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misguided

Kendall Lynch
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Weymouth Town, dimanche après-midi. Gouttes de pluie violentes sur la devanture des boutiques. Silhouettes sans visage qui vont et viennent sur les pavés trempés.

La capuche de son hoodie rabattue sur sa tête, Kendall accélère le pas et crache quelques jurons colorés. Ça valait la peine de prévoir une sortie au parc aujourd’hui, dis donc. Autour d’elle, personne ne s’attarde pour se raconter les derniers ragots ou admirer la beauté tranquille de Dupree, on préfère se réfugier sous le premier toit venu en se maudissant à voix haute ou dans sa tête d’avoir laissé son parapluie à la maison. Pour la défense de ces pauvres gens, la météo ne devait pas se déchaîner ainsi aujourd’hui; on prévoyait même un beau soleil du matin au soir, tout au plus quelques nuages gris, mais comme pour n’importe quoi, la réalité se montre drôlement décevante au moment où on s’y attend le moins.
C’est du moins que ce que pense la reine du cynisme en personne, qui à cause d’une énième flaque d’eau manque de s’étaler tête la première sur le trottoir. Une nouvelle série de jurons plus tard, elle se remet en marche. Si ça se trouve, la pauvre Dame Nature est innocente dans cette histoire et la faute revient à un·e fae de l’aurore qui ne maîtrise pas encore sa disposition… à moins qu’iel ne l’ait fait exprès? Les yeux plissés, Kendall regarde autour d’elle, imaginant lae responsable caché·e quelque part, ses yeux rieurs et son sourire à peine caché par sa main.

Après ce qui lui apparaît être une éternité, elle quitte le parc à présent complètement désert (quelle surprise) et met le cap vers le café qu’elle a aperçu tout à l’heure en chemin, café qui elle le suppose promet d’être plus cozy que l’hôpital et les écoles de l’autre côté de la rue. Avec peut-être plus de force qu’il n’en faut, elle ouvre la porte qui s’en va claquer contre le mur et ne tarde pas à réaliser qu’elle est presque en train de s’offrir en spectacle avec ses cheveux et ses vêtements humides et collants. Quelques têtes, pour ne pas dire toutes, se tournent vers elle par curiosité et peut-être aussi par pitié. Elle les ignore du mieux qu’elle le peut et s’installe non sans un long soupir à la première table venue, qui par un cruel hasard se trouve près d’une fenêtre martelée par la pluie. Décidément, impossible d’y échapper. — Un moka, s’il vous plaît. Ça la réchauffera un peu, en attendant de rentrer et de prendre une douche bien méritée. C’est bien la première fois depuis qu’elle y vit qu’elle a hâte de retourner dans cette minuscule chambre d’hôtel. En attendant sa boisson, la jeune fae pianote sur la table en bois, le regard perdu dans le vide, et bientôt le tumulte de la pluie s'harmonise au doux brouhaha du Little Delights.
Soudain, elle réalise que quelque chose la dérange dans ce lieu, sans pouvoir mettre le doigt dessus. Finalement, un seul regard au plafond, après avoir scruté les autres client·es et les murs vieillots mais pas dénués de charme, suffit à élucider le mystère : juste au-dessus d’elle, une ampoule la baigne de sa lumière un peu trop vive. Les autres ampoules de la salle possèdent le même défaut mais ont l’avantage d’avoir été placées plus loin et sont, de ce fait, beaucoup moins aveuglantes. La fae se cache les yeux de ses deux mains, ça lui apprendra à s’asseoir n’importe où sans réfléchir. C’est probablement la faute de sa disposition, elle n’a jamais apprécié la lumière de façon générale, préférant les ambiances tamisées ou carrément plongées dans l’obscurité, ce qui lui a valu auprès de sa famille d’accueil le surnom de vampire. — Eh bien, voyons voir ce que la vampire peut faire pour arranger son cas, marmonne-t-elle à voix basse. En moins de dix minutes, elle parvient à se concentrer et à amasser les ombres des objets les plus près d’elle, puis à les mouvoir lentement mais sûrement jusqu’à l’ampoule maudite de façon à ce que sa lumière devienne diffuse, presque éteinte. L’air satisfait, la fae se permet un petit sourire en coin. Lorsque la serveuse revient avec son moka, la pauvre se confond en excuses et lui assure que c’est la première fois que ça arrive. — Oh, c’est pas grave, ça me plaît bien, moi. Tandis qu’elle prend une première gorgée de son café délicieusement sucré, Kendall ne remarque pas @Greyson Wood assis non loin d’elle qui n’a pas cessé une seule seconde de l’observer.

