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To the river ; Emerson & Mabel

Mabel Parker
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diary : To the river ; Emerson & Mabel 5460694805d144ea602173b27fc62fb839947117
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Emerson and Mabel
@Emerson Moore

Plantée devant son miroir depuis de longues minutes, Mabel hésitait. Emerson avait proposé qu’ils se revoient à leur endroit - et la jeune fae tâchait de ne pas trop réfléchir quant à cela ! - aussi Mabel avait passé un jean, bien plus adapté à un tour en forêt. Mais sa jupe verte lui allait merveilleusement bien et elle voulait faire bonne impression … être un peu jolie … Un bref regard par la fenêtre lui arracha un soupir. La jupe devrait attendre, de toute évidence. Mabel compléta sa panoplie d’un pull et de son imper. Elle glissa le paquet préparé avec soin pour Emerson dans son sac, appliqua un soupçon de rouge sur ses lèvres et, ignorant la boule qui gonflait dans sa gorge à la simple pensée de pénétrer dans la forêt de Sherdale, mit les voiles.

Si la fée de la lune aimait la forêt par-dessus tout, elle n’y mettait que plus rarement les pieds dernièrement, et toujours en restant sur les sentiers tracés. Il lui fallait faire autrement pour aller jusqu’au lieu de rendez-vous. L’endroit où elle et Emerson avaient pris l’habitude de se retrouver des années plus tôt se trouvait au cœur de la forêt. Ils avaient mis un point d’orgue à trouver un lieu discret, à l’abri des regards, un lieu qu’on ne pouvait trouver si on se contentait de suivre les sentiers tracés. Après l’accident, alors qu’ils commençaient tout juste à s’éloigner l’un de l’autre, Mabel s’y était rendu à de nombreuses reprises, seule. Il lui avait fallu du temps pour que l’habitude ne s’estompe. Pour autant, Mabel n’avait pas oublié comment se rendre sous le grand saule pleureur qui bordait la rivière. Elle la longea un long moment, passant de rocher en rocher avec moins d’agilité que des années plus tôt mais en évitant malgré tout de finir dans l’eau les quatre fers en l’air. Lorsque la pluie s’insinua jusque sous les épais feuillages de Sherdale, Mabel remonta sa capuche sur ses longs cheveux roux sans interrompre son cheminement. De temps en temps elle s’arrêtait, l’oreille tendue, comme pour s’assurer qu’elle était bien seule. La fae n’entendait aucun pas, aucun craquement de branche - c’était comme si la forêt était déserte et silencieuse. Mabel ne savait pas si cela lui plaisait ou si l’idée l’effrayait. Secouant la tête, elle se remit en marche.

Le saule pleureur était toujours là, des années plus tard. C’était comme si rien n’avait changé, songea Mabel, la gorge vaguement serrée. Elle s’approcha en silence, se glissa sous les feuilles qui tombaient dans l’eau à présent. L’arbre avait poussé. La fae s’installa précautionneusement sur le long rocher, les pieds dans le vide juste au-dessus de l’eau. Elle y glissa une main, frissonna. “Glaciale,” soupira-t-elle. La saison des têtes piquées dans l’eau n’était pas encore là. Pour l’heure, elle tâcha d’ignorer le stress qui montait - elle n’avait pas vu Emerson seul à seule, dans ce genre de conditions, depuis … - et s’allongea sur la roche, les yeux fermés. Lorsque celui qui avait été son compagnon d’aventure arriverait, elle l’entendrait venir de loin.

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Emerson Moore
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Emerson avait passé les vingt dernières minutes de sa journée de boulot à jeter des coups d’œil en direction de l’horloge et plus la grande aiguille approchait de l’heure pile, plus le temps semblait s’étirer, comme pour ennuyer le jeune homme. À l’évidence, il aurait préféré passer sa journée ailleurs, à faire autre chose que servir les clients d’un sourire qui tirait vers le rictus, mais il lui semblait lointain, le temps où ses amis et lui séchaient les cours pour fêter leurs anniversaires comme ils l’entendaient – désormais, il fallait endurer les responsabilités quotidiennes, compter sur les autres pour rattraper le coup le soir. 
Ceux qui restaient, du moins.
Ceux qui n’avaient pas fui, ceux qui n’évitaient pas sa compagnie – autant dire que la liste se réduisait inévitablement.
Heureusement qu’il y avait @Mabel Parker .
En recevant le message de la jeune femme, en cours d’après-midi, Emerson n’avait pu réprimer un sourire attendri, le cœur teinté du sentiment d’être un imposteur, un profiteur, qui ne méritait pas l’attention de sa jeune compagne de la Lune – de celle à qui il serait déjà uni s’il avait suivi les plans de leurs familles respectives. Malgré sa culpabilité, il avait pourtant à peine hésité avant de lui suggérer qu’ils se retrouvent à leur endroit.
Pourquoi là et pas n’importe où à Dupree ? Emerson n’en était pas certain. Pour échapper au risque de tomber sur l’un des autres ? Sur Zeph, sur Harper ? Pour retrouver l’illusion de l’insouciance de leur adolescence ? Ou y avait-il quelque obscure raison inconsciente sur laquelle il n’avait aucune intention de se pencher ? 
Au moment où l’heure pile arriva enfin, toute réflexion s’envola de l’esprit d’Emerson qui se débarrassa de sa veste d’uniforme, glissa une part de tarte aux fruits et une de gâteau au chocolat dans une boite à emporter et s’éclipsa par la porte de derrière, laissant le soin aux autres de fermer – privilège de birthday boy. Il fallait qu’il se mette en route rapidement s’il voulait arriver au saule à l’heure et n’avait donc pas le temps de passer à l’appartement avant d’y aller. 
Les gouttes commencèrent à tomber alors que la jeune Fae guérisseuse quittait le sentier pour se faufiler sous le couvert des arbres. Elles tombèrent en perles fraiches, constellèrent les mèches sombres du jeune homme, sans que cela le pousse à se couvrir la tête.  Il frissonna lorsqu’elles s’insinuèrent sous son col mais il se borna à un geste de la main pour s’essuyer le cou. Il savait qu’ils seraient à l’abri, sous l’épais feuillage de leur arbre secret, et il se demanda brièvement à quand remontait sa dernière visite. Trop loin, visiblement, pour qu’il s’en souvienne, ce qui raviva la brûlure de sa faute – ses fautes. Combien en portait-il sur les épaules ? Entre l’absence de Lewis, sa distance avec Mabel, son dérapage avec Harper ? Au moment où les doutes lui donnaient envie de faire demi-tour, d’envoyer un message avec un prétexte bidon, Emerson arriva en vue de l’arbre. Il était trop tard pour se défiler, cette fois, et il réprima un soupir en comblant les derniers mètres, marchant prudemment sur les pierres rendues glissantes par l’averse.
— Mae ? lança-t-il avant de réprimer un juron lorsqu’il dérapa et se retrouva avec un pied dans l’eau. 
Mae. Bel. Les surnoms qui remontaient à l’enfance, qu’il avait toujours associés à celle qui avait été son amie, puis sa petite amie, avant de se perdre dans cet étrange territoire où elle n’était plus vraiment ni l’une ni l’autre, car comment étaient-ils censés recadrer leur relation quand celle-ci était si ancienne, quand ils étaient si étroitement liés ? 
Emerson repoussa les branches tombantes et trouva la jolie rousse allongée sur un rocher et, à nouveau, il éprouva ce mélange de mélancolie, de tendresse et de culpabilité, qu’elle était la seule à convoquer chez lui.
— Tu dors ? souffla-t-il assez fort pour être entendu d’elle, comme il l’avait fait tant de fois auparavant, lors de leurs soirées pyjamas. 
Il s’installa prudemment près du tronc et posa la boite entre ses jambes, ouvrant le couvercle pour laisser apparaitre les deux parts de dessert. Il chercha ensuite ses cigarettes, son briquet, par réflexe, alors qu’il adressait un sourire indéchiffrable à Mabel :
— Tu as retrouvé le chemin facilement ? Je te laisse choisir la part que tu veux.
En réalité, à force de respirer l’air sucré du Little Delight’s  Café, il en avait un peu perdu le goût pour les pâtisseries mais qu’aurait été un anniversaire sans gâteau ? Il fallait par ailleurs récompenser le périple que représentait le trajet jusqu’à leur cachette secrète. Quelle que soit l’excuse, c’était également une sorte d’offrande qu’il faisait à son ancienne petite amie : pour atténuer l’étrangeté de leur histoire, de ce lieu de rendez-vous.
Une trêve, alors qu’ils n’étaient même pas en guerre. 
Il aurait été bien incapable de deviner la façon dont Mabel percevrait ces retrouvailles et peut-être était-ce ce qu’il guettait dans son regard, alors qu’il la fixait, glissant une cigarette entre ses lèvres, jouant avec la molette de son briquet.

