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yellow light

Amyas Sawyer
Amyas Sawyer


diary :
-ˏˋ amyas ˊˎ-
time
pink floyd
2:40 ───ㅇ───── 6:53

fichejournalmoodboardmaxwellstella

pseudo : ange (iel).
credits : david dawson (west ♡).
fae house : comète.
disposition : arrêter le temps.
love life : persuadé de finir ses jours seuls, mais c'est pas grave (c fo).
warnings : parentification.
rp : aléatoire, 300-700 mots, fr/eng.
1er sujet posté !
Fée
Love, trust and pixie dust !
De la Comète
cluster member
1 mois de love !

   
yellow light
fall event: witchy fall

hs c'est un one shot basé sur cette image, tirée pour le it's called art writing prompt. colorstars

(tw) aucun (theme song) C’est Amelia qui a insisté, au nom de la vieille tradition à laquelle iels assistaient chaque année étant enfants. Sans cela, jamais l’aîné des Sawyer n’aurait condescendu à se présenter à cette activité un peu trop mièvre et populaire à son goût, même s’il s’est gardé (de toutes ses forces) de partager son opinion à sa sœur. C’est que les moments de lucidité de la pauvre femme se font rares depuis que le bouffon qui lui a jadis servi d’époux a claqué la porte sans regarder derrière lui. Et pourtant, elle insiste que ce n’est pas une raison de ne plus vivre, qu’au contraire il lui faut embrasser tous les petits moments de bonheur (c’est l’expression qu’elle aime utiliser) lorsque sa disposition se calme, même s’il ne s’agit que de quelques minutes ou de quelques heures. Une philosophie pleine d’ingénuité qu’Amyas a toujours un peu admirée et jalousée tout à la fois, même sans en être complètement conscient. Lui-même sait qu’il en serait incapable, si les rôles étaient inversés.

Iels sont arrivé·es sur place un peu plus tôt que prévu, cela va de soi. Déjà pour qu’Amelia puisse profiter du moment en toute quiétude, avant que la foule annuelle ne prenne d’assaut les rives du lac Calswell. Mais aussi pour éviter de croiser des visages connus des autres maisons féériques, susceptibles de les importuner avec leurs questions malicieuses au nom de leur soi-disant inquiétude. Pourquoi diable @Alton Forbes a-t-il été banni du crépuscule? Sa femme doit certainement le savoir, n’est-ce pas? Pourquoi ne vient-elle plus aux bals? Comment se porte le jeune Hugo? Et ainsi de suite. À croire qu’iels sont payé·es par la Dupree Gazette pour leur arracher les vers du nez. Mais si tel est le cas, celleux-là prennent leur travail au sérieux, au moins. Pas comme certain·es.
Pendant qu’Amelia se choisit une lanterne parmi celles posées sur les tables, Amyas essaie de se chasser de l’esprit la rubrique astrologie qui continue d’être publiée chaque semaine, malgré toutes ses plaintes à lae rédacteur·trice-en-chef. En secouant la tête de dépit, il sort son portable pour photographier les premiers lâchers de lanterne de la soirée. Histoire que les clichés soient les plus réussis possibles, il n’hésite pas à figer le temps et se déplacer dans l’espace ainsi sous son joug, quand bien même cela lui coûte en énergie et concentration. Dommage qu’il n’ait pas apporté son appareil photo, mais il suppose que son téléphone fera l’affaire. En soi, c’est ridicule de faire autant d’efforts parce que l’équipe du journal ne l’a pas mandaté pour ce faire, mais ça l’occupe pendant qu’il attend que sa sœur ait terminé de décorer sa lanterne et d’y cacher le petit mot qui va avec. Et puis, il se dit que ça peut toujours servir pour illustrer l’article qui sera consacré à l’événement. Aucune idée de qui s’en occupe, sûrement @Auster Leroy. Un gage de qualité (non).

Sous le regard de la lune ce soir vierge de tout nuage, prodiguant à la scène une ambiance enchantée, presque surréelle, les rives du lac se remplissent petit à petit. Resté debout, Amyas se demande qui sont des faes et brights et qui sont des humain·es parmi tout ce monde. À l’époque où il était gamin, seule la communauté féérique était autorisée à participer au lâcher de lanternes, mais les temps ont changé et pour le meilleur et pour le pire, les coutumes ont suivi. Autour du fae de la comète, les enfants courent en essayant de ne pas échapper leurs lanternes, si énormes comparées à leurs corps. De leur côté, les parents essaient de les rattraper en riant de bon cœur juste après avoir griffonné leur souhait ou secret sur des bouts de papier. Ici et là, des couples de tous âges se partagent une lanterne pour un moment magique, entre regards complices et mots doux.
Et puis, il y a Amyas, feignant de s’intéresser à quelque chose sur son téléphone, n’importe quoi, tout pour cesser de regarder ces autres qui ont des enfants ou une douce moitié avec qui passer la soirée. Ces autres qui ont tout cela tandis que lui, misérable, n’a que leurs souvenirs immortalisés dans le creux de sa main. Leurs vies ne sont sans doute pas parfaites, aucune ne l’est sous le vernis dont l'on se pare toustes, mais au moins, ces gens-là ont quelqu’un quelque part qui se soucie sincèrement d’elleux. Il coule un regard vers Amelia qui se joint à la file de personnes en train d’attendre leur tour pour lâcher leurs lanternes. Il peut compter sur Amelia, oui. Bien sûr. Mais ce n’est pas la même chose. Un soupir lui échappe. Il ne sait pas ce qui lui prend, ce n’est pas dans ses habitudes de se morfondre de la sorte. Ce doit être la faute de toutes ces lanternes, gardiennes de souhaits probablement plus niais les uns que les autres. Stupides lanternes. Stupide activité.

La voix d’Amelia, soudain, au loin. Elle le tire de la morosité d’un geste de la main, l’invite à la rejoindre avec ce qu’il devine être un sourire sur ses lèvres. Ça doit être le fruit de son imagination, il ne l’a pas vue sourire depuis des années. Mais il a envie de croire qu’en ce moment, à défaut d’être heureuse, sa sœur n’est pas malheureuse, une nuance subtile peut-être mais qui fait toute la différence. — C’est bon, tu es prête à la laisser s’envoler? Je pense qu’on ne devrait pas trop s’attarder, j’ai cru voir des faes de la lune arriver. Il ajoute la dernière partie de sa phrase à voix basse, au cas où des humain·es seraient dans les parages. Mais Amelia ne l’entend pas de cette façon. Avec un sourire certes fatigué mais sincère, elle lui demande son aide pour tenir la lanterne comme autrefois. Amyas roule les yeux, elle n’est plus une enfant qui a besoin de l’aide de son grand frère pour ça. Mais il ne dit rien et accepte de jouer le jeu. Et cette fois, il en est certain, il n’imagine pas le sourire qui illumine son visage.

Ensemble, iels allument la bougie qui gonfle de lumière le récipient de papier, qu’iels laissent partir d’un commun accord sous le regard émerveillé de tout un chacun. Tandis qu’Amyas admire la silhouette de leur lanterne qui portée par le vent rejoint ses sœurs, il sent Amelia passer son bras autour de ses épaules. Le contact le surprend, elle n’a jamais été de nature affectueuse et lui encore moins, mais il ne peut pas dire que c’est désagréable, juste un peu nouveau pour elle comme pour lui. Avec une seconde d’hésitation, il fait de même et dans un silence confortable mais détonnant parmi la cacophonie ambiante, il peut sentir le temps s’arrêter et sa tristesse, s’envoler là-haut parmi les étoiles de papier.

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the darkest hour of the clock.