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in the back of the deep end (rufus)

Jean Sonders
Jean Sonders


diary :
in the back of the deep end (rufus) Ffa673ab05f27450aa5eabcda910561cbd324b43

chad · rufus · parker · mabel · you?

pseudo : blue (al/il/elle)
credits : alice pagani (av bambi eyes · sg siren charms)
fae house : bright (aurore qui s'ignore)
disposition : communication animale
love life : ot3 incoming, lit ouvert
warnings : décès récents, langage cru
rp : team tortue, pas dans l'ordre, longueur variable, fr et en possibles
1er sujet posté !
Bright
Entre deux mondes...
Fait vivre un pré-lien
Badge Spring 2023
Life of the party
Bec sucré
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oiseau de nuit
one year of ftf

   
rufus & jean — 20 FÉVRIER 2023, 3am blblblbl le son résonne dans la chambre plongée dans le noir, puis la mélodie change. elle s'interrompt sur un profond soupir, puis le grincement du lit se joint à la symphonie en cours d'écriture et, point d'orgue de cette belle composition, le bruit mécanique de l'interrupteur de la petite lampe de chevet. jean se redresse et repousse les couettes, une moue désespérée sur le visage. fuuuuck, fuck this shit. les jurons mal articulés se bousculent entre ses lèvres et elle baille avant de se frotter les yeux de manière exagérée. son regard hagard fouille la pièce à la recherche de la moindre diversion. il y a bien ce livre qu'elle tente de terminer depuis quelques semaines, mais elle sait parfaitement qu'elle serait incapable de se concentrer et que cela ne ferait qu'ajouter à sa frustration. elle attrape son téléphone et ouvre wysh. automatiquement, elle se met à scroll, scroll, scroll — maquillage — trend de danse du moment — drag queen sur scène — moment choisi de the big bang theory — maquillage — maquillage — ootd — maquillage — skip humoristique — trend de danse — moment choisi de the office — trend de danse — et elle en a déjà marre.  un grognement lui échappe avant qu'elle ne laisse son téléphone choir dans le lit. elle l'y rejoint rapidement et fixe le plafond dans la semi-obscurité. elle suit le dessin des fissures qui craquèlent la peinture de mauvaise qualité et laisse les secondes s'écouler. mais le sommeil lui échappe toujours.
fucking fuck. d'un geste brusque, elle repousse la couette. tant pis si le froid s'immisce violemment dans son corps, tant pis pour les poils qui se hérissent le long de ses bras, tant pis pour le léger tremblement qui la parcourt du bas de ses lombaires jusqu'au haut de son crâne. elle en a marre. il suffit d'un hoodie par dessus sa nuisette et de grosses chaussettes doudou, et la voilà qui parcourt les couloirs du motel, dévale les escaliers et se précipite vers la première source de lumière qu'elle aperçoit : son dévolu se jette sur le pauvre hôte d'accueil qui n'a rien demandé, ce très cher @Rufus Munro. i'm booooooooored lui balance-t-elle à la figure sans autre forme de salutation. pourtant, iels ne sont pas particulièrement proches. certes, iels ont échangé et elle apprécie tant le son de sa voix que sa silhouette lorsqu'il s'éloigne en skate du bâtiment délabré, au petit matin, mais de là à dire qu'iels ont une véritable relation... cela n'arrête en rien jean, qui, sur la pointe des pieds, étale son buste sur le comptoir pour approcher autant que possible sa victime du soir (matin ? nuit ? who cares). i'm so bored please help les mots se bousculent se mangent les uns les autres elle ne sait même pas si elle est intelligible mais pour la suite, elle fait un effort et elle articule chaque mot : t'es obligé non ? c'est ton boulot ? aide-moiiiii et elle ponctue ça d'un regard de chien battu. s'il ne fait rien, elle ne promet pas de ne pas exploser, là, sur place, devant lui. paf.