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Allongée sur le rocher, Mabel l’entendit venir de loin. Ce fut d’abord un pas léger au loin, qui traversait la forêt. Un bruit comme un autre mais qu’elle aurait reconnu entre mille - et ça lui faisait mal de l’admettre. Plus les pas approchaient, plus la fae était à même de définir la distance de l’individu qui approchait, le rythme auquel il marchait … pouvoir connaître ce genre de précisions lui avait déjà servi, par le passé. Une fois, tout particulièrement. Mabel ferma plus étroitement les yeux à se souvenir, avant de rire un temps quand un plouf retentissant se fit entendre. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand Emerson se matérialisa. La fae ouvrit paresseusement un oeil. “Dormir ? Avec le boucan que tu fais en marchant ?” Mais sa voix était douce et, pour bien marquer qu’elle ne faisait que le taquiner, Mabel accompagna ses paroles d’un clin d’oeil. Elle ne faisait qu’allusion à son don, après tout.

Elle prit le temps de l’observer à la dérobé pendant qu’il s’installait. Son regard s’attarda sur les traits de son visage alors qu’elle tâchait de déterminer son humeur. Quelques années plus tôt, Mabel pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert - de toute évidence, c’était terminé. Le constater lui arracha un bref soupir. Mais après tout, ce n’était pas une surprise. Ils s’étaient éloignés voilà déjà belle lurette, après qu’une autre balade en forêt se soit mal terminée … Restait à espérer que celle-ci se passerait mieux. La jeune femme se redressa, forçant le sourire à rester bien en place sur son visage comme si cela pouvait lui assurer que tout irait bien. Sans se départir de son sourire, elle avisa les gâteaux. “Hin ! Tu nous as apporté quelques douceurs … très bonne idée,” glissa-t-elle avant de déposer sur les genoux du jeune homme un paquet qu’elle avait prit soin d’enrubaner avec soin. “J’ai un petit quelque chose pour toi aussi. Joyeux anniversaire, Em.” Quelques années plus tôt, elle aurait glissé un baiser sur sa joue. Cette fois-ci, Mabel se contenta d’un sourire incertain, un peu tendre, franchement hésitant. Ce cadeau n’était pas grand chose, pas très personnel. Elle savait d’expérience qu’Emerson oubliait régulièrement de renouveler sa grade robe, elle l’y aidait simplement avec deux tee shirts qui lui avait plu et qui, elle l’espérait, plairaient également à son … à défaut d’y voir plus clair sur leur relation actuelle, Mabel opta pour le terme de camarade. Elle avait également glissé dans le paquet l’un de ses romans préférés. Le premier tome d’A la croisées des mondes était un classique, sans doute plus destiné aux enfants et ados qu’aux jeunes adultes qu’ils étaient, mais Mabel n’aimait pas mettre les livres et les lecteurs dans des cases. Un brin nerveuse tout à coup, elle se gratta la nuque. “Ce n’est pas … pas grand chose. J’espère que ça te plaira,” souffla-t-elle avant de loucher sur les gâteaux. “On partage ? A moins que tu ai une préférence … j’adore les deux.” Et, très vite avant de changer d’avis, elle ajouta quelques mots. “Je suis content de te revoir.

