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I'm falling at your feet again ⋮ Looper

Lewis Moore
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diary : I'm falling at your feet again ⋮ Looper Rw9o
Aes de Valh

pseudo : Axelle - Elle
credits : Cole Sprouse - Feuilledecarotte
fae house : Maison de la Lune
disposition : Manipulation des corps humains
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Fée
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Ce ne fait même pas vingt-quatre heures qu’il est rentré.
Incapable de se montrer devant ses parents, il a préféré dormir dans une chambre d’hôte à l’autre bout de la ville en arrivant. Il ne peut pas dire qu’il y ait vraiment bien dormi ; la valise pas encore défaite, lui étalé directement sur les draps. Il n’y a que la douche du réveil qui a bien pu sauver son état lamentable alors que l’angoisse le pétri de l’intérieur, remuant ses organes dans un mélange étrange et nauséeux.

Il n’a même pas pu manger, avant de partir. Il était pourtant quinze heures, à ce moment-là.

Il est dix-sept heures, maintenant.

Sans la moindre idée du travail d’Harper, il ne sait pas à quoi s’attendre ; quand rentrera-t-elle ? A-t-elle seulement un travail, ou est-elle actuellement dans sa chambre, dans la maison qui est actuellement dos à lui ?
Tout ce qu’il espère, c’est de ne pas croiser sa mère avant elle. Ne pas croiser qui que ce soit de sa vie d’avant, pas avant d’avoir pu affronter la colère d’Harper.

Il est assis sur le perron, le téléphone accroché à la main et les yeux rivés à l’écran. Il relit les messages, encore et encore. Tous les messages d’Harper qu’il connait déjà par cœur pour les avoir tant lus, la lente tombée dans le cynisme face à une situation qui n’aurait jamais dû atteindre un tel stade.
Un seul message, Lewis. Un seul, c’était trop dur ?
Encore maintenant, il est incapable de former les mots sur son clavier.

[if you ever do come back, please text me]

La consigne est simple. Il est pourtant incapable de la respecter.
Qu’est-ce qu’il enverrait ? « Hey, je suis de retour, on peut parler ? » « Pardon pour ces cinq ans sans rien dire, je suis une merde qui préfère fuir que d’affronter les problèmes. » « Je suis devant chez toi, je t’attends, on peut prendre un café ? »
Une selfie de lui devant la porte serait aussi éloquent et presque moins insultant. Il n’y a pas vraiment de bonne réponse.
C’est sûrement pour ça que ses yeux ne quittent pas l’écran, que son cœur bat plus fort à chaque minute qui passe, que ses intestins se liquéfient.

Il a fait attention à son apparence, pour au moins ressembler à quelque chose lors de son retour ; il s’est peigné, il a choisi des habits qui lui donnent l’impression d’avoir toujours vingt ans, il a même gardé le même parfum, toujours le même qu’il n’a jamais pu se résoudre à changer.
Il a l’impression que l’angoisse ruine tous ces efforts, alors que les gouttes de sueur froide viennent glacer son dos une à une.
Dos à la maison, face à la rue, il ne fait attention à ni l’une ni l’autre. Tout ce qu’il attend, c’est de voir du mouvement, d’être libéré de la torture qu’il s’inflige en fixant le clavier de son téléphone, pour enfin pouvoir relever les yeux.

Voir Harper arriver sera une toute autre torture.
Harper Harrington
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falling at your feet again

harper & lewis i

Pourquoi est-ce qu’ils mettent toujours des photos scabreuses sur les paquets de clope.
Toute personne qui fume sait pertinemment qu’elle se ruine la santé, qu’elle crèvera probablement d’un cancer des poumons dix ans avant tout le monde. Ça sert à rien de faire de la prévention après que quelqu’un ait acheté le paquet. C’est un peu tard, une fois que quelqu’un a sauté dans la piscine, pour le prévenir qu’il risque d’être mouillé. Alors, vraiment, la question reste mystérieuse : pourquoi couvrir les emballages de tabac de trachéotomisés, d’amputés, de membres nécrosés et de poumons remplis de goudrons ?
ils savent. Ils savent très bien qu’ils font de la merde, que ce qui leur permet de tenir au jour le jour viendra les tuer à petit feu.
En tout cas, Harper, elle, elle sait.
Elle s’est déjà demandée un bon million de fois pourquoi elle continue à tapisser sa trachée avec de la nicotine sombre, pourquoi elle intoxique lentement ce corps qui, jusqu’ici, ne lui a jamais fait défaut. Peut-être qu’elle attend que ça, au fond. Trop lâche pour continuer à affronter un quotidien aussi macabre qu’un hiver qui ne finirait pas, pas assez courageuse pour faire quoi que ce soit pour changer. A sa mère, elle prétend que tout va bien, qu’elle maîtrise, qu’elle s’arrêtera quand elle voudra.
La vérité, c’est qu’elle s’arrêtera quand elle mourra. Que les fumées toxiques l’emplissent, que le goudron lui noie les bronches, qu’elle finisse à cracher ses tripes. Au moins, la fin de cette histoire de merde qu’elle écrit depuis vingt-cinq ans s’avèrera toute aussi banale que son début et son milieu.

Voilà quelles joyeuses pensées emplissent le crâne de la jeune femme alors qu’elle ferme la portière de sa voiture, filtre cramé entre les lèvres. D’une pichenette, elle envoie le mégot dans le caniveau, avec les autres détritus de ceux qui, comme elle, pensent bien plus à leur propre fin qu’à celle de leur écosystème.
L’automne s’est déjà bien lancée et, sur le mètre cinquante de trottoir qui la sépare de son portail, des feuilles roussies viennent reformer un tapis craquant sous ses pas. Bientôt, les journées seront tellement courtes qu’il fera nuit à dix-sept heures ; à peine sortie du travail, la Fae se glissera dans les ombres lentes d’une morosité hivernale. Harper pousse un léger soupir en même temps que le portillon. Elle a jamais aimé l’hiver.
Ses bottines usées s’aventurent dans l’allée pavée qui mène à sa vieille maison. Les racines de l’arbre le plus proche ont soulevé la pierre par en-dessous, provoquant d’affreuses fissures qui courent le long des dalles grisâtres. Ça fait au moins trois ans qu’Harper essaie de dire à sa mère qu’il faudrait faire quelque chose, mais Sylvia ne l’écoute jamais. Agacée par son énième confrontation avec les failles sous ses chaussures, la rousse finit par relever les yeux.

Son univers se désintègre.

Les bottines n’ont plus d’importance. Les fissures n’ont plus d’importance. Les racines n’ont plus d’importance. Les feuilles mortes n’ont plus d’importance. Les mégots n’ont plus d’importance. Le réchauffement climatique n’a plus d’importance. Même les photos dégueulasses sur les emballages des paquets de cigarettes n’ont plus la moindre importance.
Plus rien n’a d’importance que cette silhouette, assise sur les marches vermoulues devant le perron harrington. Ces mains, ce téléphone, ce sweat délavé, ce visage qui se lève vers elle. Ces joues, ce nez, ces lèvres qu’elle a effleurées des millions de fois à travers le prisme fêlé d’une époque qu’elle idéalise.
Elle a toujours cru que, lorsqu’il reviendrait, le trou béant dans sa poitrine se verrait à nouveau comblé ; ce n’est pas ce qui se produit.
Ce qui se passe, c’est que, tout simplement, son cœur décide d’arrêter de battre.

[if you ever do come back, please text me]

Même le plus long des sms n’aurait pas pu la préparer.
L’intégralité de son corps se met à trembler comme si elle-même n’était qu’une feuille demandant à être emportée. Le vent lui semble soudain rude, aride, et faire le moindre pas paraîtrait lui coûter toute l’énergie dont elle dispose.
Alors, elle n’en fait que trois vers lui.
Trois petits pas de rien du tout avant que tout ce qui la tenait encore debout ne lâche soudainement et qu’elle se retrouve à genoux, la vision trouble, à quelques centimètres à peine de celui qu’elle attendait tant qu’elle avait cessé d’espérer. Sa rotule gauche heurte une fissure dans le dallage ; un éclair de douleur la transperce mais ne rencontre que du vide.

