’il aurait pu en mettre. Quatre paires d’yeux interloquées se relevèrent vers lui mais Bran s’écartait déjà. « Je vous rejoins à la piscine. » les encouragea-t-il, l’ordre apparent sous la suggestion innocente. Go away, now. Il y eut une seconde de flottement incertain, mais sans broncher, les quatre adolescents tournèrent les talons sans protester. Mais Bran ne bougea pas. Il les regardait disparaître un à un derrière la baie vitrée puis descendre vers le jardin. Ce ne fut que lorsqu’il fut assuré qu’ils ne reviendraient pas que Bran se tourna à nouveau vers Jax. Le coeur battant, la gorge nouée, le ventre brûlant.

Il ne voyait plus que lui ; le reste du monde s’était effacé, délavé, comme une aquarelle trop liquide. 

À nous deux.

Dans un mouvement souple mais mesuré, Bran avança vers Jax, abandonnant son gobelet sur une table. La distance entre eux ne fut plus qu’un rêve mais Bran eut toutes les difficultés du monde à maintenir un espace entre eux qui ne trahisse pas la limite qu’ils avaient franchi en secret, en silence, au loin du monde. Son coeur cognait contre sa poitrine, fissurant la cage de verre dans laquelle il avait claquemuré toutes ses émotions. Il aurait voulu pouvoir se presser contre Jax, enlacer son cou et caresser sa nuque. L’embrasser, là, tout de suite, devant tout le monde, sans penser aux conséquences de ses actes. Ugh, am I so far gone? Non, il fallait qu’il reprenne le dessus, qu’importe ses joues qui rosissaient chaque seconde un peu plus et son envie de contempler le visage anguleux de Jax pendant des heures. « Si tu continues à me suivre partout, je vais finir par croire que tu m’aimes bien. » murmura-t-il d’une voix de velours. Sans prévenir, Bran lui subtilisa son gobelet, celui dans lequel il l’avait vu boire, et posa ses lèvres là où l’aîné des Beauchamp l’avait fait quelques minutes plus tôt, le regardant droit dans les yeux, l’ombre de son sourire dissimulée dissimulée par le rebord du gobelet, ses lèvres appuyant sur le plastique rouge à défaut de pouvoir les presser contre celles de Jax.

I want to kiss you so badly.

Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Il avait accepté les conditions de l’aîné des Beauchamp sans réfléchir, sans réaliser que le secret régirait désormais toutes leurs interactions. Il ne pouvait pas lui sauter dans les bras, glisser sa main dans la sienne et serpenter dans la foule pour que tout le monde sache que Jax Beauchamp était intouchable, off-limits, qu’il lui appartenait et que quiconque oserait respirer dans sa direction serait désormais considéré comme ennemi mortel de Sa Majesté Brandon Rose. Il aurait voulu pouvoir se blottir contre lui, prendre la place qui lui revenait de droit entre ses bras, s’endormir à moitié contre son épaule pendant que le monde continuait de tourner, ou s’arrêtait, au choix. Qu’importe. « Il y a une vue sur le lac depuis ma chambre, si jamais ça t’intéresse. » continua-t-il, faussement nonchalant, son sourire creusant des fossettes impertinentes au creux de ses joues couleur pêche. Mais ses yeux, toujours ancrés à ceux de Jax, racontaient une toute autre histoire. Ces yeux-là voulaient être seuls avec Jax dans la sûreté obscure de sa chambre, loin du bruit, loin des autres. Ils voulaient le caresser, puis passer le flambeau à ses mains et à sa bouche, pour qu’elles prennent l’initiative de transformer le figuré en littéral. Depuis qu’ils s’étaient quittés deux jours plus tôt, Jax le hantait comme un fantôme de soie, le souvenir de ses mains contre ses hanches et son cou aussi vivace qu’imperceptible. « Well, thanks for the drink. » fit-il en rendant son verre au garagiste. Les dos de leurs mains s’effleurèrent lorsqu’il s’écarta, et Bran baissa les yeux vers le contact furtif, presque imperceptible. Leurs peaux se touchaient à peine, et pourtant, son cœur battait la chamade. Chaque battement lui donnait l’impression que des fleurs s’épanouissaient entre ses côtes, fleurissaient le long de ses os et si une épine avait piqué son doigt, il n’aurait pas été surpris de voir une sève sucrée couler le long de son peau, collante comme du miel, aussi douce que la bouche de Jax pouvait l’être contre la sienne. 
Bran se mordit la lèvre inférieure, retint un soupir.

I want to kiss you so, so badly.

Il s’écarta complètement, le bout des doigts encore électrique. Il pouvait presque sentir ceux de Jax à quelques centimètres, leur lien ineffable existant malgré la distance.
Il dépassa Jax et releva les yeux furtivement, les lèvres épinglées de ce sourire effronté et malicieux. Follow me, murmurait son corps, ses pas, son regard qui s’attarda sur la longue silhouette, avant de se détourner complètement pour faire croire au reste du monde que l’échange n’avait pas  eu d’importance. 
Bran s’enfonça dans un couloir, prit l’escalier qui menait à l’étage et se força à ne pas se retourner. Tel Orphée guidant Eurydice hors des enfers, il devait regarder droit devant lui, faire confiance au garçon bagarreur et sombre. Si Jax éprouvait ce que lui-même éprouvait au creux du ventre, dans les méandres de son propre coeur, il viendrait. Et s’il ne venait pas… 

Non. Bran ne voulait pas y penser.

Il poussa la porte de sa chambre, qui lui apparut telle qu'il l’avait laissée : vaguement en désordre, son tee-shirt de sport posé sur une chaise, son lecteur mp3 posé sur la table de chevet. Son lit, collé contre le mur bordé de fenêtres, était inondé de lumière de la lune. Elle jetait une lueur bleue et tamisée dans la pièce, faisant presque scintiller les draps d’une douce cascade chatoyante. Bran effleura le tissu du bout de ses doigts, puis s’approcha de l’une des fenêtres, observant la fête en contrebas, ce monde qui paraissait tout à coup irréel et lointain, ce monde qui n’avait soudain plus aucune importance.

Le dos tourné à la porte, il attendait Jax malgré tout, à l’affût, sur le qui-vive.

_________________
a force from above, cleaning my soul, flame on burn desire, love with tongues of fire.


en pr chaotique et désordonnée jusque fin décembre, thanks for understanding. <3
Jax Beauchamp
Jax Beauchamp