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Il n’alluma pas immédiatement sa cigarette, il pinça son extrémité entre ses lèvres puis l’ôta pour la faire distraitement rouler entre son pouce et son index. L’odeur gâcherait la dégustation des gâteaux, il le savait, même s’il avait également conscience que tirer quelques bouffées lui aurait peut-être permis d’apaiser le sentiment qui lui étreignait le coeur dès qu’il laissait  @Mabel Parker  effleurer son esprit, sentiment exacerbé maintenant qu’ils étaient en tête-à-tête et qu’il se laissait absorber dans la contemplation de sa beauté innocente et familière. Il avait toujours aimé le bleu intense de ses yeux, le roux flamboyant de sa chevelure et la finesse élégante de ses lèvres et avait toujours songé que Mabel était une source de couleurs et de contrastes alors qu’il se trouvait plutôt quelconque, optant pour le camouflage de vêtements passe-partout. Adolescent, il n’avait pas remis en question leur couple, avait accepté l’avenir qu’on leur avait dessiné, avait éprouvé une certaine fierté à enlacer sa petite amie; désormais, il contemplait leurs différences et se disait qu’ils s’étaient sans doute tous les deux fourvoyés, qu’ils s’étaient laissés aveugler par un ordre établi. S’il n’y avait pas eu cette promesse entre leurs familles, se seraient-ils épris d’autres personnes ? Seraient-ils restés de simples amis ? C’était ce type de considérations qui avaient éloigné Emerson après l’accident avec l’humain. L’événement avait fragilisé toutes ces certitudes dans lesquelles il était engoncé, une fissure était apparue mais ce n’était pas l’obscurité qui s’y était faufilée. À la place, une nouvelle lumière semblait avoir été jetée sur leurs relations à tous·tes et l’illusion s’était délitée, les éparpillant aux quatre vents. Pourtant, quand il la regardait, il devinait le sursaut de son coeur, l’élan qu’il cherchait à donner, signe que même s’ils avaient été prisonniers d’attentes qui les dépassaient, il y avait tout de même eu quelque chose de vrai entre eux, non ? Cette tendresse taquine qui coulait des lèvres de Mabel ne pouvait pas avoir été inventée, n’est-ce pas ?
— Je ne suis pas celui qui a hérité du pied léger, répliqua-t-il en haussant les épaules,  esquissant un sourire quelque peu narquois, faisant évidemment référence à @Zephyros Blake.
La raideur de ses lèvres s’atténua, attendrie par l’enthousiasme de Mabel, puis se figea quand elle déposa un paquet sur ses genoux.
— Merci, tu n’aurais pas dû…
Simple politesse ou embarras ? Emerson songea qu’il ne méritait pas la douceur de son ex petite amie. Il décocha un regard à la jeune femme, lui offrit un sourire qui semblait ne pas savoir se décider entre excuse et gratitude, et entreprit d’ouvrir l’emballage après avoir glissé la cigarette derrière son oreille. Il découvrit deux t-shirt et émit un gloussement, les dépliant l’un après l’autre devant lui pour les admirer.
— C’est parfait, je suis rhabillé pour l’année, plaisanta-t-il en baissant les bras pour regarder la jeune femme, une vague de soulagement l’envahissant à l’idée qu’ils aient pu rester en bons termes malgré la dégradation de leur relation.
Sans attendre, il ôta sa veste, puis le t-shirt qu’il avait porté toute la journée au boulot, et le troqua contre l’un des nouveaux. La fraicheur de l’air le fit frissonner mais la texture du vêtement propre sur son dos lui fit du bien et il lissa le tissu sur son torse avant d’ajouter :
— Ah, je me sens bien mieux, comme ça.
Il découvrit alors l’objet qu’il avait deviné dans le paquet et retourna le roman pour en lire le titre.
— Les Royaumes du Nord, lut-il à voix haute. Est-ce que c’est encore un roman écrit par une Fae ?
Mabel comprendrait-elle l’allusion à une discussion qu’ils avaient eue quelques années auparavant, quand ils avaient décidé que certains auteurs  de Fantasy devaient être des Faes — les descriptions magiques étant bien trop précises pour émaner de l’imagination humaine, Emerson en était certain. Il avait été catégorique : Robin Hobb devait forcément faire partie de leur communauté. Quant à savoir à quelle Maison elle appartenait, cela restait un sujet de débat.
— Non, non, on peut partager. Je n’ai pas pris de quoi les couper, par contre. Vas-y, mange ce que tu as envie, je terminerai le reste.
Il poussa la boite vers elle et alors qu’elle lui déclarait être contente de le revoir, Emerson lui sourit plus sincèrement qu’il ne l’avait fait ces derniers mois :
— Moi aussi, Bel. Ça m’avait manqué, nos moments à deux. Je suis désolé, j’ai été plutôt naze comme petit ami et comme pote, hein ?
Emerson ne cherchait nullement à s’apitoyer sur son sort ou à la pousser à le contredire. Il s’agissait plutôt d’une tentative de détendre l’atmosphère alors que l’image d’@Atticus Severide remontant la rue près du Little Delights Café lui revenait en mémoire. Il se mordit la lèvre et dévisagea Mabel, se demandant s’il valait mieux éviter le sujet ou au contraire mettre les deux pieds dans le plat.
Le retour du jeune homme à l’origine de l’éclatement de leur groupe d’amis changeait-il quelque chose ?
— Au fait… je ne sais pas si tu l’as croisé en ville… l’humain…
Le jeune guérisseur se mordit l’intérieur de la joue, ne se rendit pas compte que sa jambe avait commencé à tressauter nerveusement, ni que son pouce s’était remis à tripoter le briquet.
— Il avait l’air d’aller bien…
L’accident était devenu un sujet tabou entre eux tous·tes, tout comme iels évitaient d’évoquer Lewis. À croire que glisser les souvenirs sous le tapis allait les préserver d’en porter le fardeau, que le gouffre béant qui les séparait allait se résorber tout seul s’iels enterraient à tout jamais leur secret.
Mais en vérité, n’était-ce pas le secret qui avait enterré leur amitié, enseveli leur couple ?
Emerson se pinça les lèvres, guetta la réaction de Mabel et conclut, penaud :
— Je suis désolé, je ne sais pas pourquoi je te dis cela. Ce n’est pas comme si ça changeait quoi que ce soit à ce qu’il s’est passé…

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Le sourire de la jeune fae était plus fragile qu’elle ne l’aurait voulu. La faute à cette relation qui s’était distendue et dont elle ne savait que penser, à la distance qui s’était installée, au fil des ans, entre elle et Emerson et qui lui avait fait sans doute plus de mal qu’elle ne voulait bien l’admettre. Pudique là où elle ne l’avait jamais été avec son ancien ami, son ancien amoureux, elle détourna les yeux lorsqu’il se changea devant elle, avant de rediriger son regard sur le tee shirt qu’il venait de passer. La rouquine hocha la tête, satisfaite de voir que son cadeau faisait son petit effet – et qu’elle ne s’était pas trompée de taille. « Ravie que ça te plaise, » souffla-t-elle doucement, avant de se concentrer sur l’ouvrage qu’Emerson venait d’attraper.

La question lui tira un sourire amusé. Elle était ravie de constater que ce genre de souvenir était encore présent et qu’ils n’avaient finalement pas tout laissé derrière eux. Il existait encore quelque chose et le passé n’avait pas disparu du jour au lendemain. Un instant, Mabel songea que, peut-être, ce qu’ils avaient partagé pourrait être ravivé avant d’étouffer un bref soupir. Il était trop tôt pour y penser, bien trop tôt. La fae relava la tête et, bien vite, la passion qui l’animait lorsqu’il s’agissait des romans qu’elle aimait tant refit surface. Ce serait bien plus pertinent que tous les souvenirs, les regrets et autres pensées tournées vers le passé qu’elle pouvait avoir. « C’est une bonne question. » Elle-même ne se l’était pas posée, trop accaparée par sa lecture lorsqu’elle s’était plongée dans la merveilleuse saga des Royaumes du Nord. « Mais c’est possible. L’imaginaire développé est loin de celui des humais mais il s’ancre aussi parfaitement dans leur monde. Et le moindre aspect fantastique ne ressemble à rien de ce que j’ai pu lire avant. » Est-ce qu’un humain aurait pu écrire sur cette fenêtre qui s’ouvrait sur un autre monde ? Elle n’en savait trop rien. « C’est possible. Je le relierai en y faisant plus attention … Tu me dira ce que tu en aura pensé ? » Et elle attrapa le morceau de gâteau au chocolat, s’installa plus confortablement pour simplement profiter de leurs retrouvailles. Les excuses d’Emerson lui tirèrent un bref sourire. « Ca m’avait manqué aussi. » Après tout, quelque fut leur relation, ils avaient été proches, c’était un fait indéniable. « Tu n’as pas à t’excuser. On a tous réagi comme on a pu après … tu sais. J’aurai pu faire mieux aussi. » Des années plus tôt, après l’incident, Mabel s’était elle aussi laissée aller un temps, avant de se renfermer comme une huître en voyant que le groupe se dissociait et qu’Emerson s’éloignait lentement mais surement. Elle haussa les épaules avant de croquer un nouveau morceau de gâteau. Ce dernier lui resta toutefois en travers de la gorge, et elle reposa le gâteau d’une main tremblante. L’humain était en ville ?