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Greyson Wood
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pseudo : Olivia
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(@Kendall Lynch)
Greyson Wood ne faisait pas souvent partie de ces silhouettes que l’on voyait évoluer derrière la jolie vitrine du Little Delights Café mais il y avait toujours bien une visite d’exception pour confirmer la règle, comme ce dimanche pluvieux d’août — not this fault, promised (??). À la vérité, il avait souvent l’impression de faire intrusion dans un petit univers cotonneux trop étroit pour lui, avec ces familles attablées, ces bandes d’amis réunis autour d’un brunch ou les couples qui s’y étaient donné rendez-vous, sa décoration qui s’accordait aux saisons, aux traditions, humaines comme féeriques. Il y avait trop de bonne humeur, de politesses, de tons pastels et de pâtisseries, il leur préférait l’ambiance bruyante des bars, avec ses meubles usés et surtout ses boissons pas trop chères. De temps en temps toutefois, quand l’envie lui prenait, il poussait la porte de l’établissement, un tintement de sonnette annonçant joyeusement son entrée, se dirigeait vers le comptoir et commandait un café. Il restait rarement à l’intérieur pour consommer mais ce jour-là, la pluie l’incita à s’asseoir à une table pour deux.
Bien sûr, il aurait pu tenter d’amadouer la météo, de calmer l’ardeur des gouttes qui frappaient la vitre, au moins le temps de faire le chemin entre le café et son appartement, et sans doute que cela aurait fonctionné s’il avait un jour appris à user correctement de sa disposition, mais il avait parfois la sensation que c’était sa disposition qui se servait de lui et non l’inverse. Elle avait plutôt l’art de le trahir que de lui obéir, de se calquer sur ses émotions que d’être sujette au moindre contrôle. C’était ainsi, la Fae de l’Aurore s’en était accommodée depuis belle lurette. Alors il se borna à un regard absent vers l’extérieur, sourd aux conversations qui s’entrecroisaient autour de lui, ponctuées de rires, de cliquètements de couverts et de vaisselles, d’exclamations ravies et gourmandes. Il s’imagina le tableau que Nas et lui auraient pu offrir s’ils étaient venus chaque dimanche, comme ces couples qui tablaient sur leurs petites habitudes pour apprécier le quotidien. Le barman et le médecin, la Fae de l’Aurore et celle du Crépuscule, l’allure de l’un, le style de l’autre, auraient-ils attiré l’oeil de leurs voisins, attisé les sourires incrédules, les haussements de sourcils équivoques ? S’en serait-il soucié ?
Il n’eut pas vraiment le temps de se pencher sur la question, la porte d’entrée claqua violemment et tous les regards convergèrent vers la silhouette encapuchonnée qui venait d’apparaitre avec fracas et il n’aurait plus manqué qu’un éclair l’accompagne pour que la scène soit digne d’un film. Mais ils étaient à Dupree et l’inconnue s’installa à une table libre, les clients retournèrent à leur discussion et Grey fut le seul à garder un oeil sur elle, par réflexe, ou parce que son arrivée était parvenue à susciter une pointe de curiosité chez l’homme qui, de notoriété publique, ne se souciait de personne (ou presque).