Il n’y a plus rien dans son myocarde.
Il n’y a plus rien dans sa poitrine.
Il n’y a plus rien dans tout son corps.
Sur ses lèvres soudainement pâles, deux syllabes peinent à s’envoler, asséchées par tous les cancers qu’elle avait voulu attraper pour voir écourter son absence.
« Lewis. »

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Lewis Moore
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C’est le mouvement dans sa vision périphérique qui lui fait lever les yeux.
Ce morceau de noir qui se découpe sur les pavés, qui se termine sur un long manteau, puis sur un brasier dévorant à la forme d’une chevelure que Lewis ne connait que trop bien.

Il inspire pour ce qui lui donne l’impression d’être la première fois en cinq ans.
Comment a-t-il passé tout ce temps sans vivre ?

Le téléphone tombe au sol, et le craquement de l’écran fait écho à celui du cœur de Lewis qui vient s’étaler sur le parvis en même temps que le fait Harper.
Il essaie de se relever, de faire un geste vers elle. La seconde suivante, il se surprend à lui tenir les épaules, bien trop tard. Trop tard pour l’empêcher de chuter. Sur les dalles comme dans la vie.
Trop tard pour se retenir à elle.

Son prénom, entre les lèvres d’Harper, sonne moins comme un réconfort et plus comme une malédiction. Il y a un désespoir dans la manière qu’elle a de le prononcer, dans la pâleur de sa peau. Ce nom, c’est le rappel des cinq années qu’il a passé à se torturer. À la torturer elle aussi, celle qui ne méritait rien de tout cela. Victime collatérale d’un guerre menée par Lewis et contre lui-même.
S’il en avait encore la force, il verrait sans doutes des larmes tomber sur les dalles, s’y écraser pour briser le silence.

« Hey Harp’. Got your message…» Messages. Pluriel. Pluriel infini.
Il ne sait plus lui parler, il ne sait pas quoi dire. Contrairement à ce qu’il espérait, trouver les mots n’est pas plus simple en face que par message.
Tout se bouscule dans sa tête ; les excuses, les justifications qui arrivent trop tard, les suppliques, l’espoir qu’elle ait réussi à passer à autre chose et celui, plus égoïste, qu’elle n’ait en fait pas changé.
Il relâche ses épaules, avec la maladresse d’un inconnu qui ne sait pas comment agir avec cette étrange figure de son passé.

« It felt like a text wouldn’t be enough… » Nothing’s enough for you, Harper. Nothing can excuse how shitty I’ve been. You deserved better, you still do. How are you? How’s your mother? How’s the baby otter you bought me five years ago? « …Still doesn’t feel enough to be here now. I don’t even know how to tell you I’m sorry. »

Harper Harrington
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falling at your feet again

harper & lewis i

C’est une collision polychrome, un alignement des planètes, un sentiment bien trop puissant pour qu’Harper puisse y résister. Elle a l’impression qu’on vient de jeter un sac de billes sur les cordes d’un piano, qu’on vient de placer une anguille entre les mains d’un nouveau-né ; les mots se tordent en tous les sens et rebondissent avec fracas. Ils sont des millions à se presser contre les parois de son crâne, derrière ses lèvres tremblotantes, sous le verre poli des paupières qu’elle s’efforce de ne pas cligner.
Aucun ne sort.
Au sol devant sa propre maison, Harper sent les mains de Lewis venir épouser ses épaules ; des mains qui l’ont longtemps guidée avant d’un jour s’évaporer. Avec une tendresse brusque et forte, elle se sent tractée cinq ans en arrière, à une époque où les lendemains portaient un horizon meilleur. Tandis que son cœur recommence à battre, la Fae se fait la réflexion qu’il y a bien un milliard d’années qu’elle n’a pas eu ce sentiment : celui qu’elle existe vraiment, au-delà du passé tremblant qu’elle frôle à chaque fois qu’elle le peut. Comme une cassette minutieusement rembobinée, elle regarde le film étrange aux teintes d’un bleu mélancolique.

Tous ces souvenirs accumulés dont elle n’était plus sûre du vrai, ces photos qu’elle fixait sans cesse sur l’écran de son téléphone. Comme tous ceux de sa génération, elle a encaissé le silence à grand renforts de numérique, cherchant les preuves et évidences avant de rendre son jugement.
Dans le plus noir de ses nuits blanches, elle avait réussi à croire qu’elle avait inventé tout ça. Tout lui, tout elle, tout eux. Toute la base de son existence ressemblait à une immense farce dans un costume vert et doré.
pourtant, lewis est revenu.

Comment fait-il pour parvenir à parler ?
Harper en est bien incapable. Les yeux plus ouverts que jamais, elle refuse de laisser ses larmes altérer sa vision de lui. Sa bouche martyrisée s’ouvre et se ferme sans parvenir à faire éclore un son dans une gorge trop de fois nouée. Alors qu’il lâche ses épaules, elle a vingt-cinq ans de nouveau, et elle se demande un peu plus si c’est une hallucination qu’elle subit en corrélation avec sa disposition de merde. Si elle le quitte du regard, si elle cligne trop longtemps des yeux, il disparaîtra : c’est certain.
Is it, though ?
La voix éraillée, fracassée par les fêlures et par la clope, elle finit par articuler.
« Is this real? »
Par une miraculeuse coercition de ses pauvres lèvres tremblantes, le filet de questions s’anime, comme une litanie entêtante qui se dépose entre leurs corps.
« A-are you real? Like, real, real? I-I just … I can’t believe you’re actually here. It’s … »
Un rire sans joie lui échappe, assez étranglé pour qu’on croie qu’il s’agisse plutôt d’un sanglot. Il y a quelques années, pour célébrer le retour de Lewis, elle aurait acheté du champagne et fait le tour de tout Dupree dans une limousine décapotable afin que chaque habitant sache la joie qu’il était revenu. Désormais, les choses ont changé : elle n’a même plus assez confiance en la personne qu’elle est devenue pour faire une réelle différence entre ce qu’elle veut et ce qu’elle voit.
Le dos de ses mains déposé contre ses genoux, paumes ouvertes tournées vers le ciel, elle a un regard éploré pour celui qu’elle invente peut-être.
« Am I finally crazy, Lew? »

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Elle lui a dit, un jour, à quel point son pouvoir lui faisait peur. Ca doit faire plus de huit ans maintenant, mais Lewis s’en souvient toujours aussi bien. Là, tous les deux, sur le canapé de la maison d’Harper. Il avait la tête sur ses genoux, et elle s’occupait de lui faire une natte à la taille ridiculement petite, juste parce qu’elle le pouvait. Les mots étaient sortis tout seuls, mais il avait écouté. Il écoutait toujours, à l’époque. Et seulement après, il parlait.

« Hey, Otter. Give me your phone. » Il ne savait pas trop si c’était le surnom ou la demande qui l’avait le plus surprise, mais son regard lui avait tiré un rire éclatant et plein de joie. Elle s’était exécutée, pourtant, glissant son téléphone dans les mains de Lewis avant de se remettre à tresser les quelques cheveux qui voulaient bien rester dans ses mains.
Une seconde plus tard, le flash les aveuglait tous les deux, les faisait rire de surprise.
« Here. Now, I know you can create memories. But you can’t create pictures. I’d know if you were that good with any editing software. So let’s just take loads of pictures like this, okay ? »

***

Leur vie entière est documentée dans leurs téléphones. Même la galerie de Lewis en est encore le témoin ; depuis cinq ans, le nombre de photos qu’il a prise a été pratiquement nul. Il n’avait plus ce besoin de tout recenser, de garder en image chaque moment de sa vie, puisque celle-ci n’était qu’une longue pause.
Une attente de la prochaine respiration qu’il pourrait prendre.