Mabel y avait longuement songé. Le reverrait-elle un jour ? Le reconnaîtrait-elle ? Qu’était-il advenu de lui ? Pour ne pas se monter la tête seule et s’imaginer mille et un scénario tous pire les uns que les autres, Mabel avait coupé court à ses pensées obsédantes pour se plonger dans la lecture. Sa passion pour les livres était d’ailleurs née comme ça. Mais tout à coup, avec cette révélation, Mabel avait la désagréable sensation d’être arrachée à cette rêverie qu’elle avait eue sur les Royaumes du Nord un instant plus tôt. La fae remonta ses genoux contre sa poitrine, enroula autour ses bras tremblants. « … l’humain ? Tu es sûr ? » La question n’attendait aucune réponse, et elle secoua la tête. « Non, non, tu fais bien, tu … » Un temps elle se mordit la lèvre, serra fort les dents pour les empêcher de claquer les unes contre les autres. Bien vite, elle accrocha le regard d’Emerson du sien. « Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on … on devrait s’excuser, tu crois ? Enfin si c’est un humain … » Mabel ne termina pas sa phrase. Si c’était un humain, ils ne pouvaient finalement pas lui dire grand-chose. « Tu en as parlé aux autres ? … tu as de leurs nouvelles ? »

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Il arrivait bien sûr à Emerson de se perdre en conjectures, imaginant ce que seraient devenues leurs vies s’il n’y avait pas eu l’infortuné incident avec le jeune humain, mais cela ne survenait que lorsqu’il se laissait envahir par la nostalgie, généralement lorsque l’ennui prenait le pas sur ses pensées ou qu’un détail remontait à la surface, ravivant sa mémoire. Le reste du temps, il s’efforçait de songer le moins possible à l’événement en lui-même et à ce qui en avait découlé. Il noyait alors l’élan mélancolique en fumant un joint ou en se vissant un casque sur les oreilles. Autrefois, il aurait pu tenter l’échappatoire de l’alcool mais c’était précisément leur ivresse qui avait exacerbé leur insouciance, diminué leur attention et provoqué le drame. S’iels avaient été plus prudents, moins irresponsables, iels auraient repéré @Atticus Severide, iels n’auraient pas eu à user de leurs dispositions pour le maitriser, lui faire oublier ce qu’il avait peut-être vu. Car là était bien le problème : iels ignoraient à quoi l’adolescent avait assisté, si ça se trouvait, iels avaient agi pour rien… mais Emerson en doutait. Mabel n’avait pas perçu sa présence, il fallait donc que l’intrus se soit approché en catimini, non ? N’avait-il pas pris la fuite lorsqu’iels s’étaient tu et avaient tourné leur attention vers les ténèbres environnantes ? Mais six ans plus tard, Emerson ne gardait qu’un souvenir confus de la panique qui les avait électrisé.es, seul le résultat persistait, lui brûlant la rétine : le corps inanimé, le sang qui s’écoulait en rigoles sombres. L’horreur qui écarquillait les yeux de Lewis, la colère qui animait ceux de Forrest, les gestes pragmatiques de Harper. Iels n’avaient pas réfléchi, n’avaient pensé qu’à un moyen de dissimuler leurs bêtises. Peut-être, s’il avait eu plus de temps pour guérir les blessures d’Atticus…
Alors qu’il abordait le sujet de la présence du jeune homme en ville, Emerson dévisageait Mabel, guettait ses réactions, les émotions qui affleureraient, qui froisseraient ses lèvres roses ou terniraient son regard azur. Fallait-il donc qu’il gâche toujours tout ? Il aurait mieux valu qu’il s’en tienne à la littérature et les probabilités que les auteurices soient des Faes, un terrain neutre, propice à la complicité et aux plaisanteries.
— Je sais déjà que je vais adorer, assura-t-il, connaissant les goûts irréprochables de Mabel en la matière. Je vais l’annoter dans tous les sens.
Elle était aussi douée pour choisir ses lectures que pour habiller son ex-petit ami et Emerson rangea le livre à l’abri de l’humidité, dans son sac à dos, tandis que @Mabel Parker s’octroyait une part de gâteau.
Le jeune homme se mordit la lèvre et songea que leur amitié et leur couple avaient finalement dû être bien fragiles pour se défaire face à la première difficulté venue. Certes, celle-ci n’était pas des moindres, vu l’importance que les Faes accordaient au secret de leur existence, mais tout de même, n’auraient-iels pas dû se serrer les coudes, se contenter de surveiller l’humain jusqu’à être sûr.es qu’iels avaient évité le pire ? Lewis avait quitté Dupree, ç’avait été le premier contrecoup qui avait fait vaciller la solidité de leur amitié, Forrest était parti en vrille et Zephyros les avaient renié — ou du moins c’était comme cela qu’Emerson avait perçu sa retraite. Lui-même n’avait pas été un modèle : il s’était enfermé dans sa tête, n’avait pas voulu se confier à Mabel. S’il l’avait fait, leur couple aurait-il survécu ? Mabel aurait-elle supporté ses remises en question ? Ne l’aurait-il pas encore davantage blessée s’il lui avait exposé ses doutes sur la sincérité de leurs sentiments ?
Mabel se recroquevilla sur elle-même et Emerson regretta d’avoir été si maladroit. Il était trop tard pour revenir sur ses paroles, toutefois. Il acquiesça doucement lorsqu’elle lui demanda s’il était sûr.
— Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on… on devrait s’excuser, tu crois ? Enfin, si c’est un humain…
Il n’était jamais venu à l’esprit d’Emerson de présenter ses excuses à Atticus, tout simplement parce que son instinct lui avait dicté de se tenir à l’écart de celui-ci, de l’observer, de s’assurer qu’il ne tressaillait pas à sa vue, ce qui indiquerait qu’il ne gardait aucun souvenir de sa rencontre avec la petite bande de faes.
— Je ne crois pas qu’on devrait l’approcher, répondit Emerson, prudent. Peut-être juste le surveiller un peu, au cas où…
Emerson récupéra sa cigarette derrière son oreille et la glissa entre ses lèvres pour l’allumer, espérant atténuer la nervosité qu’il sentait croitre en lui.
— Tu en as parlé aux autres ? Tu as de leurs nouvelles ?
Le jeune homme expira sa première bouffée vers le haut pour épargner Mabel et rangea son briquet. Il secoua la tête, haussa vaguement une épaule :
— J’ai laissé un message à Lewis mais il ne m’a pas recontacté, avoua-t-il, embarrassé d’avoir songé à appeler le disparu avant même d’avertir les autres.
Au fond, il avait espéré que la nouvelle le ferait sortir du néant où il avait disparu, mais peut-être avait-ce eu l’effet inverse, peut-être que Lewis allait encore moins revenir s’il savait que leur victime était de retour en ville.
— Je ne l’ai pas encore dit aux autres. Je devrai m’assurer que Forrest ne fasse rien d’irrationnel. Depuis qu’il n’a plus sa disposition, il est encore plus imprévisible. Peut-être que tu pourrais le dire à Harper ? Et Zeph (@Zephyros Blake), well… Je ne sais pas si ça vaut la peine de le prévenir, il a été plutôt clair, il ne veut plus rien avoir à faire avec nous.
Ses lèvres s’arquèrent légèrement en un sourire cynique — so much for friendship, right ? — et il tira une nouvelle fois à sa cigarette, laissant s’écouler quelques secondes de silence.
— Je pense que si on avait de quoi s’inquiéter, on aurait déjà senti le vent tourner. Et comme je te l’ai dit, il avait l’air d’aller bien.
Cherchait-il à rassurer Mabel ou lui-même ? Il se fondait uniquement sur les quelques minutes où il avait entraperçu le revenant. Si le jeune homme avait souffert de sa rencontre infortunée, cela sauterait aux yeux, Emerson voulait s’en convaincre.
— Je voulais juste que tu ne paniques pas si tu le croisais par hasard en ville. Parce que ça, ça aurait de quoi attirer l’attention…
La jeune Fae de la Lune esquissa un sourire, dans l’espoir que Mabel comprenne que son ironie n’était qu’une piètre tentative de plaisanterie pour détendre l’atmosphère.
Ce qui était sens doute raté.