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two beer or not two beer

   
La nervosité se traduisait chez Jax de bien des manières. Il pouvait sombrer dans un mutisme ombrageux, les dents serrées, le regard rivé au sol; lorsqu’il était moins conscient de son état, il avait tendance à s’agiter furieusement, bras et jambes tressautant comme s’ils ne lui appartenaient plus; ou encore, son malaise se dessinait sur ses lèvres, arquaient celles-ci vers le bas, en un sourire renversé, irrépressible, comme à cet instant précis, alors que son coeur faisait des sauts de carpe et son regard restait fiché dans celui de Bran.
Il n’avait aucune idée de ce qu’il était supposé faire à cet instant précis. Le saluer discrètement d’un coup de menton, par politesse, avant de retourner à l’anonymat de la foule ? Bran s’attendait-il à le voir débarquer ? Allait-il s’imaginer que Jax prenait ses aises, s’emparait de son territoire sous prétexte qu’ils avaient passé des heures à s’embrasser et se caresser, l’autre soir ? Sa venue serait-elle bien perçue ? Ou au contraire, vue comme un empiètement ? Comment étaient-ils censés jongler entre leur vie privée, où ils tâtonnaient complètement, et la sphère publique, où leurs statuts respectifs n’avaient pas changé le moins du monde ? Brandon Rose restait le Petit Prince, illuminé de sa jeunesse dorée, de sa richesse affichée, de son aplomb attitré, quand Jax Beauchamp restait un gars de l’ombre, plus à son aise sous une voiture ou en compagnie de ses deux meilleurs amis, et qui se trouvait accessoirement être le frère de la meilleure amie de l’hôte de la soirée. Ils auraient dû discuter des situations qui pourraient éventuellement se présenter, comme à cet instant précis, parler un peu plus et un peu moins s’échanger leurs salives, mais il était trop tard pour y songer et Jax guetta la réponse dans le regard de Bran.
Quelle que soit la réaction du jeune homme, elle donnerait une bonne idée de ce qu’il pensait de voir l’invité surprise, posté au milieu de ses camarades, deux verres à la main. Un froncement de sourcils pourrait indiquer un certain agacement, songea Jax, qui pourtant ne pouvait pas encore se prétendre un expert en analyse de Brandon Rose. Il doutait qu’un sourire vienne s’épanouir sur les lèvres du garnement, cela ne siérait pas à son côté altesse cernée par sa cour, et d’ailleurs, Jax se dit qu’il aurait été présomptueux d’imaginer qu’il puisse inspirer un tel bonheur, au stade de balbutiements où ils étaient — même si, indéniablement, c’était ce que les battements frénétiques de son propre coeur lui murmuraient, mais sans doute n’était-ce que la suite logique de l’excitation des premiers moments passés ensemble, quand rien n’était défini et tout était à découvrir de l’autre. Bran pouvait aussi le vriller de son regard azur puis détourner les yeux et l’ignorer royalement, auquel cas Jax ne savait pas comment le prendre lui-même : comme un pacte tacite entre eux ? La seule option pour maintenir l’illusion qu’ils ne se voyaient pas en cachette ? Ou devrait-il considérer que Bran était déjà passé à autre chose, malgré la véhémence de ses mots de l’autre soir, malgré sa volonté farouche d’obtenir l’attention du frère de sa meilleure amie ? Un caprice vite oublié, ou tout simplement nié dès qu’ils devaient partager une pièce avec d’autres personnes ? Bran pouvait aussi simplement le saluer, parce qu’il était le frère de Sky, puis retourner à ses préoccupations précédentes. Si par contre, Jax décelait la plus petite once de gêne du côté de Bran… Non, décidément, il n’était pas fait pour les interprétations, les justifications, les élucubrations, et se retrouver là, à attendre un signe de la part de Bran, le tétanisait complètement.  
Le Petit Prince se redressa légèrement mais, presque aussitôt, retourna à sa pose désinvolte. Incapable de se figurer ce que cela signifiait, mais bien conscient de sa nervosité grandissante, accentuée par le public ignorant du jeu de regards qui se jouait entre le garagiste et le gosse de riche, sourd à la cacophonie de leurs coeurs en déroute, Jax noya son sourire dans une gorgée de bière, espérant que le liquide lui dénouerait la gorge également. Où était Trent quand il avait besoin de lui pour faire diversion ? Pourquoi avait-il envoyé Jake au jardin quand sa présence aurait pu faire rempart entre le regard perçant de Bran et lui. D’où il était, il ne devinait de Bran que sa posture décontractée, d’où suintait l’assurance de celui qui se sait chez lui, en position de force, tandis qu’il buvait à son propre gobelet, sans le quitter des yeux. Jax aurait presque souhaité qu’il cesse de le regarder, qu’il lui offre un peu de répit et une occasion de battre en retraite, mais tant que Bran le fixait, Jax se sentait englué au sol, les membres refusant d’obéir aux ordres alarmés que son cerveau tentait d’envoyer.
Finalement, Bran reporta son attention sur les garçons avec qui il était et une vague de soulagement traversa Jax — en même temps qu’un soupçon de déception. Pendant les (vingt ? trente ?) longues secondes pendant lesquelles ils s’étaient jaugés, Jax n’avait aspiré qu’à se soustraire de cette attention accrue, comme s’il se trouvait au centre d’un spot lumineux, l’isolant du reste de la foule, mais maintenant que Bran ne lui accordait plus le moindre intérêt, il se sentait idiot et encore moins à sa place. Alors pourquoi restait-il planté là au lieu de profiter de l’opportunité de filer en douce retrouver Jake dehors ? Peut-être que Trent et Iris seraient avec lui, que leurs bavardages et rires effaceraient lentement la tension qu’il ressentait. En plus, la nuit apporterait sa fraicheur, ce qui lui ferait du bien. Parce qu’il faisait vraiment trop chaud, dans ce salon surpeuplé, non ? Il fallait qu’il sorte, qu’il s’écarte des ces gamins trop bruyants, trop nombreux. Il compterait jusqu’à trois et si Bran continuait à faire comme s’il n’existait pas, il tournerait les talons et rejoindrait ses propres amis.
Un…
Deux…
Les regards désarçonnés des interlocuteurs de Bran interrompirent son décompte et Jax sentit sa peau se hérisser sous l’effet d’une émotion encore méconnue et qu’il associerait pourtant à Bran à partir de ce soir-là et pour le restant de ses jours. Une impatience exquise, presque douloureuse, de le toucher, d’être touché, d’être seul avec lui, le monde effacé, le temps envolé. Jax n’entendit pas ce que Bran leur dit mais il en devina la teneur et quand il vit le petit groupe s’éloigner, les épaules légèrement basses, comme blessés par l’éviction, Jax sentit son coeur repartir de plus belle, résonnant comme une cloche sous ses côtes. Bran ne le regardait toujours pas mais Jax savait que ce n’était qu’une question de secondes, encore une fois, avant que les yeux clairs viennent le transpercer à nouveau.
À ce stade, Jax en avait oublié que n’importe qui pouvait le voir et identifier son centre d’intérêt en suivant simplement la direction de son regard. Il n’avait d’yeux que pour l’impudent qui venait à présent vers lui avec une légèreté presque féline et, sans même s’en rendre compte, l’ainé des Beauchamp retint son souffle, la gorge serrée. Son sourire nerveux refit surface en découvrant la teinte délicieuse qu’avaient prises les joues de Bran.
— Salut, lâcha-t-il, la voix rauque, les pensées court-circuitées par sa proximité, le ventre réduit à une coulée de lave.
Les autres se demandaient-ils pourquoi Brandon Rose s’approchait ainsi d’un jeune homme plus âgé ? Se figuraient-ils qu’il allait chasser l’intrus, puisqu’il était évident qu’il en était un ?
— Si tu continues à me suivre partout, je vais finir par croire que tu m’aimes bien.
Jax émit un rire étouffé, à la texture un peu narquoise. Il reconnaissait bien la tactique ironique pour dissimuler le trouble et il sentit tous ses sens s’affoler lorsque Bran s’empara de son gobelet et fit mine d’y tremper les lèvres.
— Tu prends tes désirs pour la réalité…, souffla-t-il sur le même ton, alors qu’il avait le regard rivé aux lèvres roses pressées contre le plastique.
Il dut faire appel à toute sa volonté pour le relever et le plonger dans celui du Petit Prince qui n’aurait nullement eu besoin de marquer son territoire — Jax le lui aurait dit, si seulement il avait deviné ce qui se tramait dans l’esprit de Bran.
— Il y a une vue sur le lac depuis ma chambre, si jamais ça t’intéresse.
Jax haussa un sourcil, regretta qu’il n’y ait pas un mur contre lequel s’appuyer, parce qu’il sentait ses jambes faiblir quand Bran dardait sur lui un tel regard — quel besoin y avait-il des mots quand des yeux pouvaient parler de façon si éloquente ? se demanda l’ainé des Beauchamp. Un mur lui aurait également moins donné l’impression d’être exposé, car peu importe sur qui Bran daignait porter son attention, il devenait subitement digne d’un intérêt général — ou était-ce lui qui se faisait des idées, parce qu’il était trop sensible à ce que le jeune homme dégageait ?
— Je croyais que l’étage était off limits ?
Ta cour ne va-t-elle pas se demander où tu es passé ? fut-il également tenté de demander, avant de ravaler ces mots qu’il jugeait trop railleurs.
Qu’en avait-il vraiment à foutre, finalement ? N’avait-il pas passé ces deux derniers jours à guetter cette occasion de retrouver Bran ?
Bran lui rendit son verre et Jax eut la sensation que sa peau brûlait là où celle de Bran l’avait effleurée. I’m doomed, songea-t-il comme s’il ne l’avait pas su dès l’instant où leurs lèvres s’étaient trouvées pour la première fois, le soir du feu de joie, sous le couvert des arbres. L’impudent le dépassa et Jax balaya le salon des yeux, guettant un regard trop appuyé, un froncement de sourcils, des silhouettes penchées pour échanger des messes basses, mais personne ne semblait avoir remarqué leur échange, ce qui l’incita à regarder par-dessus son épaule. Tout dans l’attitude de Bran l’appelait et il savait qu’il allait le suivre.
Bien sûr qu’il allait le suivre.
Son corps aspirait à céder immédiatement mais il résista, les doigts pianotant impatiemment sur les gobelets. Il porta son verre à ses lèvres, guetta le goût de la salive de Bran sur le rebord mordillé, but le fond de bière puis s’enfila la bière de Jake. Il empila les gobelets vides et les posa sur un bord de meuble, se frotta distraitement les paumes sur le pantalon. Il jeta un coup d’oeil dans le couloir, espéra le trouver désert, mais il y avait trop de monde, il allait devoir leur passer sous le nez, en priant avoir l’air assez désinvolte pour ne pas attirer leur attention. Jax enfonça les mains dans ses poches et se glissa entre les groupes de lycéens. Il s’arrêta en bas des escaliers, leva le nez pour sonder l’étage plongé dans les ténèbres puis entreprit l’ascension.
— Hé, on ne peut pas aller à l’étage !
Il n’était pas à la moitié lorsque la voix l’interpela et Jax s’immobilisa, leva les yeux au ciel, puis se tourna lentement.
— Huh ?
— Bran ne veut personne à l’étage.
Jax fut tenté de rétorquer qu’il n’en avait rien à foutre de ce que Bran voulait mais même pour un mensonge il ne se sentit pas capable de formuler ces mots. Il jeta un nouveau coup d’oeil à l’obscurité surplombante et soupira, revenant sur ses pas.
— J’irai dehors, alors, lâcha-t-il en passant, sous-entendant qu’il cherchait simplement à aller se soulager.
Il fut bien obligé de sortir et il trouva là encore quelques grappes de jeunes, à croire qu’ils se mettaient en travers de son chemin pour rejoindre Bran.
Jax longea le mur et se glissa derrière la haie dès qu’il n’y eut plus aucun témoin. Il avança lentement, regrettant d’avoir laissé sa lampe torche à Trent, trébuchant sur les buissons bien arrangés des Rose. Il se baissa lorsqu’il lui fallut passer sous la fenêtre de la cuisine et arriva près d’un treillis. Il testa la solidité du montage et inspira, légèrement agacé:
— T’as intérêt à tenir le coup, sinon je ne sais pas comment je vais expliquer ce que je foutais là…
Il enfonça le pied dans une maille et grimpa prudemment. Il attendit quelques secondes pour s’assurer que tout restait en place, puis entreprit la montée, jurant chaque fois qu’une plante lui éraflait la peau ou qu’il n’arrivait pas à insérer son pied convenablement. Le brouhaha des conversations qui se poursuivaient dans le jardin lui parvint et il crut déceler parmi les voix celles de ses deux meilleur amis. Il ne chercha pas à déterminer s’ils se demandaient où il était passé, n’ayant qu’un objectif en tête : le balcon du premier étage.
L’ascension lui prit plusieurs minutes, l’obscurité n’aidant pas, et il espéra que Bran ne s’imaginait pas qu’il l’avait planté.
Enfin, il posa la main sur la pierre de la rambarde et se déplaça vers la droite pour l’enjamber. La chambre était plongée dans le noir et Jax redouta que Bran soit retourné au rez-de-chaussée, ne le voyant pas venir. Jax jeta un coup d’oeil vers le jardin, pour s’assurer que personne ne regardait en l’air, puis il se faufila sur le balcon, simple ombre projetée sur la baie vitrée de la chambre de Bran.
— Pas moyen de prendre l’escalier, y avait un chien de garde devant, dit-il en découvrant la silhouette du jeune homme devant la fenêtre.
Jax s’empressa d’entrer dans la chambre, pour éviter d’être aperçu depuis le jardin, et, ce faisant, il entra presque en collision avec l’occupant des lieux.
À moins que ça n’ait été qu’une excuse pour glisser les mains sur les joues du garçon et attirer son visage vers le sien et l’embrasser comme il avait rêvé de le faire depuis qu’il avait quitté cette même chambre, une éternité (deux jours) plus tôt.