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those who dream - - in the light, in the dark, take a breath, fall apart, i don’t wanna waste the night alone, while my head gets heavy and my heartbeat stops
Rufus Munro
Rufus Munro


diary : in the back of the deep end (rufus) B1de8ce3ce4f2c4da39cc016bcee62e4eeeace88
pseudo : rizwans/laura, elle.
credits : aron -- chubbydumpling (ava), self (sign), bloomiestuff (profil).
fae house : house of moon.
disposition : super sight.
love life : half his, half hers — why choose?
warnings : consommation de drogues et d'alcool, maladie, mélancolie, langage cru, mort de parents.
rp : 600/1000+ mots, 1 rp toutes les 2/3 semaines, possibilité que je réponde dans le désordre, zéro pression.
1er sujet posté !
Fée
Love, trust and pixie dust !
De la Lune
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skateboard for life

   
Rufus se balançait d’avant en arrière, sa chaise à moitié en équilibre, ses pieds contre le rebord du bureau. Ses genoux servaient d’appui à son carnet à dessin, sur lequel il s’acharnait depuis bientôt une heure. À moins que ce ne soit deux ? Who knows. Il avait perdu le fil du temps, et ce n’était pas comme s’il y prêtait une grande attention en temps normal - surtout ici, surtout au beau milieu de la nuit. Il connaissait les heures creuses, la façon qu’elles avaient de s’étirer comme du chewing-gum sous ses doigts.
D’habitude, il aurait pu remplir ce vide des deux meilleures façons qu’il connaissait : regarder le plafond à travers ses lunettes de soleil (ce soir, elles étaient en forme de papillon et leurs verres en plastique formaient un voile irisé devant ses yeux, une connerie achetée trois dollars à la station-essence, peut-être dans l’espoir inavoué qu’elles lui fassent voir Dupree sous une autre couleur) et attendre que le temps passe, soit se pelotonner dans son hoodie pour mater un épisode d’une série qu’il avait déjà visionné trente-sept fois. Mais étrangement, il n’avait opté ni pour l’un, ni pour l’autre. En sortant de son appartement, ses écouteurs vissés sur les oreilles et déjà en retard de trente minutes, son regard avait accroché son vieux carnet à dessin, arrivé sur son lit par un mystère féerique. Il avait hésité une seconde, puis haussé les épaules.
Why not.
Deux heures à gribouiller plus tard, il avait sa réponse : parce qu’il était dénué de tout talent artistique. Il dessinait sans cesse la même chose, encore et encore, repassant sur les contours avec son crayon qui commençait sérieusement à s’émousser. Il ne savait pas ce qu’il faisait, ni pourquoi : il fallait juste qu’il se sorte cette silhouette de la tête, petits bâtons formant une vague forme humaine, tête ovale aux cheveux noirs, coupés au carré.
Il était presque parvenu à se l’extirper du crâne lorsque sa propriétaire surgit, en chair et en os, de l’autre côté du comptoir, comme un petit clown bondissant de sa boîte.
Rufus n’évita la chute en arrière que par la rapidité de ses réflexes. Il s’accrocha à la table pour rester en équilibre, laissa tomber son carnet sur ses genoux en même temps (ce qui était peut-être mieux ainsi, vu ce qu’il était en train de griffonner) et fit rouler sa chaise en avant. « Holy shit! » Jean l’avait pris par surprise et son coeur avait déjà du mal à s’en remettre.
Il releva un oeil agacé vers l’empêcheuse de tourner en rond, toujours aussi brune, aux yeux toujours aussi clairs. Jean, donc, Jean dont il se fichait complètement, et qu’il n’était pas du tout en train de dessiner, Jean qui ne hantait pas du tout ses pensées depuis qu’elle avait élu domicile au motel, Jean et ses tenues originales qui lui inspiraient des croquis (et il se sentit rougir, juste un peu). Jean, donc, qui venait de se planter devant lui et qui n’avait pas l’air de vouloir qu’on la déloge de ce qu’il considérait être son (piètre) territoire et qui exigeait d’être divertie. Well, elle tombait mal : Rufus n’avait pas la moindre idée de comment se divertir lui-même. « You scared the shit out of me. » grommela-t-il. Pas une seconde il ne lui vint à l’idée de la jouer cool, calm and collected ; à l’instant même où les mots s’échappèrent de sa bouche, il eut envie de disparaître sous le bureau. Seriously, why can’t you be cool for one fucking second?!
Non, Jean était trop belle pour qu’il reste cool. C’était précisément la raison pour laquelle il voulait l’éviter le plus possible, et pourquoi il se creusait la tête pour trouver un moyen de lui échapper à cet instant précis. Les jolies filles l’angoissaient. Les jolies filles lui retournaient la tête, nouaient ses entrailles et le faisaient tomber de son skate lorsqu’il les regardait d’un peu trop près. Bien sûr, Chad n’était jamais là quand il le fallait. Il l’aurait débarrassé de Jean en deux secondes à n’en pas douter, et il les aurait regardés s’éloigner, disparaître dans la nuit, leurs épaules en train de s’effleurer. Et il serait resté là, derrière son comptoir. Débarrassé de Jean, donc. Qui serait partie avec Chad. Parce que c’était ce qu’il voulait, right?
Riiiiiight.
Rufus se racla la gorge. Après tout, elle avait raison, c’était son job de subvenir aux besoins des occupants du motel. Bien entendu, la plupart du temps, ses tâches consistaient à leur apporter de nouveaux draps (no questions asked) ou à leur expliquer comment fonctionnait la télé à pièces (1 dollar, une chaîne !), et pas à divertir un étrange petit clown arrivé de nulle part, à Dupree. Qui venait s’installer ici ? Il se mâchonna l’intérieur de la joue, le regard rivé sur Jean, les bras croisés. Pendant une seconde, sans vraiment s’en rendre compte, il s’attarda sur une mèche de cheveux, noire de jais, glissée derrière l’oreille de la jeune femme.
Well, si c’était son job, il fallait bien qu’il s’y colle, non ?
— You knooooow, it’s not exactly Party Central, lança-t-il enfin, en se relevant. Il glissa son carnet dans un tiroir aussi discrètement que possible et réfléchit un instant à ce qu’il pouvait bien proposer à Jean. Il allait im-pro-vi-ser (ce qu’il détestait). Il pouvait le faire. « I’m as bored as you, actually. » ajouta-t-il en faisant le tour de son comptoir, découvrant par la même occasion les choix vestimentaires de la jeune femme. Rufus se figea un instant et baissa aussitôt les yeux, les joues en feu. « Interesting… socks. » marmonna-t-il. Il fourra les mains dans les poches de son hoodie, soudain très intéressé par ses propres chaussures. « There’s a ping pong table in the backyard… » Nul. Pathétique. Zéro. Il détestait le ping-pong et n’avait jamais pu enchaîné plus de trois passes d’affilée. Vite, trouver un truc, n’importe quoi, quelque chose. Think! Just say something! « Or we could visit the haunted room. » balbutia-t-il, les mots s’échappant de sa bouche avant qu’il ne puisse les retenir, relevant les yeux sur Jean et ses cheveux en bataille. Il remarquait pour la première fois ses tâches de rousseur. Why did I say that. Why am I stupid.
Il espérait vraiment qu’elle choisisse le ping-pong.