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D'une main plus tremblante que jamais, Mabel repoussa ce qui restait du gâteau au chocolat. Pendant des années, elle avait pris sur elle pour oublier ce qui s'était passé cette nuit là, pour laisser derrière elle les rires et les cris dans les bois, l’inattention dont elle avait fait preuve. Elle avait oublié du mieux qu'elle pouvait la façon puérile dont ils avaient fait usage de leurs dispositions, sans se préoccuper de qui pouvait les observer, de loin, de qui pouvait découvrir tout ce qu'il y avait à savoir des mystères de Dupree … Elle avait fait le tri, aussi bien qu'elle le pouvait, parmi les images de cette journée-là. Les images vertes et terre de la forêt étaient acceptables ; elle avait gardé en mémoire de sourire d'Emerson et les rires de ses amis. Tout ce qui pouvait être rouge ou immobile avait été relégué au second, voir au troisième plan. Mabel avait fermé les yeux sur le sang, sur le corps inanimé de l'humain, sur la peur qui l'avait étreinte ce jour-là et qui revenait à vive allure dès que ses pensées s'évadaient et, parfois, revenaient en arrière pour la ramener à ses cauchemars qu'elle voulait à tout prix oublier. Pas vraiment consciente de son souffle qui se faisait court, de son regard fixe qui cherchait, quelque part derrière Emerson, un point de repère qu'elle pourrait fixer pour l'ancrer dans le moment présent, Mabel ramena ses genoux contre sa poitrine, enroula ses bras autour de ses genoux. Machinalement, elle hocha la tête lorsqu'Emerson souligna qu'il fallait sans doute mieux l'éviter … oui, voilà, décida-t-elle. Elle allait se concentrer sur la voix de son ami, sur son visage. Mabel cilla, ramena son attention sur les traits d'Emerson. Sa présence, sa voix calme, avaient un petit quelque chose de rassurant, et elle hocha la tête une nouvelle fois. « ... le surveiller un peu, de loin. Tu as raison. Au cas où il faut mieux … Oui, faire preuve de discrétion. » Mabel hocha la tête une fois de plus. Tout doucement, pour mieux faire reculer l'angoisse qu'elle sentait monter dans sa poitrine, elle ferma les yeux et souffla doucement, expirant l'air au travers de sa bouche entrouverte.

Naturellement, songea-t-elle, mal à l'aise après avoir repris ses esprits, ce n'était pas l'attitude la plus à même de séduire quiconque. Elle rougit vaguement, secoua la tête. « Excuse-moi. Ce jour-là me met toujours dans cet état, » souffla-t-elle doucement, avant de rassembler ses pensées. Bien. Alors. « ... Oh. On a donc … perdu Lewis ? » Un bref soupir lui échappa. Mabel avait perdu plusieurs de ses anciens amis et elle le savait depuis belle lurette. Mais savoir que Lewis, même dans ce genre de situation, ne voulait pas donner signe de vie lui mettait un coup. Elle soupira avant de reprendre. « J'en parlerai à Harper, bien sur … et je pense qu'il faut qu'on revoit Zephyros. C'est trop énorme pour ne rien lui dire, même si … même si lui non plus n'a plus envie de nous parler. » Un fond d'amertume vint ponctuer ses propos et elle soupira. Elle ne pouvait pas demander à quel moment les choses avaient mal tournées – ils le savaient tous deux, ils le savaient très bien étant donné qu'ils venaient de remettre sur le tapis cette journée ou tout avait volé en éclat. Mabel préféra donc se concentrer sur les paroles d'Emerson, pleines de véracité. « Tu as raison. Si ça devait sentir le roussit, on serait déjà au courant. Foutue journée à la con, » soupira-t-elle. Sans même y songer, elle croqua un nouveau morceau de gâteau, comme pour reprendre des forces. Le bout de fraise qui se coinça un temps entre ses dents lui laissa malgré tout un goût amer dans la bouche – à moins que ce ne furent les paroles d'Emerson ? Doucement, elle se tourna vers lui. Mabel savait bien, au fond, qu'il ne faisait que plaisanter. Mais ils s'étaient tellement éloignés l'un de l'autre, ces dernières années … Emerson avait mit une distance colossale entre eux deux, une distance qui l'avait longtemps faite souffrir et qui la faisait aujourd'hui encore se sentir bien seule. Un temps elle baissa la tête, resta silencieuse. Son regard se perdit un temps sur les eaux agités de la rivière. « Est-ce pour cela que tu t'es éloigné ? Parce que je panique facilement, ou parce que tu trouves que j'attire trop l'attention ? »