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Bran se tenait à distance prudente de la fenêtre, assez pour profiter du spectacle, suffisamment en retrait pour que quiconque qui lève la tête en direction de la fenêtre ne voit que le reflet de la lune sur la baie vitrée qui courait le long de l’angle de sa chambre. En contrebas, le monde continuait de tourner, inconscient de ce qui se tramait au-dessus, verres oubliés sur le rebord d’une table, mains qui s’effleuraient dans l’ombre d’un buisson, innombrables drames en un, deux ou trois actes comme seul l’été pouvait en offrir - géométries amoureuses qui se dépliaient en triangles, rectangles ou même hexagones, origamis d’émotions qui révélaient toute la fragilité de certaines amitiés, vouées à se rompre dès qu’elles n’auraient plus le papier commun de Dupree pour se développer, châteaux de carte qui s’écrouleraient dès que le jour reprendrait ses droits - monde qui appartenait à Bran sans qu’il n’en fasse partie, pas qu’il n’en ait envie, d’ailleurs. Son monde, sa vie, existaient loin de Dupree, et bientôt, il mettrait ce patelin paumé derrière lui.
L’échéance lui paraissait pourtant lointaine, floue, presque irréelle. Il y a quelques jours encore, il ne pensait qu’à New York, qu’aux rôles prestigieux qu’il serait sûr d’obtenir, qu’à son futur succès. Et ce soir, pourtant, tout se diluait dans le bleu argenté de la nuit, l’avenir défait et repoussé, le présent obsédant la moindre de ses pensées.

Jax.
Il tentait de se calmer mais son coeur repartait de plus belle toutes les deux minutes, son corps traversé d’arcs électriques et impatients. Jax, imprévu, inespéré, inévitable. Il ne pensait qu’à lui, au point d’en oublier le reste. À l’impatience de voir l’été se terminer se substituait une sensation sourde, quelque chose que Bran ne parvenait pas encore à expliquer et sur laquelle il refusait donc de s’appesantir. Si seulement il avait pu en parler à Skylar… Bran secoua la tête et croisa les bras. Non. Il ne pouvait pas prendre ce risque, pas alors qu'il venait à peine d’apprivoiser Jax, qui lui donnait l’impression qu’il fuirait au moindre prétexte. 