Il observa attentivement, buvant son café à petites gorgées, devinant l’instinct de barman qui repère toute personne au comportement singulier qui pourrait devenir suspect — à force, il avait développé une sorte de radar pour identifier les fauteurs de trouble, les surveillant discrètement jusqu’à ce qu’ils fassent un faux pas et lui donnent raison, le forçant à endosser le rôle de videur en plus de serveur. Il ne savait pas ce qui avait déclenché son alarme interne en ce qui concernait la jeune femme — sa tenue dégoulinante (elle n’y pouvait rien, il pleuvait des cordes), son entrée retentissante (ce pouvait être un accident) ou son attitude (elle se cachait à présent les yeux des deux mains) — mais il ne parvint pas à détourner les yeux, à se concentrer sur sa tasse, à oublier l’existence de l’inconnue. Les lèvres de la jeune femme s’agitèrent sans sembler émettre le moindre son et Greyson plissa légèrement les yeux, comme s’il cherchait à deviner ce qu’elle disait, en vain, évidemment.
S’il l’avait d’abord soupçonnée d’être sous l’influence d’une substance ou l’autre, il ne tarda pas à deviner que si c’était le cas, ce n’était pas le plus préoccupant mais bien le fait qu’elle usait d’une disposition, provoquant un phénomène qui risquait d’attirer sur elle d’autres regards curieux. Greyson jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule, balaya la salle des yeux, guettant les individus qu’il savait être des Faes, comme le garçon derrière le comptoir ou le couple installé quatre tables plus loin, puis reporta son attention sur la jeune Fae irresponsable, qui s’entretenait maintenant avec une serveuse (humaine).
Le barman attendit que l’employée s’éloigne et se leva pour combler la distance entre sa table et celle de l’inconnue. Il s’installa en face sans demander la permission, conscient qu’une telle approche pourrait être mal perçue et lança d’emblée, pour couper court à tout scandale :
— Tu devrais faire attention, les hautes instances locales n’apprécient pas beaucoup les incartades. Elles sont du genre intransigeant et n’apprécient pas de devoir réparer les bêtises des leurs…
Greyson parlait de la communauté féérique comme s’il n’en était pas un membre, bien malgré lui. Il fit mine de se gratter la clavicule mais il cherchait surtout à ne pas laisser planer le moindre doute : un cercle ornait sa peau, juste à la base du cou, signe de son appartenance à la Maison de l’Aurore.
Lucky for you, je suis pas une balance, c’est juste un conseil.
Le sourire qui écornait ses lèvres laissait deviner le fond de sa pensée — he really didn’t give a fuck about fae rules — mais il savait aussi de quoi était capable de son espèce. Si c’était une erreur de parcours de la part de la jeune Fae qui lui faisait face, elle saurait se tenir à carreaux et si elle se classait plutôt dans la catégorie Fae récalcitrante, comme son interlocuteur, well, good luck to her, il ne faisait jamais bon d’évoluer en marge de la société.
Il en savait quelque chose.