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Emerson aurait voulu pouvoir effacer l’inquiétude des traits de @Mabel Parker. Lisser la peau douce de son front pour faire disparaitre le pli soucieux qui le barrait, effleurer le coin de ses lèvres pour y dessiner un sourire, lui assurer d’un regard que tout irait bien. Il ne pouvait pourtant rien promettre et là où autrefois il lui aurait serré la main, passé un bras autour des épaules, rapprochée de lui d’une légère pression, il gardait à présent ses distances, mal à l’aise. À les voir assis de la sorte, il était difficile de croire qu’iels avaient formé un couple complice durant toute leur adolescence, et Emerson contempla la jeune femme en se demandant si les mêmes pensées lui traversaient parfois l’esprit. Il n’avait toutefois aucune intention de l’interroger, ni d’aborder ce sujet délicat. Lâche, il préférait se cantonner à cette conversation prudente, maladroite, incertain de la tournure que prendrait la discussion si elle déviait sur Mabel et lui. À la place, il étouffa un soupir lorsqu’elle repoussa la part de gâteau et se mordit la lèvre inférieure.
S’iels avaient su, ce soir-là, que ce serait le dernier qu’iels passaient tout·es ensemble, que l’accident fissurerait l’armure fragile de leur amitié, et que peu à peu iels se disperseraient aux quatre vents… Mais iels n’avaient jamais vraiment reparlé de l’événement, le laissant les ronger, les éloigner, les anéantir. Les réduire à ces étrangers gênés par la présence de l’autre et surtout par le poids du silence.
Quels souvenirs Mabel gardait-elle de leur rencontre avec Atticus ? Y songeait-elle souvent ou s’efforçait-elle, comme lui, de les chasser dès qu’ils cherchaient à s’extraire de l’oubli ? Emerson la contempla d’un air absent, revoyant les flammes qui dansaient dans ses yeux quand leurs regards se croisaient, le sourire qui lui chatouillait les lèvres, le clin d’oeil qu’il lui adressait avant de porter le goulot de la bouteille de bière à ses lèvres. Il visita sa mémoire, chercha les visages de ses ami·es, leur répartition autour du feu de camp clandestin. Il eut presque la sensation d’entendre leurs rires se heurter aux ténèbres environnantes. Perdu dans ses pensées, Emerson mit quelques longues secondes à déceler le trouble de Mabel, son regard distant, ce fut sa silhouette recroquevillée qui le ramena à la réalité, et son acquiescement timide qui lui fit regretter d’avoir parlé de l’humain.
— Excuse-moi. Ce jour-là me met toujours dans cet état.
Emerson ne répondit pas, se borna à un sourire triste, un hochement de la tête, un vague haussement d’épaules. S’il était vrai qu’Atticus était sans doute le plus à plaindre dans l’histoire, l’incident avait laissé des traces sur chacun d’eux, les forçant à réagir instinctivement pour se préserver. Pour certains, ç’avait été la fuite, pour d’autres la colère. Il y avait aussi eu le repli et la peur. Le seul dénominateur commun, c’était qu’iels s’étaient tous·tes isolé·es au lieu de se soutenir, de rester soudé·es.
— Je ne désespère pas de le voir revenir. La seule chose qui me rassure, c’est que la ligne n’a jamais été déconnectée. Je ne sais pas ce que je ferais si une voix électronique m’annonçait que le numéro n’est plus en service.
Le sentirait-il s’il était arrivé quelque chose à son cousin ? Ils n’appartenaient pas au même Cluster. Les membres de celui de Lewis seraient-iels capables de sentir s’il était blessé ? Ou pire ? Ou la distance que Lewis leur avait imposée les empêchait-elle de le sentir tout court ? Emerson n’était pas sûr de vouloir connaitre les réponses à ces questions.
— J’en parlerai à Harper, bien sûr… et je pense qu’il faut qu’on revoit Zephyros…
Le jeune guérisseur ne put s’empêcher de grimacer à cette idée, se refrénant de secouer la tête, buté. Il n’avait aucune envie d’approcher la demi-Fae qui les avait renié·es. Il savait que c’était juste son ego froissé qui parlait, aussi s’abstint-il de contredire son ex-petite amie, se contentant de fixer l’extrémité rougeoyante de sa cigarette, qu’il faisait tourner entre son index et son pouce.
— Est-ce pour cela que tu t’es éloigné ? Parce que je panique facilement, ou parce que tu trouves que j’attire trop l’attention.
Un frisson lui glissa le long de l’échine, tandis que son sang se glaçait. Emerson posa les yeux sur Mabel, la gorge nouée, le ventre serré, le coeur dans un étau. Ses lèvres restèrent hermétiquement closes pendant plusieurs secondes tandis qu’il passait en revue ses options, les réponses qu’il pouvait (ou pas) offrir. Il déglutit et tira nerveusement sur sa cigarette, comme si s’empoisonner les poumons allait le sauver.
— Bien sûr que non, Mae. Ce n’était pas toi le problème, c’était moi, déclara-t-il finalement, avec la désagréable impression que sa langue était un bout de carton sec et encombrant. On a tous réagi chacun à notre manière. Je me suis mis à tout remettre en perspective, à douter de tout. De notre amitié qui n’a pas tenu le coup…
De notre couple, qui ne tenait peut-être pas la route. Il se tut, n’osant pas poursuivre, mais peut-être le silence serait-il éloquent. Il se mordit l’intérieur de la joue, les yeux rivés à sa cigarette, incapable de regarder Mabel.
— Peut-être qu’on avait besoin de s’éloigner. Qu’on dépendait tous trop des autres. On a été forcé de grandir, de découvrir qui on était sans les autres. Peut-être que c’était trop beau pour durer. Peut-être que ça a juste précipité quelque chose qui devait arriver tôt ou tard. Je ne sais pas. Ça tournait en boucle dans ma tête et je n’arrivais pas à t’en parler. Je ne voulais pas te blesser. Tu le sais, ça, n’est-ce pas ?
Il trouva enfin le courage de guetter son regard, prêt à affronter les émotions de la jeune femme. Que ce soit le chagrin, la colère ou l’incompréhension, il pouvait y faire face, non ?
Ce ne serait rien à côté de ce qui pesait encore plus lourdement sur son coeur.
La culpabilité de sa trahison.
Serait-il jamais prêt à affronter cette vérité-là ?

