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the bigger the heart

Maxwell Jeong
Maxwell Jeong


pseudo : west
credits : ange uwu
love life : laissée dans le passé avec tout le reste
warnings : ras
rp : couleur dialogue: 5b9578
1er sujet posté !
Humain
Imparfaitement parfaits !
1 mois de love !

   


the harder it breaks


Désemparé.
C’est le seul mot qui convient réellement, lorsqu’il apprend qu’Aada est décédée. Elle semblait aller si bien le matin même, lorsqu’ils avaient bu leur café ensemble, la cafetière argentée au milieu de la table, les tasses de fantaisie – la japonaise à trois pattes pour lui, toujours –  remplies au gré de la conversation, le sucre touillé de petites cuillères délicates. Un rituel qu’il aurait voulu effectuer chaque matin, s’il n’avait pas été levé avec le soleil, alors qu’Aada dormait encore paisiblement.

L’absence laisse un vide inexplicable, un gouffre de tristesse et de questions.

Pour quelqu’un qui n’a été dans la vie de Maxwell que quelques mois, Aada a laissé une empreinte indélébile. Sa générosité, sa chaleur, sa présence ont rendu les derniers mois supportables; la peur d’être retrouvé et sa mémoire effacée s’est peu à peu estompée, même si la prudence qui a caractérisé son arrivée à Dupree est devenue une partie intégrante de sa vie. Dans toute cette solitude, la propriétaire des lieux est devenue l’amie, la famille; un support essentiel pour rebâtir une vie abandonnée en catastrophe. Et maintenant elle n’est plus là. Son monde qui semblait tout juste reprendre forme s’écroule de nouveau, il lui semble. Il ne sait même pas s’il saura garder son toit, cette petite chambre qui s’est faite une refuge dans la tempête, dans la vaste maison aux planchers grinçants, entourée d’arbres gigantesques et d’un jardin soigneusement entretenu.

À présent il est entouré d’étrangers dans un salon funéraire qu’il n’avait jamais même remarqué sur la rue principale, vêtu de noir et d’un manteau qui lui semble particulièrement incongru dans la salle pourtant chauffée. Devrait-il le retirer ? Peut-être bien. Aada lui dirait sûrement de le laisser sur ses épaules, ou d’emprunter un de ses châles fleuris au parfum poudré. Et ses yeux s’emplissent de larmes de nouveau, les barrières qui cèdent une à une.

Il ferait mieux d’aller ranger son manteau au vestiaire; il pourra chouiner un bon coup entre les cintres avant de venir dans la salle. Il a, heureusement, pensé à bourrer les poches de son manteau de mouchoirs en prévision de la célébration; il en glisse quelques-uns dans sa manche (une habitude calquée sur Aada) et passe rapidement à la salle de bain en espérant réduire la rougeur qui cerne ses yeux embués, essuyer une dernière fois l’eau qui s’accroche désespérément à ses cils.

Il pousse la porte sans s’arrêter; est forcé de ralentir alors que le battant bute contre quelque chose, contre quelqu’un qui se trouve de l’autre côté. Le regard se lève, une larme s’échappe au coin de l’oeil et il l’efface d’un geste rapide.  « Pardon, j’ai– » Amyas ? Mais pourquoi… ?  « Ahem. Désolé. » Maxwell recule, laisse le passage libre; la vague s’est brisée un instant contre la confusion de le trouver là, de le voir s’immiscer un instant dans son monde, dans un espace qu’il croyait sien sans savoir que ce n’était pas tout à fait exact.
Et tandis que son collègue le dépasse, son esprit aligne les pièces du puzzle, et il balbutie, sans trop réfléchir:  « Oh. Oh. Je suis. Hum. Je suis désolé, Amyas. » Désolé comme dans mes condoléances, comme dans mes sympathies, mais les mots lui manquent, sa gorge se serre et il disparaît à son tour, laissant la porte se refermer derrière lui.


@amyas sawyer ∙ code par alcara

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in the dark
we are all but strangers, in a stranger world