Maintenant, à voir la douleur et l’angoisse qu’il inflige à Harper par sa simple présence, il se dit qu’il aurait mieux fait de ne plus jamais inspirer. Il ne sait plus comment agir avec elle.
Il ne sait pas s’il a encore le droit de la prendre dans ses bras ou de poser ses lèvres sur le haut de son crâne, à cet endroit où se séparent ses cheveux et où il a déjà déposé tant de baisers.

« You’re not, I’m real, I –… God, I’m such an asshole, I’m so sorry Harp’. » Qu’a-t-il à lui offrir d’autre qu’un peu plus d’autoflagellation ? Ce n’est pas pour elle, qu’il s’insulte. C’est pour lui-même, c’est parce qu’il sait que s’il le fait, les autres s’y mettront peut-être aussi et que comme ça, il aura l’impression d’enfin être puni pour toute la merde dont il est responsable.

Toujours aussi égoïste, Lewis. Mais peut-être que pour une fois, il devrait essayer autrement.
Son cœur est lourd, sa gorge se serre tant qu’elle l’empêche presque de parler. C’est un miracle que les mots parviennent à sortir une fois de plus, alors qu’il pose son téléphone craquelé dans la main d’Harper, laissant également sa main dessus.
Le plaisir de toucher sa main ne fait qu’ajouter une couche à son égoïsme.

« Take a picture. I’ll send it to you. That way you’ll know it’s real. »
Il aimerait tant que son regard ne soit pas fuyant, en disant ces quelques mots. Qu’il puisse lui sourire et que ce soit suffisant pour la réconforter, comme c’était le cas avant.
Les années ont passé, tout a changé. Pourtant ils sont toujours les deux mêmes ados, cinq ans plus tard. Quelques fissures en plus parcourant leurs cœurs.

Harper Harrington
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falling at your feet again

harper & lewis i

Quelque part, sous son lit, dans son placard, elle les a déjà, toutes les preuves. La première photo qu’ils ont prise avec le Polaroid que Lewis venait de lui offrir. Les tickets du jour où, incapable de se décider sur le film qu’ils voulaient aller voir, ils avaient enchaîné les deux séances au cinéma. Le stylo qu’elle lui a prêté puis, voyant qu’il l’avait mâchonné, lui avait repris du bout des doigts en faisant mine d’être dégoûtée. La pièce souvenir de ce musée où, alors qu’elle avait quatorze ans, ils se sont embrassés pour la première fois.
Toutes les preuves sont cataloguées, bien rangées dans des boîtes à chaussures qu’elle entrepose partout où elle peut. Épinglées comme des pièces à conviction dans les archives d’un commissariat, ordonnées, triées, les photos de ces jours heureux dont elle ne voit plus la couleur. Elle aimerait dire qu’elle a arrêté de les ouvrir, d’inspirer avec un désespoir latent l’odeur de poussière qui les recouvre, toutes ces boîtes de temps qui ne sont plus.
La vérité, c’est qu’elle n’a jamais laissé celle de Lewis prendre la poussière.

Harper a bien vu le regard rempli de jugement de sa mère en la voyant, matin après matin, mois après mois, descendre petit déjeuner avec un t-shirt de Lewis sur le dos. Mais c’est difficile à exprimer, sans doute encore pire à comprendre ; si elle le porte, ce n’est pas par une sotte mélancolie, un aveuglement -encore que-, non. C’est parce que tant que les objets meublent encore son quotidien, alors elle a vraiment la preuve que ses souvenirs ne sont pas faux.
La main de Lewis effleure la sienne ; c’est comme si un millier de petites décharges venaient de ranimer sa peau. Automate en manque de tendresse, petite fille qui a oublié ce que ça fait d’être touchée, la jeune femme sent son être entier frissonner de ce simple geste.
lewis est revenu.
Sans réfléchir, elle laisse glisser le téléphone pour lover ses doigts dans une paume qu’elle a tant de fois caressée. A nouveau, le contact se forme et, à travers les larmes immenses qui menacent d’engloutir ses cils, Harper sourit timidement.
« I don’t need to. » qu’elle articule dans ce silence qui semble s’être tissé tout autour. Les feuilles ont arrêté de tomber, le vent a arrêté de souffler, les voitures ont cessé de rouler. Les mots sont douloureux, comme des pointes de verre dans son larynx, pourtant elle lève les yeux vers lui avec des frissons dans le cœur. « I believe you. »
Elle aimerait le croire, pour de vrai, mais elle a tant de fois rêvé du moment où il reviendrait qu’elle ne se fait plus vraiment confiance. En réalité, Harper se moque totalement que ce moment ne soit pas réel ; il est d’une douceur si violente qu’elle se soucie peu qu’il s’achève.  Alors elle ne ment qu’à moitié, la Fae, car la certitude qui se crée s’intensifie à chaque contact.
lewis est revenu.

Maladroitement, de sa main gauche, elle attrape l’autre main de Lewis et, en prenant appui sur elles, se relève avec difficulté. Il est plus grand que dans son souvenir. Ou peut-être qu’elle est plus petite ; peut-être que les poids des mensonges qu’elle s’est racontée à elle-même pour éviter de confronter son rêve à la réalité a soudé ses vertèbres entre elles. D’ici peu, elle sera minuscule, Harper, à peine assez grande pour être vue : elle montera sur la feuille d’un arbre pour en faire un tapis volant et s’envoler loin de la ville et de ses rumeurs de géant.
L’instant s’étire à l’infini. Elle a envie de le prendre dans ses bras mais elle a peur qu’il le rejette, envie de sentir son odeur et la pression si familière de ses mains sur ses omoplates. Mais est-ce qu’elle a encore droit à tout ça quand, au fond, une part d’elle-même sait qu’elle avait renoncé à lui ?
De l’épaule, la jeune femme essuie une larme trop solitaire qui avait coulé sur sa joue. Les phrases se forment et se déforment sous l’assaut de ces émotions qu’elle a du mal à maîtriser. Un rire s’échappe sans qu’elle le veuille alors qu’elle tente de le regarder.
« I didn’t… » Nouveau gloussement. « I mean, nothing could’ve… » Construire une phrase qui fasse sens semble devenu impossible. « Fuck, I’m so glad you’re okay. Relieved. I mean… I thought… god. If something had happened to you, I… »
Ses rires se font de plus en plus nerveux tandis que son regard s’enfuit.
« I don’t think I’d have been able to get over you. »

and I think I never will be.

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Il a eu six ans pour se préparer. Six années pendant lesquelles il a passé chaque heure inoccupée à réfléchir à tout cela ; à Harper, à ses amis, à la manière dont il finirait pas retourner auprès d’eux un jour. Il peut même se venter d’en avoir longuement parlé avec son psychologue ; même avec toute la douceur du monde dans la voix du professionnel, Lewis pouvait deviner à quel point ses choix et ses actes étaient extrêmes, incompréhensible pour la majorité des gens.
Six ans de réflexions et de scénarios imaginaires.

Pourtant, la larme d’Harper le prend de court.
Une unique larme, qui manque d’en appeler des torrents sur le visage du garçon apeuré à l’idée de devoir faire face à tout ce qu’il a fuit jusqu’ici. Les mains d’Harper sont froides, attaquées par les températures automnales, mais elles sont toujours plus chaleureuses que celle de Lewis. Elles lui rappellent tout ce qu’il a été idiot de rejeter.

I don’t think I’d have been able to get over you.
And I, Harper, don’t think I ever will be.
Mais comment lui dire ces mots, ces vérités, après l’avoir abandonnée elle plus encore que tous les autres ? Il n’en a pas le droit. Il le sait. Il sait aussi qu’il ne devrait pas avoir le droit de lâcher ses mains, d’enrouler ses bras autour d’elle, de serrer son corps contre le sien.
C’est pourtant bien ce qu’il fait.

L’odeur de Harper a changé. Ou est-ce l’odorat de Lewis ? Il a l’impression que l’odeur de cigarette supplante tout le reste, qu’il n’y a plus grand-chose de l’innocence de celle qu’il a aimé si profondément pendant si longtemps. Plus grand-chose, à part un parfum léger et floral, qui se cache sous les couches de fumée.