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you're out your head, so out your mind to think that I would let you pass me by, oh, baby, don't you say that we're just friends, when you know we could be lovers instead.


en pr chaotique et désordonnée jusque fin décembre, thanks for understanding. <3
Jean Sonders
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rufus & jean — 20 FÉVRIER 2023, 3am holy shit! you scared the shit out of me. pour toute réponse, jean sourit de toutes ses dents et offrit un clin d’œil à  @rufus munro, se retenant de justesse d'éclater de rire. non pas qu'elle ait le moindre remord à faire du bruit dans le motel, n'étant pas la personne la plus respectueuse du besoin de calme d'autrui, mais elle n'était pas encore d'humeur suffisamment joviale pour se laisser aller à de telles effusions. you knooooow, it’s not exactly party central. ughhhh, tell me about it, souffla-t-elle en levant les yeux au ciel. elle se laissa glisser sur le comptoir, se retournant à moitié pour observer leur environnement. le hall d'entrée du motel n'offrait pour toute distraction que quelques chaises ; les couloirs donnaient directement sur les étages où les chambres sans personnalité se succédaient ; seule la porte qui menait vers l'extérieur semblait appeler jean, mais elle n'avait pas du tout envie de sortir seule. i’m as bored as you, actually. cette fois, un franc ricanement lui échappa. no shit, sherlock. elle le voyait bien, nuit après nuit, quelle que soit l'heure à laquelle elle-même rentrait : toujours à l'accueil, avec des lunettes plus extravagantes les unes que les autres, et l'air toujours aussi morose.
c'était peut-être pour cela qu'elle avait jeté son dévolu sur lui, qu'elle n'avait pas hésité une seconde à le déranger dans sa routine parfaitement répétitive. (ou pas, elle n'aurait probablement pas fait grand cas de son occupation dans tous les cas.) un petit yes glissa entre ses dents tandis que rufus quittait son siège pour la rejoindre côté clients. interesting… socks. perplexe, jean fronça les sourcils avant de baisser les yeux sur sa tenue. lorsqu'elle réalisa ce qui lui valait vraiment cette remarque, un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. interesting glasses, répliqua-t-elle. can i borrow them? i'm sure they fit really well with my dress. iels ne faisaient pour le moment pas grand chose, mais déjà jean retrouvait le sourire. there’s a ping pong table in the backyard… elle considéra l'option tandis que rufus considérait le sol avec beaucoup d'intensité. ce n'était pas forcément une activité à laquelle elle songeait quand elle réfléchissait à la notion de fun mais elle était sûre que mettre mal à l'aise l'hôte d'accueil rendrait le tout extrêmement divertissant.
c'est alors que ledit hôte d'accueil posa ses vraies cartes sur la table. or we could visit the haunted room. les yeux bleus de jean s'ouvrirent grand et tout son visage s'illumina. bientôt, l'excitation eut atteint tout son corps : elle sautillait presque sur place et ne put se retenir d'attraper le bras du jeune homme, qu'elle serrait probablement un peu trop fort. dude! are you serious? there's a haunted room? son sourire devait lui manger la moitié de la face et elle fixait rufus avec un regard plein d'espoir. la soirée s'annonçait finalement de grande qualité, bien mieux que tout ce qu'elle aurait pu imaginer en abandonnant la chaleur insupportable de son duvet de motel. take me there right fucking now!!! exigea-t-elle sans plus faire grand cas de la vague notion de politesse qu'il lui restait. elle passa son bras autour de celui de rufus et se mit en mouvement sans trop savoir où elle allait.