Soudain, du bruit et du mouvement attirèrent son attention. Interloqué, Bran vit émerger Jax du balcon - alors qu’il s’attendait à l’entendre entrer par la porte de sa chambre, raison pour laquelle il lui tournait le dos - et il ouvrit la bouche sans trop savoir quoi dire, pris par surprise. Comment avait-il fait ? Pas moyen de prendre l’escalier, y avait un chien de garde devant. « Mais— » commença-t-il, prêt à protester. Mais en une seconde, en une délicieuse, parfaite seconde, Jax se pencha sur lui et leurs lèvres se trouvèrent à nouveau, le réduisant au seul silence qu’il acceptait de se faire imposer. 
Personne ne l’avait jamais touché ainsi. Sous la caresse de Jax, son corps se défaisait, muscle après muscle. Il devenait souple et liquide, malléable à merci. Le garagiste pouvait bien le faire rouler entre ses doigts à sa guise, lui donner n’importe quelle forme, Bran s’y plierait, tout en plis et en souplesse, ouvert, délié, son corps prêt à accueillir n’importe quelle configuration. Et il lui rendit son baiser avec urgence, qu’importe ce que ça pouvait bien révéler sur les deux jours qu’il avait passé loin du garagiste, au souvenir qu’il avait laissé sur lui, courant le long de sa peau comme un alizé, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus respirer, asphyxié par l’euphorie. « Well, hi. » souffla-t-il dans un sourire, essoufflé, éperdu avant de remarquer que le garagiste avait accroché quelques feuilles du treillis avec lui. Tout à coup, Bran fronça les sourcils et lança un regard courroucé à l’inconscient. « Tu es fou. Tu aurais pu tomber… Te faire mal… » murmura-t-il, les joues furieusement roses. You idiot, songea-t-il en dévisageant Jax Beauchamp, plus grand et plus fort que lui, et qu’il voulait pourtant protéger du reste du monde, de tout son être. Et s’il avait lâché le treillis, hein ? Et s’il avait manqué une branche ? Et s’il était mal tombé, le bras dans un angle, une jambe dans l’autre, le cou rompu ? À cette pensée, Bran pinça les lèvres et baissa les yeux. Il épousseta le tee-shirt de Jax pour en chasser une feuille, mais en réalité, il observait les bras qui l’enlaçaient, à la recherche d’une griffure d’épines, d’une écorchure - ou d’un bleu. Ses pouces s’enfoncèrent légèrement dans le moelleux du bras, juste au-dessus du creux du coude. Il ne supportait pas l’idée que Jax se blesse à cause de lui, pour lui. Non, s’il devait laisser une marque sur le corps de Jax Beauchamp, elle serait d’un tout autre genre, tendre et incandescente, n’existant qu’entre le secret de leurs peaux nues.

I won’t hurt you, ever. I promise.

Il ne remarqua presque pas le silence qui était tombé sur eux, délicate nappe de gaze tout autour de l’univers miniature qu’ils formaient à deux, encore enlacés, et ce ne fut qu’en relevant les yeux vers Jax qu’il s’en aperçut. À nouveau, ses joues s’enflammèrent, son coeur rata un virage. Il ne voulait pas que son absence de mots en dise trop, trop vite, trop fort, que Jax prenne peur et s’enfuit. Par chance, Brandon Rose maîtrisait toutes sortes de pirouettes - au sens littéral comme au figuré. « Je croyais que je prenais mes désirs pour la réalité, Romeo ? » ronronna-t-il en se dressant sur la pointe des pieds. Il glissa ses mains dans la nuque de Jax et se rapprocha tout près ; leur proximité lui fit presque tourner la tête et il se mordit la lèvre. Il avait sa fierté. Il ne pouvait pas avouer à Jax que l’avoir là, contre lui, dans sa chambre, avait la texture de ses rêves les plus fous, qu’il concrétisait des semaines, des mois d’attente douloureuse, d’une anticipation qui avait taillé son orgueil en pièces et mis sa peau à nu, son coeur en déroute, son corps à vif. Là encore, ses mains étaient en transe, descendant le long du dos de Jax, glissant sur ses hanches, jouant avec la frontière de son tee-shirt. Il aurait voulu la transgresser complètement, remonter sous son tee-shirt, jouer avec ses nerfs, mais il resta sage, se contentant d’inverser leurs positions en une valse adroite. « Qu’est-ce qui t’amène ici ce soir, mmh ? » Il avança, les mains posées sur le torse de Jax, et le poussa, lentement mais sûrement, au bord de son lit. Et parce qu’il en avait assez de se dévisser le cou, il le fit s’asseoir d’une douce mais implacable pression sur les épaules. There. Much better. Malgré l’attraction qu’exerçait la haute taille de Jax Beauchamp, il éprouvait une très certaine satisfaction à l’idée de le dominer, même pour quinze centimètres, et il le dévisagea avec un sourire espiègle, les rouages effrontés de son imagination tournant à plein régime, une étincelle malicieuse au fond des yeux. Got you where I wanted you. Dans un geste souple, il monta sur le lit à son tour, une jambe après l’autre, de chaque côté des hanches de Jax. Puis il verrouilla sa prise derrière la nuque du garçon et son sourire s’affina, entre la griffe et la caresse. « Ça ne peut être que mon irrésistible personne, j’imagine. » Il haussa un sourcil, défiant Jax de le contredire alors que son corps prenait toute la mesure de celui du garagiste contre le sien, que ses hanches s’alignaient avec les siennes, qu’ils s’enfonçaient tous les deux dans le matelas. Sous le velours assuré de sa voix, quelque chose vacillait malgré tout, comme une flamme soumise au vent. You did come for me, didn’t you ? Malgré la maison immense, remplie de courtisans qui cherchaient à lui plaire, à s’attirer ses bonnes grâces dans l’espoir de profiter du bateau et de la piscine, il ne se souciait que de l’opinion du garagiste, de ses raisons, de ses motivations. Et Jax pouvait bien lui répondre sur le même ton, parer comme il le voulait, Bran ne cherchait pas la vérité dans ses mots. Il apprenait à lire son silence, épelait leur langage secret du bout des doigts, déchiffrait ses énigmes au rythme de son souffle, à la façon dont les yeux de Jax fuyaient ou soutenaient son regard. Les réponses ne viendraient que s’il voulait bien les écouter. « Je croyais qu’il fallait qu’on reste discrets… » murmura-t-il, taquin, en se dressant sur ses genoux pour mieux se pencher vers Jax. À nouveau, il dévisagea la garagiste, ses traits anguleux, ses yeux clairs et profonds, sa bouche couleur de fruit mûr. Il frotta son nez contre le sien puis dévia vers la joue, la mâchoire, sa bouche trouvant toujours là où déposer sa marque. « Mais je ne vais pas me plaindre. » ronronna-t-il tout bas. Il se rassit à califourchon sur Jax, glissa ses lèvres dans son cou, commençant à la jonction du cou et de l’épaule, prenant son temps pour remonter vers l'oreille. La dernière fois, la peau de Jax avait le goût et l’odeur du soleil, du lac, de l’essence ; ce soir, il sentait le savon, le feu de camp et le sucre collant de la bière bon marché qui coulait à flots, deux étages plus bas, et le mélange donnait envie à Bran de le goûter sur chaque centimètre de la peau de Jax.