« I’m fine. I fucked up, really fucked up, but I’m fine. And I’m here to stay. » Y a-t-il encore une seule âme qui puisse croire en cette promesse ? Il sait, au fond, qu’il y croit. Mais il sait aussi à quel point il est faillible, à quel point il est faible. Il ne peut que se demander ce qui déclencherait une nouvelle fuite, celle de trop.
« I know nothing I can say will ever make up for my absence. And it shouldn’t. But I’ll do whatever I can to make things a little more right. »

Just a little.

Because there’s no way I can ever fix the biggest mistake I could have ever made.



Harper Harrington
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※ harper parle en #08935f

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credits : sadie soverall ※ (avatar) clyde, (aes) self
fae house : maison de la lune
disposition : souvenirs factices glissés sous les paupières des autres
love life : lewis, comme un souvenir réincarné dont elle sait à peine quoi penser
warnings : tabagisme, dissociation, abandonment issues
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falling at your feet again

harper & lewis i

Un battement de cil, ou de cœur, et elle se retrouve contre lui. Le nez écrasé contre cette poitrine familière, l’oreille contre ce crépitant qui cherche encore à se débattre. Dans un réflexe qu’elle pensait avoir oublié, ses mains tremblantes remontent, viennent se poser à la pointe des omoplates de Lewis. Là où les ailes lui ont poussé, le jour où il s’est envolé. Lui pose le menton sur son crâne et pendant une fraction de seconde, un minuscule petit instant, elle est revenue à la maison.
Tous les masques plaqués sur ses traits s’éclatent à leurs pieds réunis. Harper a de nouveau seize ans et elle a gravé dans son crâne les promesses d’un avenir radieux. L’odeur de Lewis est un parfum réconfortant, un mélange d’assouplissant et de déodorant cachant des pointes de phéromones. Le creux de son cou épouse parfaitement, tout contre elle, la courbe rousse du crâne d’Harper. Leurs corps d’adultes connaissent encore les chorégraphies de leur amour, les gestes cent fois répétés de la tendresse qu’ils se portaient.
La larme solitaire est suivie par toute sa famille et, dans leur silence de faïence, elles dévalent les joues blanches d’Harper. Quelques-unes viennent s’écraser sur le tissu doux et épais de la veste de Lewis, juste au niveau de son myocarde qui s’affole autant qu’il s’apaise.
Elle est revenue à la maison. Sa maison, c’est lui.

I'm here to stay.

Un poids titanesque vient de s’enfuir de ses épaules. Quelque part, Harper a eu peur qu’il vienne pour lui dire au revoir, lui annoncer qu’il est revenu mais simplement pour repartir. Souriant à travers ses larmes, mains tremblantes accrochées à lui, elle hoche tout doucement la tête.
« Okay. »
Les loutres se tiennent la main quand elles dorment.
Elle a appris ça de Lewis, pendant qu’il lui expliquait, à grand renfort d’enthousiasme pré-adolescent, pourquoi il s’agissait du meilleur animal de la terre. Pendant qu’elles dorment, les loutres restent accrochées deux par deux avec leurs partenaires respectifs. Les scientifiques ont trouvé plusieurs explications à cela ; elle n’en a retenu qu’une seule. Petits animaux d’eau douce, les loutres sont souvent emportées par le courant dans les rivières ; confiantes dans le monde tout autour, elles somnolent, tranquilles, sur le dos. Alors, la seule chose qui les raccrochera à ce qu’elles ont connu, lorsqu’elles réouvriront les yeux pour découvrir un lieu nouveau, un décor incompréhensible, c’est cette autre loutre à laquelle elles ont tenu la main.
Les loutres se tiennent la main quand elles dorment et, chaque nuit depuis bientôt dix ans, Harper tient dans ses bras tremblants le souvenir du garçon qu’elle aime. Comme une bouée de sauvetage au milieu du tumulte torrentiel de la vie, Lewis est sa loutre. her otter.
Elle se laisse aller à leur étreinte, à ce silence si familier qu’il remplit tout son corps fragile de papillons évanescents. Aucune idée de ce qui se produira lorsqu’elle parlera de nouveau, alors elle se tait. Laisse sa respiration s’apaiser, son cœur ralentir pour s’accorder au rythme puissant de l’autre cœur contre son oreille. Le bien-être qui la traverse vaut bien cet instant qui s’étire et, s’il n’y avait pas cette sensation fraîche contre sa joue là où l’automne vient refroidir les larmes sur le manteau de Lew, elle oublierait presque où ils sont.
presque.

Presque, puisqu’au fond de ses côtes, il y a des échos du présent. La voix amère de Forrest, la voix moqueuse de Zephyros, la voix inquiète de Mabel, la voix triste d’Emerson, toutes lui murmurent la même question qu’elle n’a pas envie de poser. Des tambours contre le thorax, des percussions dans l’abdomen, et l’angoisse qui enfle à nouveau de devoir chercher des réponses.
Ses mains se crispent un peu plus fort contre le dos de l’homme qu’elle aime et qu’elle n’ose même plus regarder. Quand la tempête éclatera, elle devra se tenir à lui pour ne pas sombrer dans les flots qui couvrent leur jardin d’eden.
C’est presque à regrets qu’elle articule, les yeux fermés, le nez enfoui dans ces odeurs d’adolescence.
« What about us, now, otter? »

codage par smanffson, adapté par valhdia









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What about us, now, otter?

Les loutres s’accrochent à leur partenaire pour ne jamais les perdre de vues.
Lewis, lui, il a lâché la main de Harper il y a trop longtemps, à tel point que la retrouver lui parait encore impossible. Il est parti à la dérive, il a laissé les courants contrôler sa vie, s’est retrouvé dans les rapides avant même de s’en rendre compte. Il n’aurait jamais dû lâcher sa main, mais c’est bien trop tard pour avoir des remords ; s’il avait été autre chose qu’un lâche, il ne serait pas parti. Ou il lui aurait envoyé un message dès son départ. La première fois qu’il a rallumé son téléphone. L’une de ces nombreuses fois où il lisait ceux d’Harper et où ses doigts se figeaient devant son clavier.

What about us, now, otter?

Il n’est pas sûr d’être encore une loutre, tant tout lui parait si différent. Est-ce qu’il a évolué en quelque chose d’autre, de nouveau ? Il a plutôt l’impression d’avoir régressé, d’être devenu moins que le rien qu’il avait parfois l’impression d’être à l’époque.

What about us, now, loser?

Voilà qui aurait été plus adapté.
Il est plus reconnaissant que jamais qu’elle ne le regarde pas, en cet instant. Il ne supporterait pas qu’elle puisse voir l’expression sombre et pleine de dégoût que Lewis s’inspire à lui-même.

« Is there really still room for an Us ? » Oh comme il aimerait ne jamais avoir à prononcer ces mots qu’il a retenu en otage pendant six longues années. Comme il aimerait agir comme si de rien n’était, comme s’il n’avait pas disparu de la surface du monde pendant tout ce temps, à vivre sa propre vie insouciante. « It’s been so long since I ran away, Harp’. I have no idea what’s left of the people we were when we… »
Coup de tonnerre à la place de son cœur.
« We were together. »
Il donnerait tout, maintenant, pour pouvoir parler de leur relation autrement qu’au passé.
C’est pourtant impensable.