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Rufus Munro
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Catastrophé par sa propre bêtise, atterré par sa capacité unique à se foutre dans des situations qu’il aurait pu parfaitement éviter, affligé par son inaptitude à exister en société dès que ladite société ne se composait plus seulement de Chad et des trois clients du motel, Rufus resta muet, quasi-prostré, face à l’enthousiasme débordant de la jeune femme. C’était à peine s’il la voyait s’agiter devant lui, petite tenue, lunettes and all ; il resta insensible au sourire ravissant, qui, en temps normal, lui aurait fait oublier tout l’alphabet et même comment aligner un pied devant l’autre ; et même les mèches brunes qui battaient le menton délicat ne l’éblouirent pas comme d’habitude. S’il revint sur terre, ce ne fut que par le truchement de Jean, son bras passé autour du sien sans autre forme de procès. 

Oh, sweet mother of Cabeswater.

Tel un automate de fête foraine frappé par une foudre féerique, Rufus se remit en marche, les membres raides et les mouvements saccadés. Pour autant, il se soustrait à l’envie d’obéir à son premier réflexe, qui aurait été de se dégager de l’étreinte ; lui qui d’habitude minimisait les contacts avec le reste du monde, pas par dégoût mais par prudence, laissa cette presqu’inconnue - mais pas n’importe laquelle - s’emmêler contre lui, son épaule pressant la sienne. À chaque mouvement, Rufus pouvait sentir le parfum de son shampooing, et puis celui de la lessive en poudre que le motel vendait en sachets dans le distributeur automatique, et il aurait bien pu passer tout le reste de la soirée à rêvasser aux mille et une façons de faire rimer lessive si Jean ne l’entraînait pas déjà à sa suite, aussi forte qu’elle semblait frêle.
Ça n’aurait pas dérangé Rufus, qu’elle l’entraîne loin, au bout de la nuit, sous les étoiles. Iels auraient slalomé entre les voitures défraîchies du parking, éclairés par la lumière hasardeuse des néons qui ronronnaient sous les appliques en béton. Entraîné par Jean, Rufus se sentait léger. Iels pouvaient bien sautiller bras dessus bras dessous jusque dans les profondeurs de la forêt de Sherdale, en plein domaine des fées de l’Aurore et de leurs précieuses pâquerettes dont il ne fallait pas déranger un pétale sous peine de châtiment arbresque.