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en pr chaotique et désordonnée jusque fin décembre, thanks for understanding. <3
Jax Beauchamp
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two beer or not two beer

   
Lorsque Trent décrivait à grand renfort de discours ampoulés les émotions et sensations que la simple vue d’Iris lui procurait, Jax avait toujours pensé qu’il avait le don d’exagérer, donnant des airs dramatiques à son amourette, à moins que son ami soit simplement plus doué pour ressentir les choses et qu’il passait donc lui-même à côté d’expériences extraordinaires. Le garagiste devinait pourtant à quoi il faisait allusion : cette chaleur qui se propageait dans les membres, qui faisait palpiter certaines zones du corps (plutôt l’entre-jambe que le coeur), vibrer la peau. Mais là où Trent semblait plonger la tête la première dans la rivière des sens, Jax avait l’impression de disparaitre, battant en retraite dans un coin de son être, une sorte de out-of-body experience qui le laissait toujours pantelant, en sueur et un peu honteux. Il ignorait ce que son ami illustrait quand il parlait de fondre de l’intérieur, d’avoir l’épiderme en feu, d’être attiré comme un aimant, d’avoir l’esprit parasité par une personne. Il concevait avec difficulté l’extase avec laquelle l’amoureux évoquait le parfum d’Iris, la douceur de sa voix, le tintement de clochette de son rire, la texture satinée de sa peau. Jax l’écoutait, dubitatif, mais il ne comprenait pas.
Jusqu’à ce que @Brandon Rose s’insinue sous sa propre peau et le laisse à vif.
Désormais, non seulement Jax découvrait la réalité de ce que Trent cherchait à leur partager mais il la vivait, contrairement à son ami qui en était au stade du fantasme, stade auquel Jax s’était heurté, persuadé qu’il n’irait pas au-delà. Parce que c’était le meilleur ami de sa soeur, parce que c’était Bran, parce qu’il était inconcevable que leurs regards se soient parlés, que leurs pas les aient rapprochés, que leurs mains puis leurs lèvres se soient trouvées…
And yet...
Et pourtant il fondait, liquide de l’intérieur, sa peau irradiant d’une chaleur qui n’était pas due à l’alcool que contenaient les deux pauvres gobelets qu’il s’était enfilés quelques minutes plus tôt. Son souffle n’était plus qu’un filet qui peinait à trouver la sortie. Ses lèvres affamées, enflammées, empressées de retrouver celles du gosse de riche. S’il n’avait pas passé les deux derniers jours à rejouer la scène du lac, peut-être Jax aurait-il fait preuve de plus de réserve, de prudence, de crainte de se faire éconduire, mais le temps lui avait semblé infiniment long depuis qu’il avait quitté Bran, et leur échange du rez-de-chaussée, tel un tisonnier, avait chassé toute ébauche de doute et de précaution. Il fallait qu’il soit sacrément embrasé pour en être venu à escalader un treillis pour rejoindre Bran, non ? Il ne prit vraiment conscience de danger frôlé, de l’insouciance de son geste, qu’au moment où Bran lui rendit son baiser, presque surpris de réaliser où il se trouvait et avec qui. Au lieu de s’écarter, pris de panique, comme cela aurait dû être son premier instinct, Jax se laissa envahir par la félicité de la sensation de s’être laissé emporter — par quoi, il ne le savait pas encore, il découvrirait trop tard que tout ce qui concernait Bran avait été une histoire de coeur, et ce dès les premiers instants.  
— Well, hi.
Les mots lui chatouillèrent les lèvres et Jax laissa échapper un soupir où perçait un rire incrédule.
— Hi…, répondit-il, la voix rauque, en se redressant pour dévisager Bran — et constater, avec cet air subjugué qui persisterait chaque fois qu’il réaliserait que Bran choisissait d’être seul avec lui, que sa peau prenait une couleur délicieuse, caressée comme elle l’était par un rayon de lune.
Jax déglutit, sentit son coeur s’emballer, tandis que ses mains glissaient des joues du jeune homme pour se poser de chaque côté de son cou, laissant à ses pouces le loisir de suivre la mâchoire, effleurer le coin de ses lèvres puis revenir pour caresser la chair douce et malléable de ses lobes d’oreilles. Il était si distrait par sa contemplation qu’il remarqua trop tard le froncement qui vint barrer le front du jeune homme.
— Tu es fou. Tu aurais pu tomber… te faire mal…
Un grondement émana de la poitrine du garagiste, sorte de rire étouffé, étonné que quelqu’un se soucie de sa sécurité.
I’m fine, lui assura-t-il dans un murmure, cherchant à ramener l’attention de Bran sur son visage et appréciant en même temps l’examen dont il était l’objet, tandis que les doigts de Bran le palpaient. Un frisson lui parcourut la peau, une sensation délicieuse de douceur et d’intimité, bien loin des marques auxquelles il était habitué. Lorsque des mains l’agrippaient, elles laissaient des formes plus foncées qui disparaissaient au bout de quelques heures, quand ce n’était pas lui qui les laissaient sur d’autres. Les caresses, l’exploration, la découverte, appartenaient à une forme de langage bien différent de celui qu’il avait connu jusque-là, guidé par l’urgence, le secret, l’anonymat.  
I’m fine, voulut-il répéter, mais sa gorge était trop nouée pour laisser passer le moindre son et, à la place, il posa le front contre la tête penchée de Bran, fermant les yeux un instant, comme pour mieux porter son attention sur les points de contact de leurs corps. Il ne les rouvrit que lorsque Bran releva les yeux et il lui rendit son regard, attendant que le jeune homme donne le ton, tandis que sous ses côtes, son coeur battait toujours à un rythme irrégulier, trépidant.
— Je croyais que je prenais mes désirs pour la réalité, Romeo ?
La bouche du garagiste s’arqua en un rictus irrépressible, touché, mais il ne se défila pas lorsque le trublion l’enlaça plus étroitement.
— Je n’aime pas la foule, prétexta-t-il en posant les mains sur les hanches de Bran. Je n’allais pas laisser passer une bonne excuse de m’en éloigner.
Inconsciemment, Jax initia un lent balancement tout en gardant les pieds rivés au sol, les sens étrangement en alerte, concentré sur les mains de Bran et quand le jeune homme invita un changement de position, éloignant Jax de la baie vitrée, il se laissa faire, ne chercha nullement à résister.
— Mes potes voulaient absolument s’incruster. Trent est incapable de se tenir à distance d’Iris, répondit-il lorsque Bran lui demanda ce qui l’amenait ici ce soir, et si le fond était vrai, il donnait aussi l’impression de charger son ami d’une assertion qui le concernait plutôt lui — c’était lui qui était incapable de se tenir à distance de Bran.
Mais si Trent n’avait pas insisté pour venir, Jax n’aurait pas franchi le pas, quand bien même il savait pouvoir trouver Bran parmi les jeunes fêtards. Il y avait des barrières qui n’existaient pas dans la vie de son ami, des obstacles que Jax Beauchamp n’aurait jamais bravé à moins d’y être contraint et forcé.
Jax s’assit sur le bord du lit, suivant l’ordre muet des gestes de Bran, et une ébauche de sourire lui caressa les lèvres, alors qu’il se laissait une fois de plus hypnotiser par celui du garçon, bien plus espiègle et sûr de lui. Une nouvelle vague de chaleur monta du fond de ses entrailles, alors que le meilleur ami de sa soeur s’installait à califourchon sur ses cuisses.
— Ce n’est pas la modestie qui t’étouffe, toi…, lui asséna Jax avec une douce ironie, en enlaçant Bran, le serrant un peu plus fort que nécessaire, enivré par les sensations qu’il éprouvait à le sentir contre lui, à imprégner ses poumons de son parfum.
Bran sentait bon le propre, l’homme, mais aussi autre chose, de plus pénétrant, sauvage, insaisissable. Incapable de résister, Jax pressa un instant son visage contre la clavicule de Bran, espérant imprimer dans sa mémoire la saveur de cet instant volé, alors qu’au loin, la fête continuait à battre son plein, vague brouhaha qui ne parvenait pas à percer les parois de leur bulle.
— Bon sang, tu sens si bon, souffla-t-il contre sa peau, ses lèvres effleurant la veine palpitante du cou.
— Je croyais qu’il fallait qu’on reste discrets…
En réponse, Jax émit un grognement plaintif. Cela lui avait semblé si simple deux jours plus tôt, bien moins à présent. Était-ce l’effet de la nouveauté ? La sensation qu’on dansait sur son coeur allait-elle s’atténuer avec le temps ? Jax espérait que non, au fond, mais il n’y connaissait rien, il n’était pas un poète en mal d’amour comme Trent, il était un garagiste taiseux qui découvrait que l’intimité ce n’était pas un corps-à-corps empressé dans une rue ou un parc, c’était une étreinte, une longue session de baisers sans se déshabiller, c’était un échange de regards, des paroles murmurées, une inspiration parfumée, c’étaient des silences, une proximité, une découverte de l’autre.
— J’imagine qu’ils vont vite remarquer ton absence…, commença Jax, la peau parcourue d’un frisson en sentant la bouche de Bran voyager. Mais en attendant…
En attendant, il grappillerait les minutes que Bran lui octroyait. Cinq, dix ou vingt. Juste de quoi se donner le courage de retourner à la vie réelle, de se fondre à nouveau dans la foule, de laisser l’hôte remonter sur son piédestal et lui revenir auprès de ses amis, retrouvant son rôle de spectateur lointain. La différence, par rapport aux autres soirs où ils s’étaient défiés, dévisagés de part et d’autre d’un feu de camp, c’est qu’il goûterait encore Bran sur sa langue, que ses doigts garderaient le souvenir de leurs caresses — qu’il faudrait ensuite raviver lors de prochaines retrouvailles secrètes. Mais Jax ne voulait pas déjà penser au moment où ils devraient à nouveau se séparer, il viendrait assez tôt.
Il tourna légèrement la tête, accrocha les lèvres de Bran, les effleura lentement avec sa langue, son souffle trahissant sa concentration. D’une main, il pressa le dos de Bran pour l’inciter à se coller à lui, de l’autre, il caressa sa cuisse. Il aurait pu passer des heures à l’embrasser, sans chercher à aller plus loin, même si l’envie ne manquait pas. À vingt-quatre ans, il découvrait les plaisirs des premiers émois amoureux, sans se douter que c’était ce dont il s’agissait. Son adolescence avait été dépourvue de ces tâtonnements, de ces répétitions. Conscient d’être attiré par les garçons, il avait plongé dans la sexualité sans attache, sans engagement — il ne lui était jamais apparu que ce pouvait être plus, que ce pouvait être des moments partagés, une continuité, pas juste une course effrénée pour atteindre au plus vite le point d’arrivée. Qu’il n’y avait pas de point d’arrivée, juste un chemin à emprunter, à explorer.
— On ferait peut-être mieux de fermer la porte à clé… au cas où quelqu’un s’aventure en haut… des fois que ton chien de garde ne serait plus là pour empêcher les intrus de monter…, suggéra Jax, entre deux baisers. On ne sait jamais… avec les gens qui s’incrustent…, plaisanta-t-il, faisant clairement allusion à sa propre venue.
Il n’amorça pourtant aucun mouvement pour libérer Bran, relevant au contraire son t-shirt pour pouvoir embrasser son torse, ses clavicules et le creux à la base de son cou.
Maintenant qu’il tenait Bran entre ses bras, Jax n’avait aucune envie de le lâcher.
Qui sait combien de jours s’écouleraient avant qu’ils puissent se retrouver ?