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Avec son moka à la main et l’ampoule suspendue au-dessus de sa tête et maintenant quasi éteinte, la situation désagréable devient presque agréable pour la jeune fae. À l’intérieur du petit établissement, elle peut se réchauffer et se changer les idées pendant que là dehors, la pluie continue de s’abattre avec véhémence sur les rues de Dupree. À intervalles irréguliers, elle peut apercevoir à travers les larges fenêtres de malheureuses silhouettes courir sur les trottoirs en direction de l’abri le plus près. Elle les imagine sans peine pester contre la météo qui a décidé de faire des siennes aujourd’hui, pour une raison naturelle ou surnaturelle. Impossible d’en être certaine, évidemment, et c’est là qu’elle regrette de ne pas avoir encore rencontré de faes de sa propre maison. Car s’il y a bien une maison féérique à qui l’on pourrait reprocher ce phénomène météorologique, c’est bien l’aurore. À moins que le crépuscule n’en soit responsable? Qui sait, peut-être que tout ceci n’est que l’œuvre d’un·e fae passé·e maître·sse dans l’art des illusions? Ce serait drôle, tiens.

Kendall en est là dans ses réflexions quand elle remarque un homme s’approcher de sa table. Jusque-là, pas vraiment de quoi s’alarmer. Mais lorsque l’inconnu s’assoit face à elle sans prononcer le moindre mot, la jeune fae fronce les sourcils et ne peut s’empêcher de ressentir une pointe d’appréhension au fond de son cœur. Comme quoi même dans un patelin comme celui-ci, la méfiance est la première émotion qui lui vient quand un homme l’aborde pour une raison inconnue. Ou pour une raison trop connue, justement. Elle ne l’espère pas, elle a envie de lui donner le bénéfice du doute. Et après tout, ils se trouvent dans un café bondé à craquer avec plein de gens tout autour pour intervenir au cas où, mais… on ne sait jamais.
Par chance, monsieur Mystère ne tarde pas à lui révéler la raison de sa présence à sa table. Kendall écarquille des yeux, loin de s’attendre à ça. L’ampoule jusque-là enrobée d’obscurité vacille, comme incertaine, et quelques tables plus loin fusent quelques rires à la fois moqueurs et nerveux. Y’a des fantôôôômes à Dupree, ooooh! Kendall roule des yeux et s’efforce de se reconcentrer pour que l’ampoule redevienne comme elle était, c’est-à-dire en apparence éteinte. Elle lève l’échine face à l’inconnu qui reste là, à se croire tout permis. L’envie de faire comme si elle ne comprenait pas ses paroles lui traverse l’esprit, mais elle se retient de jouer à ce jeu qui ne les mènerait nulle part, même elle peut le deviner, surtout quand son regard se pose sur le tatouage de l’autre fae, semblable au sien et qui ne laisse planer aucun doute sur sa nature. Elle qui songeait justement à rencontrer des faes de l’aurore… Elle aurait simplement aimé que ce soit dans d’autres circonstances. Elle se croise les bras. — Écoute, je suis pas née de la dernière pluie… no pun intended. Je sais que les conseils comme ça, ça vient jamais gratuitement. Tu veux quoi en échange? Peut-être que ce type veut sincèrement la mettre en garde, sans rien vouloir en retour, mais dans ce monde pourri, c’est peu probable. Et en parlant de (potentielle) pourriture, il n’aurait pas pu se taire et fermer les yeux pour cette fois-ci? Surtout quand ça concerne une fae de la même maison que lui, apparemment? Non, bien sûr que non.
Elle se penche au-dessus de la tête en essayant d’avoir l’air intimidante. — Ah et en passant, fais attention à ce que tu vas dire. Si ce que tu proposes me plaît pas, probable que ça plaise pas non plus à mes potes. Et tu veux pas leur déplaire, crois-moi. Mais hey, c’est juste un conseil. Elle se recule dans sa chaise, fière de son petit effet qui, elle ne s’en rend pas compte, l’enfonce dans son immaturité. Elle se retient de ne pas pouffer de rire, malgré tout le sérieux de la discussion, en imaginant Angel et Dillon prêt·es à en découdre avec cet inconnu en guise de vengeance. Elle les adore, mais disons qu’iels sont plus doué·es pour prendre la fuite ni vu ni connu que pour donner des coups ou se servir de leurs dispositions pour se battre. En tout cas, c’est comme ça qu’elle les voit. Mais bon, ça, père Teresa n’a pas à le savoir. Pfft, le pire, c’est qu’il se voit probablement comme ça. Prêt à l’aider contre les fameuses hautes instances locales. En échange d’un prix, naturellement.