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falling at your feet again

harper & lewis i

us. Deux sons ridiculement petits pour décrire quelque chose d’immense. Elle se rappelle encore de la première fois où elle les a prononcés, les jambes emmêlées à celles de Lewis sur le canapé de Forrest, en pleine nuit, alors que tous les autres dormaient. Plus de place, alors, ni pour le you ni pour le I, dans ce réconfort lumineux d’avoir enfin les doigts noués. C’était nouveau et différent, une sensation extraordinaire qui remplissait sa cage thoracique de libellules et de moments à espérer.
us. Rapidement, c’est devenu ce qu’ils étaient. Un tout, uni et indivisible, au point qu’il n'a fallu que trois jours pour que toute la bande voie le rapprochement. Leurs gloussements idiots, leurs regards de connivence ; autant d’indices éparpillés des promesses qu’ils s’étaient données, à voix basse ou même silencieuses.
us. La ponctuation de ce passage à l’âge adulte : un pilier, le seul peut-être, qui ne s’effondrerait jamais. Harper avançait, funambule, sur le fil d’une enfance ternie. Son seul filet de sécurité, alors, c’était ce us, cette conviction qu’aussi loin qu’elle oserait aller une main serait toujours dans la sienne. L’horizon paraissait inatteignable mais, ensemble, ils pouvaient peut-être le frôler avec leurs couleurs dans les paumes.
us. Puis, c’était devenu un regret. Une fêlure dans la voix, une faille vers un temps déjà révolu. Harper n’avait pas arrêté de le dire, loin de là ; désormais, c’était avec peine. Une rage dont elle ne se remettait pas contre cet univers de merde qui lui prenait ce qu’elle aimait. Soudain, la corde tanguait un peu trop, les espaces entre ses phalanges semblaient trop larges pour sa tristesse et l’horizon fuyait sans cesse dans des crépuscules monochromes. Un filtre sépia était tombé sur l’existence, rendant chaque us mélancolique et rempli d’espoir à la fois.
us. La promesse qu’il allait revenir. On ne disparaît pas comme ça, on ne se soustrait pas d’un us comme d’un dîner un peu trop long. Lewis reviendrait, parce qu’il faisait partie d’eux.

La promesse est tenue, maintenant, quand le visage trempé d’Harper retrouve un enlacement connu, que son cœur est catapulté dans un décor en arc-en-ciel pour mieux accueillir ce passé qui rejaillit dans le présent.
Pourtant, leur gamme chromatique sonne trop faux. Leur symphonie est devenue une fugue en mineur dont les cadences désaccordées résonnent dans le vide sous leurs cœurs.

Is there really still room for an Us?

La voilà, la sentence, la mesure finale. Elle éclot comme une fleur carnivore et se repaît du cœur d’Harper. Brusquement, la rousse se recule dans l’étreinte où elle était prise, ses deux mains posées bien à plat sur la poitrine de son amour.
« W-what? »
Elle a mal entendu, elle a mal compris. Lewis est parti, c’est vrai, mais Lewis est revenu aussi. On ne met pas fin à une attente en lui disant qu’elle n’avait pas de raison d’être. C’est sa paranoïa, encore, son cerveau épuisé de nuits blanches qui n’a pas compris comme il faut. Il ne peut pas suggérer que tout ça, ç’ait été en vain.

I have no idea what’s left of the people we were when we were together.

Un deuxième coup de poignard vient rejoindre le premier. Elle aimerait qu’ils soient dans son dos mais non, ils sont bien là, à lui perforer l’abdomen. Lewis la regarde dans les yeux, ne cherche pas à dissimuler la violence de ses propos, l’antériorité de ce us qui n’a été qu’au passé simple.
« You can’t mean that. »
C’est presque un défi, une supplication lamentable, qu’elle lui adresse pour endiguer les larmes qu’elle sent remonter. L’univers ne peut pas être si cruel. Il ne peut pas lui prendre tout ce qu’elle a et lui rendre du verre brisé. Ça ne marche pas comme ça, c’est injuste.
Elle cherche la faille, la plaisanterie dans le regard de Lewis, cette étincelle de ’je t’ai bien eue’ qu’elle a chérie de tout son être. Il n’y en a pas ; c’est peut-être bien ça le pire.
Les larmes jaillissent, impossible à endiguer. Loin des dignes sanglots articulés quelques minutes plutôt, c’est un raz-de-marée qui l’assaille et l’empêche de voir, en face d’elle, l’ambre verte des yeux de Lewis. Hoquetante sans pouvoir se retenir, elle balbutie.
« No, I mean, sure, we both changed, a-and … you left but… y-you never left…me. I-I waited, I swear, I did, I-I… » Sa voix est croassante, avide des mots qui pourront l’apaiser. Un instant, les prunelles perdues se posent sur la bouche de Lewis, qu’elle a tellement, tellement aimé embrasser. « P-please. I don’t… I can’t… »
Elle ne peut pas supporter que toutes ses dernières fois lui aient été arrachées de force. Que, par sa volatisation, il ait emporté avec lui la chance de finir les choses bien. Si elle avait su, Harper, elle se serait noyée dans ce dernier baiser avec la force du désespoir. Elle aurait pris les deux mains de Lew, elle aurait dit qu’ils n’iraient pas, aurait proposé qu’ils restent regarder des dessins animés sur le canapé. Elle aurait voulu qu’ils fassent l’amour, encore une fois, avec cette complicité familière qu’ont les couples qui se savent par cœur. Elle aurait insisté pour qu’ils cherchent encore des appartements, qu’ils planifient des visites, qu’ils se projettent dans un endroit qui n’aurait été qu’à eux deux.
Si elle avait su, Harper, elle aurait gravé chaque instant dans sa mémoire, filmé chaque instant de tendresse avant qu’ils partent, ce soir-là, avec l’insouciance des gamins pour qui rien de tout ça n’est grave.

« A-are you breaking up with me? …cause I swear, I-I waited, I trusted you, I trust you, I don’t… I won’t… »
Sa raison lui hurle de se taire. Avec elle, les remarques acerbes de Forrest, les constats brusques de Zephyros, la peine dans les yeux de Mabel alors qu’elle parlait au passé. C’est fini, harp’. Des mots qu’elle a vu d’autres monstres articuler dans ses cauchemars, des rêves où la bouche de Lewis devenait une source de tentacules pour dévorer qui elle était et ne plus jamais revenir.
Son cœur n’a plus la force de lutter. Crucifié sur l’autel de ce qu’elle croyait, il s’éclate sur le sol dans un brutal retour à la réalité ; les autres ont toujours eu raison. On ne revient pas d’une telle distance. L’égarement est beaucoup trop grand.
Ses yeux noyés battent désespérément des cils, essayant d’être plus matures dans cette situation à chier. De par en-dessous, elle fixe le regard de Lewis dans une dernière prière muette qu’elle n’est pas sûre de prononcer.
« I mean, maybe we changed but I can’t be me without us. »

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Ça fait à peine plus de vingt-quatre heures qu’il est rentré.

Toutes ses convictions s’évaporent déjà. Pourquoi est-il parti, pourquoi n’a-t-il rien dit, pourquoi est-il seulement revenu, si ce n’est pour souffrir et faire souffrir ? Pour voir l’expression de Harper se tordre dans la plus grande douleur qu’il ait jamais pu voir sur son visage ?

Il l’aime.
C’est évident, ça crève les yeux. Plus encore que quand ils étaient gamins, ados, jeunes adultes ; il l’aime, d’un amour intemporel et plus puissant qu’il ne voulait bien se l’avouer ces dernières années. Refouler ses émotions n’a jamais fonctionné, ça n’a toujours été qu’une façade. Un masque qu’il offrait à ceux qu’il rencontrait, tout en sachant pertinemment que le prochain message qu’il recevrait d’Harper rouvrirait toutes ses plaies et lui ferait faire un pas de plus en direction de la maison.
En sa direction, à elle.

Il l’aime.
Il le voit à la manière dont son cœur se tord de douleur et demande à sortir de sa poitrine lorsqu’il la voit, qu’il l’entend. Dans sa voix, les mêmes intonations que dans ces messages vocaux qu’il écoutait en boucle les nuits où il n’arrivait pas à dormir, où il avait besoin de se rappeler de tout le mal qu’il faisait du haut de sa tour d’égoïsme.

Il n’arrive pas à croire ce qu’il entend ; pourquoi lui ? Pourquoi Harper aurait-elle gardé ces sentiments pour le garçon qui a fui ? Six ans, c’est long. S’il n’a jamais pu entièrement passer à autre chose, il avait espéré qu’avec l’amenuisement de ses messages, Harper avait lentement refait sa vie. Qu’avec le soutien de la bande, elle serait parvenue à le mettre de côté, à n’en garder que le souvenir du garçon qui a fui, qui ne reviendrait peut-être jamais.
Il aurait dû parler.
Il aurait dû leur dire. Leur expliquer.