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Brandon Rose
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credits : tveit — kidd (av), cs (self, sacreddonkey, recsbylotte), img pr (catbishonen).
fae house : 3/4 comet.
disposition : unstable telekinesis. it's getting worse.
love life : in a relationship w/ the love of his life.
warnings : classisme, blessures, relations familiales conflictuelles, mention de tca (passés).
rp : 800/1000+ mots, 1rp toutes les 2/3 semaines (jamais plus vite, sauf miracle).
Bright
Entre deux mondes...
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Est en couple

   
Ce n’est pas la modestie qui t’étouffe, toi…

Si Jax ne l’avait pas tenu aussi fermement et qu’il n’avait pas l’impression de fondre à ce contact, Bran lui aurait vertement rendu la monnaie de sa pièce, déjà agacé par la fameux prétexte de la foule - right… - et des fameux ‘potes’ (qui avaient bon dos), inconnus au bataillon d’ailleurs et qui auraient pu tout aussi bien être une parfaite invention. À la place, il se contenta de sourire innocemment. « Modestie ? Jamais entendu parler d’elle… » confirma-t-il en battant des cils, de toutes façons beaucoup plus sensible à la bouche de Jax contre son cou, à ses lèvres le long de sa clavicule. Le grognement de frustration du garagiste fit gémir son ventre et il resserra sa prise, submergé par une vague tiède et sucrée. Elle effaçait le reste du monde, protégeait leur bulle suspendue au bord de l’univers. Bran ferma les yeux, emporté, ailleurs. Son monde se résumait au corps de Jax contre le sien et il ne voulait penser à rien d’autre qu’au garagiste.

Peut-être était-ce pour cette raison que les mots de Jax, inattendus, tranchèrent si vivement dans la ouate qui protégeait son coeur à cet instant. J’imagine qu’ils vont vite remarquer ton absence… « Je me fiche royalement de ce qui se passe en bas. » rétorqua Bran du tac au tac, sans pour autant s’écarter de Jax. Il voulait parer chaque esquive de Jax, lui montrer qu’il avait tort, qu’il se trompait sur son compte, qu’il n’était pas un gamin capricieux qui avait décidé de faire du frère de sa meilleure amie son jouet pour l’été. Lui qui ne prêtait d’habitude qu’une attention extrêmement réduite à ce qu’on pouvait bien penser de lui se souciait désormais de chaque mot, du moindre sous-entendu, de chaque intonation vaguement moqueuse. Imaginait-il un reproche qui n’existait pas ? Une  estafilade imaginaire en travers sa popularité, sur la fête qui se jouait en bas ? Sans doute, mais pour la première fois de sa vie, son orgueil accusait le coup, son armure d’airain et de bronze se fissurait pour révéler un coeur en feu, écorché par le moindre doute. Chaque mot de Jax se fichait en lui comme une flèche, chaque blessure s’ouvrant sur une insécurité, une incertitude, un doute. Était-ce vraiment ainsi que Jax le voyait ? Comme un petit paon qui ne se souciait que du nombre d’yeux braqués sur lui ?
I only care about your eyes.

I only care about you.

Leurs visages s’effleurèrent et le souffle de Jax sur ses lèvres, au lieu de le pousser dans l’abîme plein de doutes, le ramena sur le rivage. Bran retint son souffle lorsque que la langue de Jax glissa sur sa bouche. En retour, timidement, il entrouvrit les lèvres, l’encouragea à forcer le passage, à continuer son exploration. Sa peau se hérissa lorsqu’il sentit la main de Jax dans le creux de son dos, la pression délicate de ses doigts qui amenait son ventre à se rapprocher de celui du garagiste. Et lorsque Jax pressa doucement sa cuisse, il eut l’impression qu’une nuée de fleurs éclosait dans son ventre, pétale après pétale après pétale, plus doux encore que les papillons des chansons et des livres. Il avait pourtant connu le plaisir physique, il avait fait ses classes, eu ses expériences, touché d’autres peaux avant celle de Jax, mais aucune n’avait fait fleurir son âme et son corps ainsi. Personne ne l’avait touché comme Jax le faisait, avec cette intuition qui déliait chaque noeud secret de son corps. Leurs instincts jouaient l’un contre l’autre, s’entrelaçaient comme leurs doigts, s’affûtant, frissonnant au moindre contact.