En fait, à bien y réfléchir, la perspective de croiser une fée de l’Aurore lui paraissait tout à coup beaucoup plus réjouissante que de franchir le seuil de la chambre hantée.
Mais il n’avait pas le choix. Quelque chose en lui - quelque chose d’éminemment stupide, de profondément absurde, de foncièrement absurde, cherchait à impressionner Jean. Aurait-il eu plus d’expérience, il aurait reconnu le besoin tendrement humain de faire briller les yeux d’une jolie fille, mais Rufus ayant consacré la plupart de son temps au skate et à Chad, il attribuait le noeud de son ventre à la frousse. La bonne vieille frousse, familière, émotion connue et cartographiée, était un élément tangible de son petit univers sans horizon ; il l’associait à des escapades interdites aux côtés de Caleb et Chad, à des menus chapardages dans un rayon d’épicerie, aux couloirs venteux de la Queen Steel Factory que ses potes le défiaient de parcourir, moments passés en boucle. Seul l’arrière-plan de ces souvenirs semblait changer, à part la silhouette de Caleb qui finissait par disparaître brutalement totalement de la pellicule, Dupree en constant bruit de fond, les mêmes arbres nus en hiver se couvrant à nouveau au printemps, et ainsi de suite. Rien ne changeait.

Et soudain, tout se transformait.

Ça fichait la frousse, ça aussi.
« Hold on. Hold on! » fit-il soudain en imposant un arrêt net à leur petite promenade bucolique. Ils venaient de sortir du lobby. L’unique lampadaire grésillait, jetant une lumière lunaire sur les trois tacots du parking et sur le motel. Le bâtiment, en forme de L, avait franchement connu des jours meilleurs et Rufus considéra d’un (super) oeil inquiet la plus petite des deux ailes, celle au bout de laquelle se trouvait la fameuse chambre hantée. Dans sa poche, le trousseau de clés pesait au moins dix mille tonnes. Il prit une grande inspiration et se tourna vers Jean (sans remarquer qu’il ne s’était pas soustrait à son étreinte). Gosh, you’re so pretty. « Fine. I’ll take you there. » soupira-t-il. « But you cannot hold me responsible for any ghost attacking you, ok? The motel will not be issuing any refund or anything like that. » prévint-il d’une voix qu’il aurait voulu un peu plus conspiratrice et moins jeune-pasteur-essayant-d’être-cool. Ah, il aurait voulu pouvoir expliquer à Jean le pourquoi du comment, mais là encore, il se heurtait à des zones d’ombre et de vide. Il randonnait en zone inconnue : comment s’ouvrir à quelqu’un qui n’était pas fée ? Ouais, il se figurait parfaitement la conversation : Hey, by the way, would you happen to be part of a secret community of magical beings? No? Alright, cool. Guess I’ll die. Didn’t have anything planned anyway. Il ne pouvait pas expliquer à Jean que s’il avait une trouille bleue de cette pièce, c’était à cause de la rumeur qui l’entourait ; qu’une fée du Crépuscule y avait invoqué d’affreuses créatures tout droit sortis de ses propres cauchemars pour jouer des tours au personnel de ménage et qu’on n’avait jamais rien retrouvé d’autre qu’une serpillière et un message cryptique griffonné sur un bout de papier, r-e-d-r-u-m ou un truc du genre, l’enfer quoi. Et voilà qu’ils se jetaient dans la gueule du loup tous les deux ! Sans attendre - parce que s’il attendait, il se débinerait - Rufus se dirigea vers l’escalier extérieur et entraîna Jean à sa suite, les portes de chambres parfaitement non-hantées s’enfilant les unes à la suite des autres jusqu’à ce qu’iels parviennent au bout du L, là où la 477 (dont le numéro semblait d’ailleurs avoir été choisi de manière parfaitement arbitraire, comme le reste d’ailleurs) les attendait sagement. « Alright, here we are. » souffla-t-il, plus pour lui-même que pour Jean, le coeur battant, les mains tremblantes. La clé cliqueta atrocement dans la serrure, la porte racla affreusement mais finit par s’ouvrir dans un nuage de poussière aussi cinématographique qu’alarmant et la chambre s’offrit à eux, éclairée seulement par la faible lumière du lampadaire. Il s’exhalait de la pièce une étrange odeur de propre et de fleurs ; sur le lit, une vieille valise en cuir de laquelle s’échappait une liasse de papiers tenus ensemble par une ficelle. Le reste de la pièce était plongé dans la pénombre, mais Rufus ne fit pas un pas pour entrer. « I’ve never come here before… » murmura-t-il, les yeux perdus dans cet étrange décor. La mise en scène particulièrement vivace des évènements que lui avait fait son prédécesseur l’en avait dissuadé… Jusqu’à Jean, vers qui il se retourna lentement. Et cette fois-ci, un sourire se dessina sur ses lèvres. « Will you do the honors? » fit-il, l’invitant à entrer d’un geste de la main.