I messed up.
I’m messed up.

Peut-être bien qu’Harper n’a pas beaucoup changé, elle.
Lewis ne peut voir que ce qu’il est devenu ; un écho de la fée qu’il était. Un monstre à forme humaine.

« I’ve never stopped loving you. »

Les mots sortent comme une vérité qui ne peut être retenue ; ils se débattent dans son cœur et il se déteste d’oser les prononcer. À quoi bon chercher à apporter un tant soit peu de réconfort à Harper s’il est seulement destiné à piétiner son cœur, encore et encore ?
Il ne veut pas de ça. Il ne veut pas qu’elle soit triste. Il ne supporte pas d’en être la cause.

« I’ve never stopped loving you. » Ses lèvres répètent les mots toutes seules, comme s’il avait besoin de le confirmer. De s’affirmer à lui-même qu’il l’a vraiment dit, de lui confirmer à elle qu’elle n’a pas inventé ça. « But I fucked up. I fucked up so bad, Harper, and there’s nothing I can do to fix it. I couldn’t even begin to tell you who I was for six years. »
A husk of myself.
A depraved bastard.


Il la fixe encore mais il n’est pas sûr de la voir, derrière son propre rideau de larmes et cette impression d’être loin, si loin, à des années lumières de là.

« There’s nothing I’d like more than to see you smile again. But I think we need time. You need time before you can decide if I’m still worth any of your love. » Il n’arrive pas à voir si ses larmes coulent sur le visage angélique et déformé d’Harper, ou si elles viennent d’elle. Tout se mélange et il aimerait ne jamais avoir existé pour que cette scène s’efface de leur réalité. « Can we do that ? Can we… Can we wait a little more ? »
I don’t deserve a single more second, but I’ll take every grain of sand you’re willing to give me, Harper.
For you, I could make a desert out of a single grain.



Harper Harrington
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harper & lewis i

Les déclarations de Lewis se fraient un chemin jusqu’à cette part d’elle qu’elle a enfermée à double tour sous des couches noires d’indifférence. Elles sont l’oasis au cœur du désert, la certitude que, quelque part, ils n’ont pas tant changé que ça.
Harper le voit pour ce qu’il est, alors : un petit garçon désemparé, incapable de rattraper la main qu’il a lâchée depuis longtemps. Dans un battement de cils, ils ont quatorze ans et, debout dans la cuisine plongée dans le noir, elle le retient de s’envoler en glissant ses doigts dans les siens.
« Lew… »
Sans se demander si c’est juste de le toucher comme ça, elle pose une main tremblante sur la joue noyée sous les larmes. Sa vision est brouillée mais son cœur sait vers où aller. Il a toujours été sa boussole, l’horizon de ses souvenirs et le flou de son avenir. Elle a toujours été, pour lui, l’ancrage à ce monde qui n’existe que pour qu’ils le foulent de leurs pas.
Et, elle non plus, elle n’a jamais cessé de l’aimer.

Une infinie tristesse s’échappe dans les espaces de son sourire tandis que, le regard brillant dans ses larmes, elle relève les yeux dans les siens. Elle rirait presque de soulagement, de se dire que rien n’est fini et qu’il y a encore entre eux deux d’autres perspectives à construire.
« I’ve been waiting for six years now. I think I can hold on to it a little longer, if that’s what you need. »
Persuadée d’être liée à lui dans toutes les strates de l’univers, elle sait qu’ils se retrouveront. Demain, après-demain peut-être ou bien dans un million d’années ; rien ne peut empêcher Harper de s’en retourner vers Lewis. S’ils doivent cheminer côte à côte au lieu de cheminer ensemble, elle prendra son mal en patience avant de renouer leurs mains.
Si c’est de dont il a besoin.
« The thing is, I’m not the one that has to decide if you’re worthy of anything. I already know that. I already know you. » Malgré ses tremblements, ses larmes, elle essaie d’infuser pour lui toute la certitude de son âme dans ces quelques mots balbutiés. La liste se déroule comme un tapis rouge qui les emmène à leur passé.  « I know your favorite color is green, you like otters way too much, you don’t like to brush your teeth right after dinner. I know that you hate Tarantino and you often find yourself singing Aerials by System of a Down. I know you’re scared of your disposition and even more scared to hurt me, even though I try and tell you it’s okay. I know you, and I don’t care how many new things there are about you ; I’ll know them in a bit of time. »
Son sourire s’agrandit un peu, empreint de la morne lassitude de ces années à rattraper. Qu’importe ; si Harper doit courir après le défilé du temps, elle enfilera les bonnes chaussures ou se fera un cerf-volant.
Ce n’est pas le voyage qui compte, c’est sa destination finale.

« I love you, Lewis Moore. Always have and always will. Could we just stop pretending you’re waiting for my forgiveness? »
Si les yeux qu’elle tend vers lui brillent, ce n’est plus à cause de ses larmes. C’est parce que toutes les perspectives qui s’ouvrent devant eux sont vastes et que, pour une fois, ce n’est pas elle qui a besoin qu’on la rassure.
Tendrement, la main sur la joue de Lewis attire son visage près du sien. Leurs fronts collés sont si brûlants que, durant un instant, Harper est sûre qu’ils sont vivants. Yeux fermés, elle laisse leurs cils se mélanger, savoure la sensation familière de leurs souffles qui s’apprivoise.
Ses derniers mots sont murmurés.
« I forgave you a long time ago. So, can you please forgive yourself? »

※  ※  ※

Comment te dire
Les mots ne viennent pas
Libérer le son de ma voix

Les déclarations de Lewis se fraient un chemin jusqu’à cette part d’elle qu’elle a enfermée à double tour sous des couches noires d’indifférence. Elles s’affalent dans le désert de son cœur et s’éparpillent comme le constat que peut-être bien, finalement, qu’ils auront trop changé pour ça.
Harper se voit pour ce qu’elle est, alors : une adolescente foudroyée, incapable de formuler les mots qu’elle retient depuis si longtemps. Dans un battement de cœur perdu, elle se demande s’ils feraient mieux d’arrêter de se rapprocher et de laisser s’évaporer les souvenirs de temps plus heureux. Ce serait certainement plus sage, plus juste pour ceux qu’ils sont devenus plutôt que de vouloir courir après un passé qui n’est plus.
Le problème est que, elle non plus, elle n’a jamais cessé de l’aimer.

je voudrais arrêter le temps
Passé en toi

Harper a la sensation de s’écrouler de l’intérieur, de brûler de ce feu terrible qui ne vient pas la ranimer. Dans son crâne, une histoire se crée dont elle ne sait pas être l'actrice. Sa question n’a trouvé aucune réponse dans les mots qu’a tentés Lewis, et ça ne peut vouloir dire qu’une chose : son monde va bientôt s’effondrer. Le précipice est déjà là et, par souci de les y jeter sans plus attendre à se torturer, elle répète.
« A-are you breaking up with me? »
Les mots sont à peine intelligibles au beau milieu de ses sanglots. Désormais, le monde est difforme à travers le prisme tremblant des larmes qui ne veulent pas s’arrêter.

mais laisse moi te dire :
En amour, on n’sait rien

Pourquoi est-ce qu’elle n’est pas assez courageuse pour lui dire ce qu’elle pense vraiment ? Pourquoi ne parvient-elle pas à annoncer que ce n’est pas grave, qu’elle a déjà attendu six ans et qu’elle a déjà pardonné ? Pourquoi les sons restent-ils bloqués comme des nausées noires dans sa gorge, à étouffer le moindre espoir qu’elle pouvait avoir d’être digne ?
Pourquoi est-ce qu’il y a cette autre Harper qui danse sous ses prunelles, cette autre Harper qu’elle voudrait être sans jamais pouvoir l’agripper ?
Même maintenant, même six ans après, elle vaut toujours tellement moins que lui. Elle n’est pas capable d’être raisonnable, de voir que tout ce qu’il propose est profondément bien-fondé. La part d’elle-même qui veut sourire et reconstruire une maison neuve sur les cendres de ce qu’elle a cru être une forteresse imprenable s’étiole. A sa place surgit la rage qu’elle contient contre l’ensemble de l’univers, de lui ramener l’homme qu’elle aime sans le lui ramener vraiment.
L’idée lui traverse l’esprit de s’inventer quelque chose. Lui dire que, du temps, ils n’en ont pas, qu’elle a un cancer au stade terminal, qu’elle n’a plus que des jours à vivre. Lui dire qu’elle était enceinte quand il est parti, que leur enfant les attend à l’intérieur et qu’il veut rencontrer son père. Lui dire quelque chose, n’importe quoi, qui le condamnerait à rester par une sentence irrévocable.
Même ça, elle n’en est pas capable.