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« Bien sûr que non, Mae. Ce n’était pas toi le problème, c’était moi. » Mabel s'essaya à sourire, sans succès. Elle ne croyait pas vraiment à ce genre d'excuses – elle n'y avait jamais vraiment cru et maintenant que sa confiance en elle en avait prit un gros coup, elle y croyait encore un petit peu moins. Tout doucement, elle hocha la tête. Très bien, alors. Ce n'était pas elle, c'était lui. Cela n'expliquait pas grand chose et, un temps, Mabel songea à tourner toute son attention sur le son du vent qui soufflait dans les arbres pour ne plus entendre que cela, pour ne plus écouter que cela. Mais il y avait trop longtemps qu'elle attendait des explications de la part de celui qui avait été son petit ami et qu'elle avait tant aimé – et pour qui elle avait toujours des sentiments. Des sentiments confus, bien différents de ceux qu'ils avaient été des années plus tôt, des sentiments dont elle ne comprenait pas toujours tout. Malgré tout, il lui suffisait de regarder Emerson et de sentir son cœur se gonfler pour comprendre qu'elle ressentait toujours quelque chose pour lui. Quant son ancien amoureux lui souffla qu'il avait commencé, après l'accident, à tout remettre en perspective, elle hocha la tête. Quand il parla de leur amitié toutefois, Mabel grimaça. Elle n'était pas certaine de savoir de quelle amitié il parlait – de celle du groupe ou de la leur, à eux deux ? « ... Je sais que tu ne voulais pas me blesser. Ça je le sais, » souffla-t-elle doucement en hochant la tête, avant de croiser le regard d'Emerson. Du bout des lèvres, elle esquissa un sourire tremblant avant de serrer brièvement la main du jeune homme entre ses doigts. L'instant suivant, sa main reposait sagement à côté de l'autre et déjà, elle se remit à se triturer les doigts comme pour mieux souligner sa nervosité – si toutefois cela était nécessaire. « Je ne parlais pas du groupe ou de notre amitié à tous les six, tu sais … mais de nous deux. » Une nouvelle fois elle esquissa un bref sourire un petit peu pâle, comme pour dire que ce n'était pas grave. Tout cela remontait à si longtemps, maintenant … elle aurait du pouvoir passer à autre chose, à tourner la page, pas vrai ? Pour une raison qui lui échappait, Mabel n'y parvenait pas. « J'avais pensé que je tournerai la page plus vite … je suis désolée, tu sais ? Avec le recul je me rend bien compte que je n'étais pas toujours ... » Mabel prit le temps de peser ses mots.

Pendant longtemps, elle s'était montré des plus capricieuses. Elle n'avait jamais vraiment eu conscience qu'elle n'avait pas toujours été très agréable au quotidien, à réclamer à chaque instant toute l'attention d'Emerson. Fatiguante, sans doute. Avec un haussement d'épaules un petit peu désabusé, elle choisit un autre mot. « ... chiante ? J'aurai sans doute du te laisser un peu plus d'air, » ajouta-t-elle, sans avoir conscience qu'Emerson avait eu assez d'air, à un moment, pour se tenir assez éloigné d'elle. L'instant suivant, elle rebondissait sur ce qu'Emerson avait dit à propos du groupe – ou tout du moins, elle espérait que ses paroles avaient concernés le groupe. « Mais je crois que tu as raison. On avait besoin de grandir, c'est évident. Mais j'aurai préféré que ça se passe autrement … sans accident, et sans avoir à tous s'éloigner. » Sans avoir à couper tous les liens qu'ils avaient réussi à créer, tous les six, mais Mabel était sans doute trop fleur bleue pour espérer que l'accident aurait pu ne rien changer. « Et finalement peut-être que ça aura eut du bon. On a tous changé, forcément … On a tous grandit et personnellement, même si je suis, au moins trois ou quatre fois plus angoissée maintenant qu'avant ... » Elle roula les yeux vers la cime des arbres, comme si cela n'avait pas grande importance alors que ses inquiétudes et son stress occupaient la grande majorité de sa vie depuis quelques années. « ... je suis plutôt contente. Au moins pour la librairie. Et pour mon appartement-enfin ça va pas trop mal, » ajouta-t-elle précipitamment. « J'aimerai juste qu'on arrive à renouer un peu. Nous six, mais aussi nous deux. » Et après avoir ajouté cette précision de taille, elle chercha le regard d'Emerson, espérant sans doute tâcher d'y lire une réponse.

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Je ne voulais pas te blesser. Tu le sais ça, n’est-ce pas ?
Alors pourquoi avait-il cédé à la pulsion ? Pourquoi, de toutes les choses qu’il aurait pu faire pour s’écarter de son chagrin, avait-il choisi de s’y brûler en franchissant une frontière interdite ? Pourquoi, de toutes les personnes avec qui il aurait pu faire cette erreur, il avait choisi leur meilleure amie ? Cette seule pensée comprima le coeur du guérisseur, qui ressentait toujours une douleur vive, celle de l’indignité, lorsqu’il posait les yeux sur la rousse à laquelle il était promis. Et chaque fois que leurs regards se croisaient, Emerson redoutait qu’elle devine le secret qu’il avait cherché à enterrer, toutes ces années. Can she see through me ? Can she feel it ?
Il s’était figuré des centaines de fois la conversation, si elle devait éclater, les déchirer. @Mabel Parker se sentirait-elle trahie ? Le détesterait-elle ? Ou lui adresserait-elle ce frémissement de sourire, comme si cela n’avait plus grande importance, n’étaient-iels pas séparés depuis un trop long moment pour qu’elle s’en soucie encore ? Se sentirait-il blessé si elle n’éprouvait aucune rancune à son égard ? Ou soulagé que tout soit dehors ? Cela détendrait-il l’atmosphère ? Pourraient-iels revenir à leur ancienne complicité sans heurts ? Deviendraient-iels enfin les ami·es qu’iels auraient peut-être dû être depuis le début, si on ne leur avait pas mis en tête qu’iels finiraient ensemble pour perpétuer leur sang lunaire ? Les questions le hantaient, comme des échos lointains auxquels il faisait la sourde oreille. Elles lui égratignaient leur coeur chaque fois qu’il avait le malheur de les laisser approcher trop près et il préférait les chasser aussitôt. Le moins il y pensait, le mieux il le vivait. Mais comment y échapper quand le sujet principal de ses tourments se trouvaient là, à une longueur de bras de lui, les lèvres closes, la moue triste.
Be mad at me, fut-il tenté de lui lâcher. Say I’m a loser, I’m an asshole, I never deserved you in the first place, au lieu de quoi il se contenta de la regarder, attentif, indécis quant à ce qu’il était en droit de ressentir ou non. Il lui rendit la légère pression sur ses doigts, fut tenté de retenir sa main, avant de se borner à son attitude habituelle — la lâcheté.
— Je ne parlais pas du groupe ou de notre amitié à tous les six, tu sais… mais de nous deux.
Le coeur d’Emerson battit un peu plus vite et il tira sur sa cigarette, comme si cela allait l’aider à se calmer.  Il hocha doucement la tête, se mordit l’intérieur de la joue, resta muet quelques secondes de trop.
— J’avais pensé que je tournerais la page plus vite… Je suis désolée, tu sais. Avec le recul…
Emerson pencha la tête, regardant la roche entre ses jambes, puis ferma brièvement les paupières. Il ne voulait pas que la discussion migre vers les reproches ou déterre les dysfonctionnements de leur relation. Iels n’avaient été que des adolescents insouciants, avec les sautes d’humeur et le manque de réflexion que cela impliquait. Elle n’avait pas toujours été facile, jolie princesse à qui l’on ne devait rien refuser, et il avait été inconséquent, pas assez à l’écoute, prompt à la laisser bouder, un sourire railleur aux lèvres. Était-ce une assurance inconsciente que rien ne les séparerait puisqu’iels étaient meant to be ? N’aurait-il pas dû agir différemment aujourd’hui, après cette prise de conscience, après l’impact de l’accident sur leurs vies à tous·tes ? Après ces six années ? Ou était-ce précisément ce temps envolé qui le cantonnait à ce côté du ravin, contraint de regarder Mabel se tenir de l’autre ?
— Mae…, souffla-t-il faiblement en relevant les yeux vers elle.
— Chiante ?
Il aurait dû la détromper, lui assurer que ce n’était pas ce qui les avait éloigné, que cet aspect de sa personnalité ne l’avait jamais dérangé. Il aurait dû pointer ses propres défauts, lui dire qu’il aurait  moins dû la prendre pour acquise. Mais là encore, il resta silencieux, la gorge nouée, la culpabilité lui tordant les boyaux.
— Moi aussi, concéda-t-il lorsqu’elle fit à nouveau allusion à l’accident.
Bien sûr qu’il aurait préféré que cette soirée n’arrive jamais, qu’iels s’éloignent lentement les uns des autres, sans heurts, juste parce que c’était le cours de la vie, la suite logique des choses. Iels auraient pris des nouvelles les un·es des autres, de loin en loin, se seraient parfois retrouvé·es autour d’un verre, histoire d’évoquer le bon vieux temps. Harper et Lewis auraient continué à s’afficher comme le couple parfait, Mabel et lui auraient sans doute suivi la destinée qu’on leur avait dessinée — ou pas.
— … même si je suis au moins trois ou quatre fois plus angoissée maintenant qu’avant…
La jeune Fae de la Lune contempla son ancienne petite amie, se demandant ce qui l’angoissait tant, au quotidien, sans trouver le courage de le lui demander. Et si la réponse l’ensevelissait sous une autre couche de honte ?
— J’aimerais juste qu’on arrive à renouer un peu. Nous six, mais aussi nous deux.
Emerson ne réalisa qu’il fixait Mabel que lorsqu’elle tourna le regard vers lui, le bleu éclatant de ses yeux aussi aveuglant que jamais, moins chaleureux toutefois, teinté d’incertitude et d’une attente devant laquelle le jeune homme se trouvait tétanisé.
— Tu crois que c’est possible ? Avec les autres, je veux dire ? Tu ne crois pas qu’il est trop tard ? Qu’il s’est passé trop de choses, trop de temps ?
Était-il défaitiste ? Ou ne se sentait-il pas la force d’y croire ? Et Mabel et lui ? Pouvaient-iels renouer ? Était-il prêt à affronter la regarder en face, malgré le secret qui le rongeait, la culpabilité qui rôdait dès qu’iels échangeaient des banalités ? Pouvait-il faire comme si de rien n’était, reprendre là où iels s’étaient arrêté·es ? Jusqu’à quand ? Comment réagirait Mabel si elle apprenait ce qu’il s’était passé avec Harper ? Était-ce vraiment une question de « si » et pas de « quand » ?
Déglutissant, Emerson s’efforça de chasser ces pensées de son esprit :
— Je ne sais pas, Mabel. J’aimerais aussi pouvoir revenir en arrière, effacer ce qu’il s’est passé, mais je me dis que l’on s’accroche à des rêves de jeunesse et qu’on ne se permet pas d’avancer.
Un haussement d’épaules sembla conclure sa morne réflexion mais il poursuivit, après avoir écrasé sa cigarette sur la pierre avant de la glisser dans sa poche :
— Est-ce que tu crois qu’il est possible de renouer et tourner la page en même temps ? Ou sommes-nous condamnés à revivre ce soir-là chaque fois que nous nous croiserons ?
Il parlait de l’accident, évidemment, mais pas seulement, dans son cas.
Car alors qu’il dévisageait Mabel, attendant sa réponse, il entrapercevait également les traits d’une autre rousse, et s’il n’avait pas été conscient que son corps se guérissait tout seul, il aurait pu croire que son coeur se désagrégeait dans sa poitrine.