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rufus & jean — 20 FÉVRIER 2023, 3am elle lui avait volé ses lunettes, mais elle n'en avait pas le même usage. rapidement, plutôt que de cacher ses grands yeux émerveillés à la perspective d'une soirée nocturne bien plus réjouissante qu'il y a quelques minutes, les lunettes se retrouvèrent tout contre ses lèvres, et ses dents menacèrent d'écorcher l'une des branches. geste inconscient qu'elle reproduisait tout l'été avec les siennes quand ses yeux, eux, se perdaient non plus dans le soleil aveuglant mais dans ses pensées éblouissantes. les lunettes eurent cependant de la chance car son plaisir grandissant lui fit abandonner son acharnement au profit d'un sourire lumineux au milieu de la semi-obscurité de la nuit.
et elle attrapa rufus par le bras, et elle déposa les lunettes sur son nez, grimpant sur la pointe des pieds pour l'atteindre, et elle l'attrapa à deux mains. impossible pour lui de s'échapper, désormais ; mais quelque chose lui disait qu'il n'en avait pas vraiment envie, malgré son pas légèrement traînant. hold on. hold on! elle pivota sur les talons jusqu'à lui faire face, l'observant de ses grands yeux qui ne clignaient toujours pas. fine. I’ll take you there. but you cannot hold me responsible for any ghost attacking you, ok? the motel will not be issuing any refund or anything like that. de sourire son expression devint un véritable smirk et jean se retint d'éclater de rire.
en lieu et place de quoi elle lui fit un clin d’œil. i promise i won't sue. don't have the funds anyway! et elle se remit à l'entraîner derrière elle, toujours sans savoir où iels allaient, toujours persuadée qu'il l'y conduirait quoi qu'il en soit, toujours persuadée de se diriger vers une excellente fin de nuit. comme pour lui donner raison, le jeune homme prit les commandes et elle se laissa emporter, enfin, dans le tourbillon qu'elle avait initié. le vent frais du dehors ; les marches interminables de l'escalier extérieur ; les portes toutes identiques à l'exception des numéros dont un chiffre changeait à la manière d'une horloge digitale dont le dessin glissait de seconde en seconde.
alright, here we are. un cri suraigu d'excitation glissa hors de sa gorge quelques secondes. jean sautillait sur place tant elle avait hâte, toujours aveugle à l'inquiétude et au malaise de son compagnon de jeu. elle joignit les deux mains puis les glissa de part et d'autre de la taille de rufus tandis qu'il faisait tourner la clé dans la serrure, peu au fait de la familiarité qu'impliquait un tel contact. I’ve never come here before… will you do the honors? le regard de jean glissa deux fois entre la chambre plongée dans le noir et le regard malicieux de rufus avant qu'elle ne se décide, soudainement prise aux tripes par ce qu'iels entreprenaient.
l'adrénaline aidant, elle reprit rapidement contenance et lui sourit de toutes ses dents. please. et elle se glissa entre lui - son corps chaud et étrangement réconfortant - et le chambranle, et pénétra dans la pièce hantée. mécaniquement, elle tenta d'abord d'allumer la lumière ; mais l'interrupteur n'eut, bien sûr, nul effet. cela ne fit qu'accentuer le rictus sur les lèvres de jean et exciter l'aventurière qui brûlait dans ses veines. elle n'avait rien pour éclairer le passage. leave the door wide open, we'll need that street light, souffla-t-elle avant de s'approcher davantage du lit qui trônait, roi, dans l'espace dénudé. elle tourna sur elle-même, inspirant l'air rance de la chambre restée trop longtemps fermée. elle se planta finalement en direction de rufus. unless you have a lamplight or a lighter? you smoke, right? la question nonchalante semblait totalement inappropriée dans l'ambiance grise qui régnait ici, et pourtant jean la posa avec l'évidence du naturel qui était le sien. d'you have any idea what these papers are? it would have been fun to be able to read them, ajouta-t-elle avec un geste vers la valise, derrière elle ; sans pour autant faire mine de les toucher. de toute façon, songeait-elle comme pour s'en défendre, elle n'aurait rien pu lire vu l'absence de lumière. c'était la seule raison, n'est-ce pas ?

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