on n’est rien

Debouts à côté d'elle-même, elle regarde ce corps de lâche incapable de dire les choses qu'elle aurait pourtant à donner. Elle lève son regard dynamité dans les yeux bleu-verts de Lewis et tout ce qu’elle parvient à lui dire est pitoyable et élimé.
« P-please. »

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My heart is still your place : Some scars you can't erase and i Guess i still feel the same. Well, I'll take all the vitriol But not the thought of you moving on, 'Cause I'm not ready To find out you know how to forget me.
Lewis Moore
Lewis Moore


diary : I'm falling at your feet again ⋮ Looper Rw9o
Aes de Valh

pseudo : Axelle - Elle
credits : Cole Sprouse - Feuilledecarotte
fae house : Maison de la Lune
disposition : Manipulation des corps humains
love life : │H│a│r│p│e│r
warnings : Dissociation, haine de soi, autoflagellation vnr
rp : La taille des posts et la vitesse de réponse varie énormément selon plein de facteurs
1er sujet posté !
Fée
Love, trust and pixie dust !
De la Lune
cluster member
Fait vivre un pré-lien
1 mois de love !

   
Keep me here
My heart is near
My love has gone away

Are you breaking up with me ?

Mêmes mots, différentes lèvres.
Fiona, B., Jonathan, Eva.
Il les revoit prononcer ces mêmes mots. Le pincement au cœur était toujours présent.
Jamais aussi fort que maintenant.

I’m not the man you think. I haven’t been for so long I can barely recognize myself. I gave up on any hope of getting back to you. I gave up so fast.

Tell me true
My heart is blue
My love has gone away

Ça n’a jamais duré longtemps. Il était incapable de tenir plus de quelques semaines, incapable de réprimer les émotions qui le bouffaient de l’intérieur. Chaque baiser, chaque tendresse était accompagnée d’un venin tout droit sorti de son cœur.
Chaque fois qu’il se laissait aller, qu’il essayait de passer à quelque chose, elle était là ; Harper.

It's okay
I know someday I'm gonna be with you

Il a aimé.
Comment accepter qu’il ait pu aimer, si loin d’elle ?
Dans le monde réel, celui où leurs corps sont enlacés, ses yeux n’arrivent pas à trouver un point fixe. Elle attend une réponse. Elle a ses yeux vissés aux siens, qui ne bougent pas. Qui restent attachés à l’infini du vide qui s’offre à lui.
Il a aimé. D’autres que Harper, d’autres que celle qui a son cœur.

« It’s not that… » Les mots sortent avec difficulté, s’extirpant d’un barrage d’indécision, d’insécurité. Il ne peut pas trouver les bons mots, parce que les mots n’existent pas. Il ne peut que blesser, que regarder la scène se dérouler alors que le monde entier tourne autour d’eux. « It’s not that I’m breaking up, Harp’. » Il ne peut pas briser ce qu’il a déjà réduit en poussière à travers ses erreurs indénombrables. « Why would you wait for so long ? Why… I thought you’d have given up on me. I didn’t deserve any feelings you might have kept for me. »
Haine indescriptible tournée vers l’intérieur.
« For so many years, I was gone. For so many fucking years, I assumed my actions broke things off already. »

It's okay
I know someday I'm gonna be with you

Le retour à la réalité est brutale. C’est un millier d’échardes appliquées sur son cœur. Chaque battement les fait pénétrer un peu plus profondément, chaque douleur lui rappelle toutes les erreurs qu’il a commise.
Blesser.
Partir.
Trahir.
Trahir.
Trahir.
Il n’arrive plus à pleurer. Comment pleurer, quand son crâne brûle d’un millier de flammes qui détruisent ses pensées, qui s’assurent qu’il paye pour tout ce qu’il leur a fait, à tous. À Harper.

« We can’t have been together for all this time. We can’t. If we were, I… »
Why didn’t you give up on me ?
Il est toujours plus facile de retourner la faute vers les autres. Toujours plus dur d’accepter que dans cette histoire, tous les problèmes ont un seul dénominateur commun.
Lewis Moore.

S’il en avait la force, il bougerait. Il la serrerait plus fort. Il pleurerait plus fort. Il hurlerait au monde toute la rage qu’il éprouve envers lui-même.
Catatonie.
« I love you. More than I deserve to. but I can’t break up with you. Because I gave up any hope of getting you back so many years ago. »

It's okay
I know someday I'm gonna be with you

« I’m not the boy you loved. »
I’m the man you should hate.


Harper Harrington
Harper Harrington


diary :
I'm falling at your feet again ⋮ Looper 33d67afd792b6a2220eacf537139581f41db1d1d

fichechronoliens

※ harper parle en #08935f

we were supposed to be best friends
I'm falling at your feet again ⋮ Looper Icip

pseudo : valhdia/valh, elle
credits : sadie soverall ※ (avatar) clyde, (aes) self
fae house : maison de la lune
disposition : souvenirs factices glissés sous les paupières des autres
love life : lewis, comme un souvenir réincarné dont elle sait à peine quoi penser
warnings : tabagisme, dissociation, abandonment issues
rp : longueur variable ※ délai variable (selon l'inspi & l'IRL) ※ 3e personne du singulier ※ narration fr, dialogues fr/eng selon l'envie
Fée
Love, trust and pixie dust !
Fait vivre un pré-lien
Serial topic poster !
Badge Fall 2023
Verseau
cluster member
Du Crépuscule
Statut compliqué
Loup solitaire
oiseau de nuit
Tire les cartes
Troublemaker
Life of the party
Accro aux réseaux
Follow for follow ?
Coffee Nation
Plant Lover
1 mois de love !
Trainer (Scrabble Master)

   


falling at your feet again

harper & lewis i

tw : dissociation

Il y a un silence reposant de l’autre côté du miroir.
Les émotions percent l’espace comme autant de comètes aveugles qui n’atteignent jamais leur cible. Chaque parole s’infuse, prise entre les épaisseurs d’un triste et noir miroir sans tain. et harper se repose.
Sous son corps, le froid de la glace ne lui provoque plus d’engelures. Les mots de Lewis se fraient un chemin vers son cœur comme autant de pointes effilées ; elle ne sent rien. Le visage contre la banquise, elle garde les yeux grands ouverts face à des volcans sous-marins. Pour un peu, elle tendrait le bras et se retrouverait noyée dans cet océan de tristesse. Mais qui l’y obligera ?
Elle est bien, ici. Rien ne vient la toucher, rien ne vient la heurter. La souffrance insoutenable et les sous-entendus de leur discussion ne peuvent plus l’atteindre. Tous les mots rentrent dans son cerveau et elle les regarde s’éloigner sans que leur sens ne la poursuive. Elle est plus forte que ça, Harper. Elle est meilleure que ça, Harper. Entourée d’un linceul d’une blancheur de glace, elle se laisse doucement immerger dans ce cocon de mille bruits blancs.
Cet endroit, c’est devenu chez elle ; le palais de ses fugues internes depuis le début de l’absence. Rien ne la touche, rien ne la heurte.
She’s been living here for as long as she can remember.