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Emerson restait silencieux longtemps, bien trop longtemps au goût de Mabel, qui finit par soupirer. Au moins, elle aurait dit ce qu’elle avait sur le cœur, et n’avait plus qu’à espérer que ce moment de vérité l’aiderait à avancer, à passer à la suite - quelle qu’elle fut. Pour l’heure, Mabel avait bien du mal à voir vers quoi elle avançait. Rien ne lui semblait très positif pour l’heure, si ce n’était son métier qu’elle avait appris à aimer sincèrement et sa jolie amitié avec Yuri. Pour le reste … une nouvelle fois, elle soupira discrètement. Mais ce qui ne lui convenait pas dans sa vie ne regardait qu’elle, et elle n’allait pas ennuyer Emerson avec la demi-tonne de doutes qui ne manquait pas de l'assommer un petit peu chaque jour.

Quand il lui demanda si faire un pas vers ce qui avait été leur ancienne vie, vers l’amitié qu’ils avaient tous partagé, était de l’ordre du possible, Mabel haussa les épaules, esquissa un sourire fin. “Je n’sais pas. J’imagine qu’on saura uniquement si on essaye.” Ils auraient tous tant d’efforts à faire - elle-même n’arrivait pas à retrouver le naturel qu’elle avait partagé quelques années plus tôt avec Harper. La présence de celle qui avait été sa meilleure amie la mettait mal à l’aise et elle n’arrivait plus vraiment à agir avec elle comme elle l’avait toujours fait, à échanger avec elle à propos de tout et de rien - et encore moins de façon naturelle. Elle haussa les épaules une nouvelle fois. “Ca me fait un peu peur … j’arrive même plus vraiment à parler avec Harper. Mais elle me manque et j’ai envie d’avancer avec elle. Vous me manquez tous,” ajouta-t-elle doucement, avant d’engouffrer la dernière bouchée de gâteau au chocolat. “Je suis pas sûre qu’on puisse avancer en faisant comme si tout ça n’avait pas existé. Pas moi en tout cas. J’ai l’impression que ça me bloque, tu vois ? Que j’arrive pas vraiment à passer à autre chose tant qu’on a pas essayé de … je sais pas vraiment quoi. Mais j’ai pas l’impression qu’on avance, tous, en ce moment.” Elle se trompait peut-être - pas pour elle en tout cas, pas pour Harper qu’elle savait malheureuse. Pas pour Lewis qui avait fuit, et sans doute pas pour les autres non plus. “Je pense surtout qu’on aura du mal à tourner la page en ignorant ce qui s’est passé.” C’était la seule chose dont elle était vraiment certaine - à tel point que, parfois, elle se disait qu’il était même peut-être temps de venir confronter cet humain qui s’était trouvé là, par hasard, sur leur chemin des années plus tôt. Il était sans doute trop tôt pour l’admettre toutefois, aussi Mabel n’en pipa pas un mot.

Pour l’heure, elle préféra se concentrer sur Emerson. Son ancien amoureux parlait de tourner la page, et cela lui arracha un sourire ému. Tout doucement, elle attrapa les doigts d’Emerson entre les siens, les serra un moment, comme pour lui apporter le réconfort dont il avait besoin - comme pour essayer, en tout cas. Cela suffirait-il ? Elle en doutait, mais il fallait bien commencer quelque part. “De quoi tu aurais besoin, toi, pour tourner la page ?

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