@Greyson Wood

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Greyson ne savait pas pourquoi il avait décidé de se mêler de ce qui ne le regardait pas. Il ne faisait pas partie de la milice féerique, il n’en avait pas grand-chose à faire que quelqu’un doive intervenir pour limiter la casse. Il n’y avait aucun instinct protecteur vis-à-vis de la communauté secrète et pas davantage envers cette demoiselle qui jouait avec sa disposition de manière un peu trop légère. Il aurait pu continuer à siroter son café, surveiller son manège ou s’en désintéresser, et se barrer. Tout sauf combler l’espace entre elle et lui, tout sauf s’immiscer dans la vie de cette inconnue. Cela allait totalement à l’encontre de son mode de fonctionnement qui se résumait à rester en marge, à se lever pour aller travailler, à ne nouer aucun lien avec les gens qu’il croisait — talent qu’il avait développé dès son plus jeune âge, au gré de ses pérégrinations, de son errance, et qu’il n’avait déjoué qu’avec une seule personne. Un mécanisme de défense comme un autre, ferait remarquer quelqu’un qui s’intéressait un minimum au cas Greyson Wood, un moyen de s’éviter des tracas, arguerait le concerné.
Car se lier, c’était aller à l’encontre de problèmes.
Naseer Shah en avait été la preuve.
Naseer Shah qui avait stoppé net les voyages incessants de l’orphelin. Naseer Shah qui s’était glissé dans la vie du vagabond, prenant toujours plus de place, réclamant toujours plus d’attention. Naseer Shah qui était sans doute le plus à plaindre dans l’équation. Naseer Shah, qui refusait d’être délogé du coeur obstiné de Grey.
La Fae de l’Aurore ne savait rien de celle qui lui faisait face, il ne pouvait s’imaginer que leurs parcours n’étaient peut-être pas si différents, ni se douter que c’était peut-être cela qu’il avait inconsciemment décelé chez sa jeune comparse : une sorte de reconnaissance instinctive, une sensation intrigante, logée dans un creux méconnu de son âme. À moins qu’il retrouve la désinvolture qui l’avait si longtemps caractérisé et qu’il ait entrevu l’ombre de sa jeunesse dans cette inconnue.
Allez savoir.
En attendant, il était là, assis, à jauger son interlocutrice d’un oeil narquois, les doigts posés contre sa tasse, guettant sa réaction, se doutant que la sienne aurait été véhémente si un pauvre type s’était approché de lui pour le mettre en garde alors qu’à aucun moment il ne lui avait demandé son avis.
La réponse fusa et le sourire de Greyson se creusa un peu plus. Il plissa les paupières, accueillit la menace sans sourciller et laissa échapper un rire amusé qui tenait plus du grondement étouffé qu’autre chose.
— Ouh, je tremble comme une feuille. Qu’est-ce qu’ils font, tes potes ? Histoire que je fasse semblant d’avoir peur deux minutes.
Greyson savait pourtant que certaines dispositions pouvaient être létales, qu’une attaque n’avait pas besoin d’être frontale, qu’il n’y avait même pas besoin de toucher son adversaire pour le terrasser, mais son assurance reposait sur son expérience de gamin isolé qui devait se tirer de mauvais plans sans compter sur le moindre « pote ». Certes, il avait désormais passé plus de la moitié de son existence à Dupree, on pouvait donc songer qu’il s’était ramolli, adouci, mais ç’aurait été mal connaitre son instinct de survie.
— Je veux rien en échange. Je marchande pas avec les gamins.
Il but une gorgée, fut tenté de sous-entendre qu’il avait eu le même comportement à son arrivée à Dupree, mais ç’aurait été laisser entendre qu’il pensait savoir qui elle était, d’où elle venait et il n’avait nullement cette prétention. D’ailleurs, il doutait que la Fae rebelle en ait quoi que ce soit à foutre de lui et de ce qui avait pu le pousser à interrompre son petit tour.
— Je te dis juste ce que je sais. Je ne sais pas comment ça se passe ailleurs mais ici, à Dupree, elles sont du genre coincé et ça grince vite des dents quand on joue en public.
Un haussement d’épaules trahit sa désinvolture naturelle.
— Après, tu fais ce que tu veux de ta vie. Ça changera rien à la mienne, que tu suives mon conseil ou pas. Mais tu ne pourras pas dire que tu n’as pas été prévenue.
Il aurait pu se lever sur cette note, laisser tranquille la jeune femme qui ne lui avait rien demandé, mais deux personnes occupaient désormais sa table car le café était devenu le refuge de tous les passants qui cherchaient à échapper à la pluie et il n’aspirait pas particulièrement à affronter le déluge.
Pas pour l’instant, du moins.

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