I’m not the boy you loved.
C’est la bulle de trop, l’éruption sous la mer tremblante. Déjà elle entend se craqueler le verre niché sous sa poitrine ; ce n’est même pas la peine qui monte, c’est quelque chose de bien plus grave. Plus ancré, plus enfoui, plus profond. Indignée, Harper, qu’on lui dise encore ce qu’elle doit faire, comment elle doit se comporter. L’univers est régi par un fatalisme dans lequel sa mère a sombré ; il ne lui restait plus grand-chose avant d’être engloutie aussi. Cependant, le lire dans les yeux de Lewis, ces yeux qui ont vu sa beauté quand personne d’autre ne le pouvait, c’est tout bonnement au-dessus de ses forces.
Il a son propre paradis blanc et c’est à elle de l’en sortir.
Alors, ses sourcils roux se froncent et ses yeux deviennent des poignards qui ne lâcheront pas leur cible.
« Damn right, you’re not. »
Ce serait idiot de le nier ; six ans, c’est un quart de leur vie. Même si les trois quarts précédents ont forgé leurs personnes entières, ça ne veut pas dire que celui-ci n’a pas eu sa voix au chapitre. Elle pourrait presque lui répondre qu’elle n’est pas non plus la fille qu’il a aimée, mais ce n’est pas le propos pour l’instant.
Ici, maintenant, tout ce qui importe, c’est de crever cette gangue de glace dans laquelle ils vont suffoquer, retrouver la lueur d’espoir qu’ils ont su incarner pour l’autre. Et si elle doit y aller au marteau piqueur pour que Lewis arrête un peu d’agir comme s’il était tout seul, elle le fera. Elle en est tout à fait capable.
Ses mains quittent le torse de Lewis pour se fondre en un index accusateur qu’elle agite juste sous son nez.
« The boy I fell in love with would understand why I waited. More than that, he'd be grateful I did. He would get that we’re fucking Harper and Lewis, that everybody in this fucking town knows we belong together. He’d remember when he explained to me what forever meant. »
Elle se rappelle de cette aire d’autoroute sur laquelle ils s’étaient arrêtés. Harper fumait sa cigarette, vitre baissée, à la place du mort ; Lewis est revenu avec des sucettes à la pastèque et un horoscope qu’il avait trouvé drôle. L’astrologie venait leur parler de compatibilité dans un ramassis de sornettes qui prétendait que les verseaux et les béliers ne duraient jamais très longtemps.
Ils avaient ri en reprenant le volant, se promettant avec tendresse de défier les enjeux du sort et de forger leur propre histoire.
Maintenant que la deuxième partie vient de trouver son point final, il voudrait déjà arriver à la dernière de couverture ? Impossible. Un ricanement cynique franchit les lèvres de la rousse. Ils ont trop de pages à écrire.
« When you… you’re full of shit. »

Ses mots sont violents, mais les choses qui l’agitent aussi. La glace est brisée, le bouillonnement est incessant ; bientôt, il sera si brûlant qu’il n’y aura que la vapeur pour venir leur ravir la vue. Harper est un boulet de canon qui défonce tout sur son passage pour qu’il puisse se glisser derrière. Peut-être qu’elle ne dit pas ce qu’il a besoin d’entendre, peut-être qu’il va la gifler, mais elle ne va pas se laisser faire sans avoir tenté ce qu’elle pouvait.
Le visage encore trempé des larmes qu’elle n’a plus à verser, Harper pose une main douce et ferme sur la joue de cet homme qui l’aime et qu’elle force à la regarder.
« You talk about love, and respect, and worth… and then you sit back in your self-hatred. Well, that’s too easy, otter, and I won’t let you. »
Le surnom est sorti malgré elle. Tant pis. Elle ne le laissera pas oublier ; si elle arrive à s’en souvenir, alors lui aussi le devra. Il n’a pas le droit de les contraindre, tous ceux qui sont autour de lui, à éprouver la même rancœur que celle qui l’anime pour lui-même.
« You don’t want to be my boyfriend right now? I get it, and you might even be right about this whole thing. But don’t go bullshitting me, Lew. I know you. And if you care about me, if you ever cared at all, then you have to know that we can figure this out. Like we always did. »
La flamme qui brûle dans sa poitrine a atteint son regard tremblant. De sa main demeurée libre, elle cherche les doigts de Lewis dans un réflex inoublié.
« Together. »

codage par smanffson, adapté par valhdia









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days ache and nights are grey
My heart is still your place : Some scars you can't erase and i Guess i still feel the same. Well, I'll take all the vitriol But not the thought of you moving on, 'Cause I'm not ready To find out you know how to forget me.
Lewis Moore
Lewis Moore


diary : I'm falling at your feet again ⋮ Looper Rw9o
Aes de Valh

pseudo : Axelle - Elle
credits : Cole Sprouse - Feuilledecarotte
fae house : Maison de la Lune
disposition : Manipulation des corps humains
love life : │H│a│r│p│e│r
warnings : Dissociation, haine de soi, autoflagellation vnr
rp : La taille des posts et la vitesse de réponse varie énormément selon plein de facteurs
1er sujet posté !
Fée
Love, trust and pixie dust !
De la Lune
cluster member
Fait vivre un pré-lien
1 mois de love !

   
Chaque mot frappe précisément, entaille la corde qui le retient encore. De scalpel à épée, Harper rend sa langue de plus en plus tranchante, blessante. Pourtant, Lewis n’y ressent pas la haine et la rancœur qu’il se voue à lui-même. Toute la violence d’Harper n’est pas tournée vers Lewis, mais vers ce monstre qu’il est devenu, cet être plein de remords et de dégoût pour sa propre personne. C’est lui qu’elle vise, lui qu’elle cherche à faire fuir au profit du garçon qui s’est oublié.

Chaque mot frappe précisément, entaille la corde qui le retient encore à New-York.

If you ever cared at all, then you have to know that we can figure this out. Like we always did.
Il ne comprend pas comment une telle évidence a pu lui échapper. L’impression que toutes ces années ont été gâchées, qu’il aurait pu apprendre à ses côtés plutôt que de s’isoler pour ne plus blesser, l’assurance que tous ses choix de ces six dernières années ont été les mauvais ; tout se concrétise sous les mots d’Harper et le frappent au ventre.

L’étau se desserre. Les émotions enflent dans sa poitrine et remontent jusqu’à sa gorge. Il ne retient la lamentation qui veut lui échapper que dans un seul but ; ne pas se montrer plus faible encore après avoir déjà montré tant de ses mauvais côtés à Harper.

Et pourtant, après l’avoir vu, l’avoir entendu, elle est encore là. Son regard lui brûle la peau, perce chacune de ses défenses comme elle avait tant l’habitude de le faire. Il s’est passé six ans, tout a changé. Tout est encore pareil.

« I… » Sa main le brûle. Dessus, le contact froid de celle d’Harper qui retourne à la place qui n’aurait jamais dû lui être retirée. Toutes les pensées de Lewis s’emmêlent ; celui qui se croyait prêt à affronter son passé se retrouve démuni alors que toutes ses certitudes se retrouvent brisées au sol, ne laissant que les regrets et l’assurance d’être aimé sans vraiment le mériter.

It's okay
I know someday I'm gonna be with you

« I think I do want to be your boyfriend again. But I also… I need to feel like I at least deserve it a little. So... » Il l’entend encore, il a ses mots gravés au plus profond de son esprit auto-mutilé. Ses doigts se resserrent sur ceux d’Harper. Son regard reprend vie et honte dans un même temps. « So if you’re okay with it, would you… Hm. »

Enfant gêné, il se revoit dans une cuisine sombre, onze ans plus tôt. Don’t tell the others, but if I could choose… Yeah, I’d have wanted you as my girlfriend. À l’époque, il ne réalisait pas l’importance de ces quelques mots. Il était prêt à fuir après cette déclaration maladroite, persuadé qu’Harper ne lui rendrait jamais ces sentiments qu’il avait exprimé pour la première fois. Aujourd’hui, il n’a plus le droit de fuir.

« I know I’m asking for a lot, but would you go on a date with me, when I feel brave enough ?  » Il ne comprend pas vraiment comment ces mots peuvent sortir de ses lèvres, ni comment il trouve la force d’émettre un rire plus discret que gêné. « I swear I won’t be long. »


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