We’re dancing, songea Bran en pressant ses lèvres contre celles de Jax, leurs coeurs pour musique, sa chambre pour scène. Seule la lune, qui glissait à travers la baie vitrée pour se répandre sur eux, observer leur pas de deux et même elle semblait être de trop, tout à coup, alors que les doigts de Jax glissaient tout à coup sous son tee-shirt. Sans qu’il ne puisse s’en empêcher, Bran laissa échapper un son qui sonnait comme une prière, un soupir de reddition. Son coeur se mit à cogner dans sa poitrine, plus vite, plus fort, et il resserra sa prise derrière la nuque de Jax. I love your hands on me, voulut-il souffler, acquis tout entier au toucher de Jax, à sa présence ferme et pleine d’ardeur. I love—
On ferait peut-être mieux de fermer la porte à clé… Au cas où quelqu’un s’aventure en haut…
Leur valse s’arrêta brutalement et Bran eut l’impression de s’être tordu la cheville au beau milieu d’un pas chassé. Là encore, il ne pouvait s’empêcher de chercher le message caché derrière la remarque. Peut-être Jax n’en avait-il même pas conscience, mais Bran, lui, buvait ses paroles, son souffle suspendu à celui de l’ainé des Beauchamp. Would that be so terrible? People seeing us together? D’un geste vif, il s’écarta de Jax malgré son corps en révolte et leva les yeux au ciel. « I get it, tu ne veux surtout pas être vu avec un gosse de riche dans mon genre. » répliqua-t-il, la causticité de ses mots contredisant le sourire qui lui griffait les lèvres, chaque mot suintant de sarcasme pour mieux dissimuler… quoi ? Sa déception ? Sa colère ? En voulait-il à Jax ou s’en voulait-il à lui de ne pas parvenir à dépasser ses propres insécurités ? Bran se mordit la lèvre inférieure et détourna les yeux. Il repoussa Jax, déplia une jambe, puis l’autre, et se dirigea vers la porte. Voilà, clic clac, ils étaient enfermés à double-tour ! Aucun risque que l’un des fameux chiens de garde n’ouvre la porte pour trouver Monsieur Jax Beauchamp les membres emmêlés à ceux de Brandon Rose, puisque c’était apparemment la pire chose qui pouvait leur arriver ! Le souverain des lieux se retourna, croisa les bras avec autant de mauvaise humeur que possible, son torse se soulevant au rythme effréné de sa respiration. « Voilà, ta réputation est saine et sauve. » Il haussa un sourcil plein de défi et contempla Jax assis sur son lit, sa mince silhouette éclairée par lune, la lumière argentée découpant son visage anguleux. Pourquoi, hein ? Pourquoi devaient-ils appartenir à l’ombre ? Quand la scène, la lumière était si proche, leur tendait pratiquement les mains ? Y était-il trop habitué, à force de vivre sous les projecteurs - littéraux et figurés ? De quoi Jax avait-il peur ?
Maybe you’re the one who’s afraid, souffla une voix qu’il connaissait bien - la sienne, qui accompagnait chacun des pas qu’il ratait, des regards qu’il jetait dans le miroir à la recherche de la moindre imperfection, qu’importe ce que ce mot puisse revêtir.
Dans la lumière, il savait qui être. Il savait prétendre, jouer son rôle de golden boy. Il connaissait ses meilleurs angles et comment se montrer sous son meilleur jour.
Dans l’obscurité, il tâtonnait, trébuchait.

Il n’avait pas cessé d’observer Jax et plus il regardait l’aîné des Beauchamp, plus la tempête qui sévissait en lui se calmait. Sa colère s’effritait comme du sable recouvert par les vagues tranquilles de Calswell Lake. Après tout, Jax n’avait-il pas escaladé le mur pour le rejoindre, défiant à la fois les chiens de garde et la gravité ?
Bran poussa un soupir et se rapprocha d’un pas de panthère. À nouveau, il surplombait Jax et quelque chose en lui gronda de plaisir à l’idée de cette configuration. Il approcha les doigts de la joue de Jax, les fit glisser le long de sa mâchoire, effleura sa lèvre inférieure du bout du pouce. Et  même temps, il observait la peau pâle, absorbait sa texture veloutée pour s’en rappeler dans ses rêves. Il aurait voulu que ses doigts soient des pinceaux pour prélever chaque teinte, créer une palette qui forme la mosaïque des couleurs de Jax - vert mousseux, pêche mûre et charbon ardent. Bran appuya légèrement son pouce sur la lèvre de Jax, créant une ouverture sombre, à l’attrait vertigineux. « By the way, Romeo est l’un de mes rôles préférés au ballet… » ronronna-t-il. Il approcha encore plus près, se frayant un chemin entre les cuisses du garagiste. L’audace lui fit pousser des ailes et Bran posa un genou sur le rebord du lit, pressant légèrement contre l’entrejambe du jeune homme. Un frisson roula contre sa nuque, son ventre se contracta. Mais il n’irait pas plus loin - pas tout de suite et pas sans feu vert. « Mais ce soir, juste pour toi, je veux bien être Juliette. » ajouta-t-il. Un rire espiègle lui échappa alors qu’il se laissait basculer au-dessus de Jax pour retomber sur lui de tout son poids ; il encadra le visage du jeune homme de ses coudes et approcha le sien assez pour que leurs nez s’effleurent, que leurs bouches se caressent. « Shall we dance, then? » Sa voix n’était plus qu’un fil de soie, tendu, prêt à se rompre. Sous lui, Jax était chaud et confortable. Et il aurait pu rester ainsi des heures, blotti contre lui, la mélodie assourdie de la fête les berçant jusqu’à l'aube.

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a force from above, cleaning my soul, flame on burn desire, love with tongues of fire.


en pr chaotique et désordonnée jusque fin décembre, thanks for understanding. <3
Jax Beauchamp
Jax Beauchamp


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rp : entre 800 et 1000+, réponses dans l'ordre d'arrivée, aussi régulières que possibles
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1er sujet posté !
Humain
Imparfaitement parfaits !
Est amoureux.se
La famille, c'est important
Cancer
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two beer or not two beer

   
Jamais Jax n’aurait songé partager un moment pareil avec Bran, que l’échange serait aussi aisé, spontané. Il s’était tant évertué à fuir l’attraction qu’il éprouvait pour le jeune homme, à trouver des subterfuges pour l’éviter, des excuses assez convaincantes pour se rappeler qui il était, qui était Bran, et à quel point eux deux, c’était une idée ridicule. Que ce n’était qu’un caprice de son corps, qu’il était sans doute victime du même envoûtement que tous ceux qui gravitaient autour de l’impudent, rien de plus. Bran était doté de cette beauté fatale qui attirait tous les regards, sans distinction. Son assurance, son élégance naturelle aimantaient l’oeil, voilà tout. Ce n’était rien de plus. Il laissait parfois son esprit vagabonder, façonner des scénarios improbables, il n’avait pas le contrôle des sensations qui naissaient derrière son nombril, mais tant que cela restait secret, où était le mal ? Mais les rencontres s’étaient multipliées, leurs routes s’étaient croisées, leurs regards s’étaient accrochés, leurs mains effleurées. Jax ignorait à quel moment ils avaient basculé — et il ne songeait pas à la fois où ils s’étaient embrassés, assis sur le tronc abattu —, quand la danse avait débuté. Qu’est-ce qui les avait poussés l’un vers l’autre ? Quand la frontière avait-elle été brouillée, effacée ? De simples connaissances liées par Skylar Beauchamp, Bran et lui étaient devenus les jouets de cette attirance. Alors non, Jax ne savait pas ce qui avait changé, ce qui faisait qu’il était à présent assis sur le bord du lit de Bran, toute timidité envolée. Il laissait ses lèvres et ses mains parler pour lui, son coeur battre contre celui du jeune homme, comme si la confrontation du ponton l’avait délié de ses réserves, déchirant le voile qui les séparait.
— Je me fiche royalement de ce qui se passe en bas, lui avait asséné Bran, et Jax n’avait eu aucun mal à le croire.
En réponse, les doigts du garagiste s’étaient enfoncés un peu plus dans la chair du jeune homme, pressant ses hanches dans une vaine tentative de le rapprocher encore un peu plus. Ils ne pouvaient pourtant pas être plus proches qu’ils l’étaient là, leurs ventres collés, leurs souffles désynchronisés.
S’il devait être honnête, Jax se contrefoutait du monde qui peuplait le rez-de-chaussée, de Trent et Jake qui devaient se demander où il avait disparu. Son univers pouvait se borner à cette pièce, se résumer au garçon qu’il enlaçait, pendant que son coeur s’efforçait de ne pas dérailler. Les mots avaient perdu leur sens, le temps se diluait. Seules comptaient les lèvres entrouvertes de Bran, leurs langues qui s’effleuraient doucement et Jax se trouva stupide de songer à quel point celle de Bran était douce et agréable, comme s’il s’était attendu à y deviner des épines. L’audace poussa le garagiste à poursuivre son exploration, embrassant chaque zone à portée de sa bouche, encouragé par la réaction de @Brandon Rose, autant par le soupir qu’il laissa échapper que son étreinte renforcée, et c’était précisément parce qu’il ne voulait pas avoir à se soucier d’une intrusion qu’il suggéra qu’ils s’enferment dans la pièce.
La réponse de Bran ne se fit pas attendre : Jax se sentit repoussé et il contempla le jeune homme, désarçonné.
— I get it, tu ne veux surtout pas être vu avec un gosse de riche dans mon genre.
La remarque de Bran lui parut insensée et Jax ne chercha même pas à dissimuler sa perplexité, tant il lui semblait évident que c’était précisément l’inverse. Ce n’est pas ma réputation dont je me soucie, voulut-il rétorquer mais comme trop souvent quand il aurait dû ouvrir la bouche et parler, Jax se tut et  les mots butèrent contre ses lèvres. Interloqué, l’esprit court-circuité, Jax le regarda se diriger vers la porte, fermer celle-ci à clé et se retourner vers lui, arborant sa mine de Petit Prince vexé.
— Voilà, ta réputation est saine et sauve.
Jax pencha la tête, un sourire incrédule aux lèvres, et laissa échapper un soupir résigné. Il aurait voulu avoir le dixième de l’éloquence de Bran, alors peut-être aurait-il eu une chance de suivre la cadence du trublion.
— Cesse de froncer les sourcils, tu vas attraper des rides, le taquina Jax, quand il aurait voulu lui dire qu’il était beau même quand il boudait.
Instinctivement, il avait posé les mains derrière lui lorsque Bran s’était éloigné et il ne bougea pas lorsque le garçon revint vers lui, son regard rivé à lui. Il attendit le visage faussement impassible, alors que son coeur cognait sourdement. Il laissa les doigts de Bran lui effleurer la joue, la lèvre, fit semblant de vouloir lui mordre le pouce mais se contenta d’une caresse de la langue, enivré par cet échange silencieux, conscient d’avoir frôlé un nouveau malentendu qui aurait pu faire tourner court leurs retrouvailles.
— By the way, Romeo est l’un de mes rôles préférés au ballet.
Toujours sous hypnose, Jax ne répondit rien, mais il tressaillit au contact du genou de Bran, une vague sensation de vulnérabilité lui remontant l’aine.
— Mais ce soir, juste pour toi, je veux bien être Juliette.
— Ah ouais ?
Il leva le nez, le sourire en coin, et n’opposa aucune résistance au corps chaud et solide qui bascula sur lui, le clouant au lit. Le rire de Jax s’apparenta à un ronronnement vaincu tandis qu’il enlaçait Bran d’un bras et caressait du bout des doigts la bande de peau apparente, entre le tee-shirt et le pantalon.
— Shall we dance, then ?
Jax hocha imperceptiblement la tête, frôla le nez de Bran avec le sien et l’embrassa brièvement au coin des lèvres, avant de murmurer, comme une confession :
— J’adorerais te voir en Romeo…
Il poursuivit sa ligne de baiser le long de la mâchoire du jeune homme puis remonta vers son menton :
— Ou en Juliette… ou n’importe lequel de tes rôles… tu dois être… hypnotisant…
Si seulement les fêtards avaient pu rentrer chez eux, libérer la maison de leur présence bruyante et envahissante, les laisser en paix, songea Jax, son ventre soulevant Bran au rythme de sa respiration, tandis que son index dessinait inconsciemment des lettres brouillonnes sur les flancs du danseur — des L, o, v, e désordonnés, aléatoires.
— Tu me feras une démonstration ? Quand il fera jour ?
Oh, il se figurait sans mal le jeune Rose, sa silhouette élancée se découpant sur le ciel bleu, tandis qu’il enchainait souplement et avec grâce ses pas aux noms imprononçables pour quelqu’un comme Jax Beauchamp, qui butait déjà assez sur les mots de sa langue maternelle.
— Comme ça je pourrai me passer les images en boucle, quand je m’ennuie au garage…
Ses lèvres s’arquèrent en un sourire un peu embarrassé et il remonta une main pour caresser la joue de Bran, effleurer ses lèvres, ses cils. Il aurait voulu souffler d’autres aveux, mais il avait le sentiment qu’aucune de ses paroles ne ferait justice à ce qu’il éprouvait et que peu importe ce qu’il dirait, Bran devait l’avoir entendu des centaines de fois. Alors Jax déglutit, le regard perdu dans celui du garçon, espérant que l’écho des battements frénétiques de son coeur déglingué résonnait dans sa cage thoracique et se répercutait dans celle de Bran. Il posa les mains sur les épaules de Bran, tâtonna en suivant ses bras, ses poignets et glissa ses paumes sous les siennes, entrelaçant leurs doigts. Il les remonta au-dessus de sa tête et soupira doucement, appréciant la sensation du corps de Bran sur lui et de son lit en-dessous — pourquoi aurait-il voulu être ailleurs qu’ici ?
— Ces derniers jours m’ont paru interminables…, laissa-t-il échapper. J’avais juste envie de revenir ici… pour pouvoir continuer à t’embrasser…
Jax parlait en gardant les yeux clos, parce qu’il était plus facile de s’adresser à Bran de la sorte, lâchement, plutôt que de le regarder dans les yeux. Il ne savait même pas ce qu’il redoutait le plus : de voir l’intérêt du jeune homme s’effacer quand il comprendrait qu’il avait obtenu toute l’attention de Jax Beauchamp ou au contraire de voir ses attentes décuplées, des attentes qui seraient forcément déçues lorsqu’il réaliserait que le frère de sa meilleure amie n’avait rien à offrir sur le long terme ?
Ou bien était-ce la sensation d’être mis à nu dès que Bran sondait son regard ? Le gosse de riche voyait-il vraiment quelque chose que personne d’autre ne décelait ou se fourvoyait-il sur toute la ligne ?
— Est-ce que tu peux arrêter le temps ? Ce serait vraiment cool…
Il défit l’étreinte de leurs mains, enlaça à nouveau Bran et enleva maladroitement ses chaussures pour replier les jambes sur le lit et soulager son dos.
L’inconfort commençait à poindre mais Jax ne voulait pas lâcher Bran.
Qu’ils figent le temps, oui, c’était son seul souhait.
Était-ce trop demandé ?

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Can we go where no one else goes? Can I know what no one else knows? Say you'll meet me at the altar. Can we fall in love in the moonlight?
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